Tu resteras "ma bonne étoile" et ton image du chanteur populaire
en "costume blanc" aux chansons romantiques
ne cessera de voiler mon regard.
Très belle chanson de michel monaco en hommage à Joe Dassin
Ci-dessous la chanson que j'écoutais en août 1980 sur mon tourne-disques
Joe Dassin : le récit des dernières heures avant sa mort [Photos]
Par Linda Bouras
Ce 21 août 2017, France 3, rend au hommage au chanteur Joe Dassin, avec le documentaire Joe Dassin, le roman de sa vie à 20h50. L' occasion, de revenir sur le destin tragique de cette star de la variété française disparue à l'âge de 41 ans.
Lagon turquoise, sable blanc, le cadre est idyllique. C'est en Polynésie française que Joe Dassin entouré de ses amis, de sa mère Bea, de sa nouvelle compagne Nathalie, et surtout de ses deux fils chéris, est venu tourner la page. Il est arrivé deux jours plus tôt, bien décidé à voir le bout du tunnel. Ses proches sont rassurés : Joe, souffrant déjà d'un ulcère à l'estomac, semble se remettre de son accident cardiaque survenu le 17 juillet. Un malaise qui l'avait obligé à interrompre sa tournée estivale dans le midi de la France. Joe paraissait enfin heureux. Cela faisait si longtemps...
Comme Jacques Brel, il avait trouvé à Tahiti son havre de paix. Là-bas, sa condition de star ne lui pesait pas. Et ce mois d'août, entre parties de billard américain, de golf, et câlins avec Julien, 5 mois, et Jonathan, 18 mois, le chanteur avait bel et bien décidé de profiter des plaisirs simples de son île. En 1973, il y avait même acheté un terrain de vingt hectares à deux cents kilomètres de Papeete, sur l'île de Tahaa, avec l'espoir d'y faire construire un faré, une maison typique. Et ainsi pouvoir vivre d'amour et de tamouré. En attendant, il séjournait dans la résidence d'une amie, perdue au milieu des cocotiers.
La rumeur d'une overdose
Le matin du 20 août 1980, il se lève vers 10 heures. Enfile un pantalon blanc, forcément, et une chemise rouge à fleurs. A 11 h 30, il rejoint ses copains pour un apéro dans un bar de Papeete. Au coeur des discussions, une prochaine randonnée à Rangiroa, un atoll de rêve connu pour sa faune sous-marine exceptionnelle. Joe s'en réjouit, tout en sirotant un verre de vin blanc. Imprudent, il s'accorde même une cigarette. Présent, un ami médecin le sermonne. Il sourit. Midi, direction le restaurant Chez Michel et Eliane, son préféré. Chacun fait la queue au buffet. Pour Joe, ce sera poisson cru à la tahitienne, riz à la noix de coco, papaye et jus d'ananas. A table, l'ambiance est joyeuse.
Quand soudain, le chanteur se met à transpirer, devient pâle. Une douleur indescriptible lui déchire le visage. Son regard se fige, sa bouche reste ouverte. Joe s'écroule. Un docteur dans la salle tente aussitôt de le réanimer. Son verdict est cruel : "Il n'y a plus d'espoir." Ses amis essayent un dernier massage cardiaque. Plusieurs minutes s' écoulent, il n'y a plus rien à faire. Le cœur de Joe a lâché. Il est 12h30. Joe, à 41 ans, s'en est allé rejoindre dans le ciel son fils Joshua, mort en 1973, à 5 jours à peine ...
A Paris, la nouvelle fait l'effet d'une bombe, et réveille les vacanciers de leur torpeur estivale. Les radios s'empressent de passer en boucle les tubes du chanteur. La rumeur d'une mort par overdose circule. "Non, Joe ne voulait pas en finir avec la vie", dira Claude Lemesle, l'un de ses paroliers. Mais il reconnaîtra que son coeur devait être usé par des abus. Oui, il fumait, buvait dix tasses de café par jour, aimait faire la bringue. Les vingt-quatre heures de vol pour se rendre à Tahiti n'ont pas dû arranger son état de santé. Ses médecins n'ont-ils pas été imprudents de le laisser effectuer un tel périple ? D'autant que, par souci d'économie, le chanteur avait pris un vol avec deux escales. Ereintant.
Joe Dassin, Jeane Manson et Carlos dans "Les aventures de Pearl White"
En tout cas, 1980 avait été éprouvante pour l'interprète des Dalton. Couvert de disques d'or en quinze ans de carrière, il a enregistré deux cents titres, entouré de groupies, le chanteur semblait mal supporter son statut d'idole. Sa santé, surtout, le préoccupait. Avant son infarctus en juillet, il avait déjà eu plusieurs malaises ... Autre sujet de tourment, la fin de son histoire d'amour avec Christine Delvaux, sa seconde épouse, rencontrée en 1970 dans une station de ski, et pour laquelle il avait divorcé de Maryse, sa fidèle assistante qui lui avait ouvert les portes de la chanson. Malgré la naissance de Julien, en mars 1980, Christine a déserté le domicile familial de Feucherolles.
Trou de mémoire
L'heureux événement n'a pas réconcilié les parents. Trois semaines plus tard, Joe avait même demandé le divorce et la garde de ses fils. Pour ce faire, il s'était constitué un épais dossier. Titulaire d'un doctorat d'ethnologie obtenu dans une université du Michigan (Etats-Unis), il s'était mis à étudier la législation française en matière de garde d'enfants. Cette bagarre juridique et les multiples discussions avec Christine l'épuisaient.
Avec elle, il avait vécu, dit-on, trois années de dérive. Physiquement, il en avait gardé des séquelles, il avait changé. Un peu bouffi, fatigué, irritable. En 1978, à Nantes, il donne un concert. Trop saoul, il a un trou de mémoire. Le public le hue. Lui, le gendre idéal, celui-là même qui enchante les soirées des Français dans les shows télé de Maritie et Gilbert Carpentier, semble en avoir assez. En ce début d'été 1980, la justice lui donne raison. Joe obtient la garde de ses deux fils. Et c'est à Tahiti qu'il décide de prendre un nouveau départ. Il avait demandé à son fidèle parolier Claude Lemesle de lui écrire de nouvelles chansons, plus classiques que celle de son dernier album Blue Country, sorti en janvier 1980 et que le public traditionnel de Joe avait quelque peu boudé.
Sa carrière, sa famille, il y tenait. Le destin est cruel... "Ma carcasse, je m'en fiche qu'on la mette à la poubelle", disait-il souvent. Mais c'est au cimetière israélite d' Hollywood que ses parents, le célèbre cinéaste Jules Dassin, sa belle-mère l'actrice Melina Mercouri, sa mère Bea et ses sœurs Julie et Richelle, ont choisi de l'enterrer, le 31 août 1980. Jusqu'au dernier moment, le lieu des obsèques aura été tenu secret. Autour de son cercueil, il n'y aura que la famille. Christine, sa veuve, n'a pas été conviée. Elle aurait aimé rapatrier le corps de Joe en France pour offrir au chanteur une cérémonie digne des plus grands. Jules Dassin lui a rétorqué que Joe était américain ! Né à New York et élevé à Los Angeles, il y reposera loin de ses fans... en paix à jamais
Joe Dassin : sa femme, Maryse, témoigne [interview exclusive]
Elle a été sa moitié pendant 13 ans. Maryse Grimaldi, la première Mme Dassin entre 1963 et 1977, fut à l'origine de la carrière du chanteur de "l'Eté indien" et son plus grand soutien. Alors qu'est diffusé, ce 17 novembre à 20h45 sur France 3, "Joe Dassin, le roman d'une vie", elle nous raconte son quotidien avec celui qui demeure « l'homme de sa vie ».
Télé Star : Qu'avez-vous ressentie la première fois que vous avez rencontré, en 1963, Joe Dassin lors d'une soirée costumée chez Eddy Barclay ?
Maryse Grimaldi : Ce qui m'a frappé c'est qu'il était barbu, ce qui était rare, à l'époque, pour un garçon de 25 ans. Au milieu de 2000 personnes, j'ai flashé sur lui d'autant qu'il était déguisé en pirate et portait un maquillage fait par un professionnel qui avait travaillé sur le film de son père, Topkapi. Ce qui est fou, c'est que lui aussi m'avait remarquée et que nous avons passé la soirée, l'un comme l'autre, à chercher des gens pour nous présenter. Finalement, il a réussi à trouver une personne qui me connaissait afin d'établir le contact !
Est-il vrai qu'il vous a définitivement séduite avec une chanson ?
M.G. : C'est-à-dire qu'il m'a invité en week-end quelques jours plus tard et, ayant apporté sa guitare, m'a fait la cour en chantant du folksong !
C'est sa voix chaude qui vous a fait craquer ?
M.G. : Il avait un timbre magnifique, mais son « plus » était son accent gommé. N'oubliez pas que le français n'était pas sa langue maternelle ! Du coup, il était très difficile à imiter. Patrick Sébastien s'y est essayé, sans y parvenir totalement.
Lorsque vous avez commencé à vivre ensemble, était-il ouvert à l'idée de devenir chanteur ?
M.G. : Non, il n'y avait jamais pensé ! Il chantait naturellement, chez lui, avec des copains. Mais quand une première proposition de contrat lui a été faite, Joe a commencé par refuser. J'étais d'accord avec lui, d'ailleurs... Pendant six mois, la maison de disques est revenue à la charge. CBS a dû écouter sa première bande en janvier 1964, et son premier single est sorti en mars 1965. Ça vous donne une idée du délai de réflexion !
Que voulait-il faire ? Être romancier, comme lorsqu'il écrivait des nouvelles pendant ses années d'université ?
M.G. : Absolument, il souhaitait écrire. Et, plus certainement, travailler dans le cinéma. Comme scénariste ou metteur en scène. Il avait même fait l'acteur pour son père, Jules Dassin...
Le déclic pour la musique est venu quand ?
M.G. : Pas immédiatement. Il a enregistré son premier disque fin 1964 et l'a trouvé mauvais. Le deuxième, quelques mois plus tard, était pire encore ! Il a songé à s'arrêter et c'est à ce moment que sont arrivés Jacques Souplet, le nouveau patron de CBS France, et le producteur Jacques Plait. Grâce à eux tout a changé, et Joe est devenu un professionnel.
Croyiez-vous en lui à cette époque ?
M.G. : J'adorais sa voix. Mais, au début, la chanson française n'était pas une passion pour moi, à part des classiques comme Brel ou Brassens. Cela dit, je percevais son potentiel et l'ai, bien sûr, encouragé ! Reste que c'est Jacques Plait qui a créé le ‘personnage' Dassin et a contribué à faire sa carrière...
Vous minimisez votre rôle, vous qui avez apporté sa première bande à CBS...
M.G. : Ce que j'ai fait, c'est dix ans de tournées avec Joe. C'est vrai que j'étais présente lorsqu'il choisissait les chansons, puis quand il les enregistrait. En outre, je pense qu'il avait une confiance totale en moi. Alors, oui, j'ai suivi sa carrière et j'y ai participé.
A part Georges Brassens, quel artiste français Joe Dassin admirait-il ?
M.G. : Bobby Lapointe ! Il en était fou. Au point de le prendre en première partie, quand il a fait sa première tournée en tant que vedette. C'était un plaisir pour Joe comme pour moi...
On sent que votre mari se faisait une haute idée de sa mission de créateur de chansons, même si celles-ci devaient apporter de la légèreté aux gens...
M.G. : Non, je pense plutôt qu'il était conscient de bien faire, d'être professionnel et honnête dans son travail. Maintenant, le doute, tous les artistes l'ont. Quand il sortait du studio d'enregistrement à 3-4h du matin, et qu'on en discutait, Joe pensait qu'il n'avait pas été bon et que ses chansons n'allaient pas marcher. Mais c'était normal comme réaction...
Vous ne l'avez jamais vu sortir d'un enregistrement content de lui ?
M.G. : Sûrement l'était-il parfois, intérieurement. Mais il ne me l'a jamais dit. Ça n'était pas dans son caractère.
Le vrai succès est arrivé, en mai 68, avec "Siffler sur la colline"...
M.G. : C'est vrai. Après ça, 1969 et 1970 ont été de grandes années !
Comment l'a-t-il vécu ?
M.G. : Il était hyper-heureux, et moi avec ! Mais il n'a pas eu la grosse tête et nous avons continué à vivre de la même façon. Alors c'est vrai qu'il surveillait ses ventes, mais il n'était pas dans le star-system. Après les spectacles, il ne trainait pas ; on rentrait tout de suite...
La contrepartie n'était-elle pas une certaine froideur à l'égard des fans ?
M.G. : Quand ça se présentait, il était très aimable. Mais il ne recherchait pas forcément ça. Il ressentait cette adulation comme dégradante. Pas pour lui, mais pour les gens ! Il trouvait qu'il n'y avait pas de quoi s'extasier. Il était très content qu'on achète ses disques et qu'on remplisse les salles, mais le reste ne l'intéressait pas. Il n'était jamais aussi heureux qu'à l'étranger, sans « surveillance » de nos faits et gestes...
Vous-même étiez extrêmement discrète !...
M.G. : J'étais déjà 24/24h avec lui, je n'allais pas en plus me mettre en avant ! Je n'étais pas une artiste ; je n'avais rien à vendre. Je ne me cachais nulle part, ni de personne. Je faisais juste partie de sa vie privée. Dès qu'un photographe nous pistait, on le sentait ! Il ne faut pas mettre le doigt dans l'engrenage. Joe d'ailleurs faisait très peu d'interviews...
Parce qu'il refusait de parler de son intimité ?
M.G. : Tout à fait. Il ne demandait rien à la presse et le payait en retour.
Fréquentait-il des collègues artistes ?
M.G. : Non, à part Carlos et, un peu, Michel Fugain. Mais quand on faisait des dîners chez nous, c'était auprès de la famille ou d'amis qui n'étaient pas du métier. Joe avait, notamment, gardé ses deux copains d'université, Bernard et Alain.
Quel était son caractère au quotidien ?
M.G. : Il était très slave. Du genre dépressif qui, dans la demi-heure qui suivait, me prenait dans ses bras pour danser ! Et puis, il avait aussi beaucoup d'humour...
Avant L'été indien, en 1975, il a connu un creux de la vague ?
M.G. : C'est vrai. Entre 1972 et 1974, Il a vendu moins de disques, mais restait présent à la télé. Et puis est arrivé l'Eté indien. Ce qui lui a fait le plus plaisir, c'était d'avoir le tube de l'été dont il rêvait depuis dix ans ! Dès qu'on a entendu la mélodie, on s'est dit que l'on tenait quelque chose. Le disque a été enregistré très rapidement, d'ailleurs...
Cette époque marque la fin de votre couple. Vous aviez, deux ans auparavant, perdu un bébé, peu après sa naissance...
M.G. : Ce fut traumatisant. Tout allait bien et, pour la première fois, la vie nous refusait quelque chose. Cette perte n'a pourtant rien à voir avec la rupture de notre couple qui s'est dissout en 1976, avant que nous divorcions en 1977. Mais la séparation fait partie de la vie d'un couple. Il y a eu un moment où Joe a voulu autre chose. C'est très humain...
Même si cela a impliqué pour lui une vie débridée ; les nuits en boîte, l'alcool, la drogue ?
M.G. : Il est certes parti dans une autre direction qui n'était pas un bon choix ; il a brûlé la chandelle, tiré la corde jusqu'à ce qu'elle cède. Je me souviens lui avoir dit, au moment de notre séparation, que s'il continuait ainsi il ne serait plus de ce monde dans cinq ans... Mais c'était son choix. Et je le respecte. Joe reste l'homme de ma vie et la seule preuve d'amour, c'est de comprendre les gens. A un moment, il a voulu que j'ouvre la porte pour qu'il puisse s'envoler...
Vous n'êtes pas plus vindicative à l'égard de celle qui l'a accompagné dans cette voie, Christine Delvaux, devenue la seconde Mme Dassin...
M.G. : Pourquoi serais-je agressive ? J'espère juste qu'il a été heureux dans cette relation, parce qu'il a payé l'addition très chère. Quant à moi, j'ai vécu treize années hyper-heureuses avec Joe, sans nuages, ni engueulades. Après, quand les choses changent, il faut en tirer les conséquences...
Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
M.G. : Deux mois avant sa mort. Il était en plein marasme, en plein divorce, dans un état tragique. Mais nous avons pu remettre les pendules à l'heure. Et c'est bien...
Propos recueillis par Olivier Rajchman
Mort de Joe Dassin : le bel hommage de Johnny Hallyday à son ami disparu voilà 35 ans [Photos]
Par Thomas Janua
Johnny Hallyday a rendu sur les réseaux sociaux un hommage simple et très beau à son ami Joe Dassin, disparu voilà 35 ans.
Joe Dassin est mort d'un infarctus voilà 35 ans, le 20 août 1980 à Papeete. Le disparu avait 41 ans. Une grande star qui l'a bien connu, Johnny Hallyday a profité des réseaux sociaux Instagram et Twitter pour publier une photo émouvante du début des années 70 où il patientait, aux côtés de Joe Dassin à Saint Barth. Pas de trémolo ou de texte hommage : Johnny donne juste l'essentiel : "St Barth 1972" et touche au cœur les fans du disparu.
Au moment de sa disparition, Joe Dassin peinait à se remettre d'une épuisante tournée estivale et s'inquiétait à propos de l'intense bataille juridique à venir avec son ex-femme Christine, épousée en 1978. L'objectif pour le chanteur était de préserver la garde de ses deux fils, Jonathan et Julien, respectivement âgés de 1 an et demi et 5 mois.
Le chanteur est mort au beau milieu du déjeuner, à 12 h 30 dans un restaurant où tablaient avec lui Jonathan et Julien. Après la disparition de leur père, les deux garçons seront élevés par leur mère, dans une maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines. Jonathan, 36 ans aujourd'hui, raconte au Nouvel Observateur sa difficulté à faire découvrir sa musique.
Joe Dassin vu par son fils, 35 ans après sa mort
Sophie Delassein
"L'Obs" a rencontré Jonathan, l'un des fils chéris de Joe Dassin, mort il y a 35 ans. Lui aussi s'est mis à la musique.
"Qu’est-ce qui m’arrive ?", se demande-t-il à voix haute. Il est 12h30, ce 20 août 1980, Joe Dassin déjeune au restaurant "Chez Michel et Eliane", rue Jeanne d’Arc à Papeete, où il a ses habitudes. Autour de lui, il y a ses deux fils, Jonathan (1an et demi) et Julien (5 mois), sa mère, la violoniste Béatrice Launer, son ami et parolier Claude Lemesle. Il semble bien, il semble heureux. La fleur aux dents, comme dans sa chanson.
Ce déjeuner à Tahiti, c’est un peu sa récompense, Dieu sait qu’il a tant et tant attendu ce moment. Il le vit comme un tournant dans sa vie, lui qui vient de passer des mois éprouvants émotionnellement et physiquement. Dassin contre Dassin : la guerre contre Christine, épousée en secondes noces le 14 janvier 1978, est déclarée.
Le divorce viendra en son temps, pense-t-il, l’enjeu, la priorité, est d’obtenir la garde de Jonathan et de Julien. Dans une vie antérieure, quand il était marié à Maryse Massiera, le couple avait perdu un bébé de 5 jours, Joshua. Traumatisé à jamais, il veut voir grandir ses fils. Absolument, passionnément. C’est son nouveau projet de vie, sa carrière d’étoile de la chanson passera désormais au second plan.
En août 1979. (Christian Pinson / Sipa)
Avant de s’envoler pour ce voyage charnière à Tahiti, et même si le cœur n’y était pas tout à fait, il est monté sur scène pour une tournée d’été. Tout de blanc vêtu, il s’est montré tel que son public l’aimait, lui le pilier des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, le bon client de Danielle Gilbert, de Michel Drucker.
Il est monté sur scène et il a enchainé ses tubes : "Et si tu m’existais pas", "Cécilia", "L’Amérique", "Les Champs-Elysées", "A toi", "Le petit pain au chocolat", "L’été indien". Il a souri, a attaqué ses chansons avec ce mélange de force et de tendresse qui fait son succès. Il s’est tenu droit, du moins il a essayé.
Tout est fichu
Ce long voyage jusqu’à Papeete n’est pas une bonne idée. Le trajet est long, déraisonnable, une folie, de l’inconscience brute. Il n’est pas en état de le faire et il ne peut l’ignorer. Les médecins et ses amis le lui ont répété mille fois. Il n’a rien voulu entendre. Déraisonnable et dangereux, quand on sait qu’un mois plus tôt... Un mois plus tôt, sa tournée d’été passait par Cannes. Ce soir-là, Joe Dassin n’a fait qu’essayer de chanter, jusqu’au moment où il a vacillé, et a dû quitter la scène au beau milieu d’une chanson. Il part, revient, repart. Définitivement. Le cœur commence à lâcher, le médecin pompier le contraint à l’hospitalisation. Il passe une semaine en soins intensifs à l’Hôpital Américain de Neuilly.
Il n’a toujours qu’un seul but : se mettre au vert pour s’occuper de ses enfants loin des feux de la rampe. Il songe à passer plus de temps dans son Amérique natale et à Tahiti, son île d’adoption. Nous sommes au mois de juillet. Et il part. Mais, déjà, lors de l’escale réglementaire à Los Angeles, il est victime d’un nouvel infarctus.
Il est 12h30, ce 20 août, Joe Dassin a 41 ans. Au beau milieu du déjeuner, il lâche "Qu’est-ce qui m’arrive ?" et il tombe. C’est fini la gloire et c’est fini la famille, tous les projets fichus, cette nouvelle vie qu’il appelait de ses vœux, et son ambition primordiale : s’occuper de ses deux fils et s’émerveiller de les voir dessiner leurs premiers accords de guitare. Ça ne se fera pas, il faut que les vivants l’intègrent, l’acceptent, survivent à cette injustice. Au chagrin.
Les enfants, surtout. Jonathan et Julien, les fils chéris de Joe Dassin. S’ils ont du mal à parler de leur père, c’est qu’ils ne l’ont pas connu, n’ont pas de souvenirs avec lui. Un père célèbre, hyper populaire, qu’ils sont les seuls à ne pas connaître. Jonathan Dassin a les mêmes initiales que son père, un air de famille flagrant, émouvant, et quand il chante, on entend parfois les intonations de cette voix familière qui a fait chanter la France des années 1960 et 1970.
Le fils chéri
Jonathan Dassin a sorti un premier album auto-produit il y a deux ans ; il est dans l’attente d’en faire paraître un deuxième prochainement. Il prend son temps, tente de nouer des contacts, de trouver des soutiens. A 36 ans, il n’a ni l’outrecuidance ni les réseaux des "fils de". Il raconte :
J’ai fait le tour des maisons de disques pour me heurter à une certaine incompréhension : souvent, les gens ne savent pas comment ils vont me présenter. Le fait que je sois le fils de Joe Dassin semble les gêner. Mon âge aussi, sans doute, alors que je pense au contraire que plus on avance et plus on a de choses à raconter."
Jonathan Dassin en 2013. (PJB / Sipa)
A 36 ans, Jonathan Dassin mène une double carrière : développer ses projets musicaux personnels et gérer le catalogue de son défunt père au côté de Julien, son petit frère. A chaque commémoration du 20 août 1980, tous les cinq ans, les dix ans, les quinze ans, il leur faut imaginer un concept pour raviver la flamme et que vivent les chansons : une intégrale, un best of, un spectacle, un documentaire, pourquoi pas un biopic.
Mais qui est Joe pour Jonathan ? Il en parle à la fois avec émotion et distance, tant d’années ont passé depuis l’été meurtrier, depuis le déjeuner fatal de Papeete.
Je n’ai pas eu le temps de le connaitre, d’avoir des souvenirs, des anecdotes. Je ne le connais pas davantage que son public, puisque je ne l’ai finalement vu qu’à travers des photos, des vidéos. Ce que j’ai en plus, ce sont les témoignages de ses sœurs, mes tantes, dont je suis très proche. Mais lui, mon père, je ne l’ai jamais eu en face de moi".
Jonathan a ainsi grandi, dans l’absence et le fantasme, mais pas tout à fait comme les autres orphelins, justement parce que beaucoup de gens le connaissent mieux que lui, comme il dit.
Elevés par leur mère
Après la disparition prématurée et tragique de Joe Dassin, c’est leur mère, Christine, qui a repris ses droits sur les deux petits garçons. Elle les a élevés, seule, dans la grande maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines, à Feucherolles. Juifs par leur père qui les avait circoncis à la naissance, Christine les fait baptiser. Les liens avec la famille Dassin ne sont pas rompus pour autant. Au contraire. Depuis la Grèce où il vit avec Mélina Mercouri, Jules Dassin, le cinéaste de "Jamais le dimanche" et "Du rififi chez les hommes", veille sur ses petits-fils jusqu’au bout – il mourra à l’âge de 97 ans. Jonathan Dassin poursuit :
Dans la vie, on rencontre des hommes qui pourraient devenir des figures paternelles. Moi, des pères, j’en ai eu des tonnes, je pense surtout à mon grand-père. Je retrouvais Mélina et Jules environ trois fois par an, pendant les vacances scolaires. Il était très regardant sur ce qu’on devenait. Quant à Mélina, elle fut pour moi comme une grand-mère. Elle avait énormément de caractère, c’était une femme à poigne, mais je m’entendais très bien avec elle."
Une femme de tempérament, Christine en est une autre. Dans les livres et les documentaires, elle est souvent décrite comme celle qui, entre les disputes et toutes sortes d’excès, précipita la mort de Joe Dassin. Son fils est blessé :
C’est très compliqué de juger ce qu’on ne connait pas, comme le fonctionnement d’un couple. Certaines personnes ont pu être témoins de soirées arrosées et même davantage, mais qui peut affirmer que c’était leur quotidien ? Cela ne ressemble pas à ce que nous avons vécu, mon frère et moi. Malgré les circonstances, nous avons été bien élevés. Je tiens à dire que ma mère était une femme courageuse."
Mais, assez vite, dans la maison de Feugerolles, un autre drame se trame : Jonathan n’a que 16 ans quand Christine disparaît à son tour – la maintenance de la maison est assurée par un couple de Yougoslaves. Il est le premier à quitter les lieux, Julien attendra que la bâtisse soit vendue.
Jonathan n’a pas tardé à arrêter ses études pour s’engager dans une carrière de musicien. Il a continué à prendre des cours de trompettes, de piano, de solfège. Il a monté des groupes, jusqu’au moment où il s’est lancé en solitaire, en novembre 2013. Non sans difficultés…
C'est le témoignage-choc de la semaine. Celui de l'ex-flic René-Georges Querry qui, dans un chapitre de son livre "De Mesrine à DSK" (Editions JC Gawsewitch), évoque une anecdote qu'on pouvait imaginer sans qu'elle ait été, jusqu'alors, racontée. Elle concerne un chanteur immensément populaire : Joe Dassin. Entre...
1977 et 1980, l'auteur-compositeur-interprète des "Champs-Elysées" et de "l'Eté indien" a plongé dans l'enfer des drogues dures. Une pratique qui a modifié son comportement -il devenait souvent difficile avec les autres et ingérable, en dépit de son grand professionnalisme- et a probablement précipité sa mort, d'une crise cardiaque, en août 1980.
Déjà, en 1977, Joe et son épouse, Christine Delvaux, avaient été interpellés par la police en possession de 20 grammes de cocaïne. La star avait alors déclaré à la presse : "Je ne me drogue pas". Sans vraiment convaincre... Querry, de son côté, rapporte dans son livre avoir arrêté le chanteur alors que ce dernier détenait une quantité impressionnante de 200 grammes de coke!
La scène a lieu alors que Dassin vient de se fournir chez son dealer. Il est accompagné d'une amie : "L'interpellation se passe dans le calme. Je me dis : "Ce n'est pas possible que ce type prenne de la came". Je le vois dans cet endroit presque minable (...) On l'emmène au 36 quai des Orfèvres. Il ne proteste pas. Sa copine se défend un peu. On l'emmène dans une pièce pour la fouiller. "Pas la peine !", elle sort de sa culotte 200 grammes de cocaïne. Lui : "Oui, je reconnais, c'est pour ma consommation personnelle".
Inculpé pour possession de drogue, Joe Dassin n'en voulut pas à Querry... au point de l'inviter à déjeuner.
Il faut dire que le flic avait su rester discret et que la presse de l'époque fermait volontiers les yeux sur ce genre d'affaires. Dassin, lui, malgré sa grande intelligence, ses nombreux dons, les exigences nouvelles de sa paternité (il eut deux fils en 1978 et 1980) et l'amour de son public ne s'en est pas remis. Un vrai gâchis...
Photo : France 3 (c)
ci dessous le lien vers les article sur Joe Dassin
La Sélection Best Of 3 CD
à paraître le 12 août 2016
Avec Les Champs-Élysées, L'été indien, Et si tu n'existais pas, À toi, Siffler sur la colline... Éditeur : Sony EAN commerce : 0888751008625 Date sortie / parution : Disponible le 12/08/2016
sortie en presse dans closer Hors Série
et dans Destins Brisés France Dimanche (8 pages sur Joe)
Joe est parti subitement ce 20 août 1980 et depuis 41 ans tu nous manques...
Tu resteras "ma bonne étoile" et ton image du chanteur populaire en "costume blanc" aux chansons romantiques ne cessera de voiler mon regard.
Ci-dessous la chanson que j'écoutais en août 1980 sur mon tourne-disques
Joe Dassin : le récit des dernières heures avant sa mort [Photos]
Par Linda Bouras
Ce 21 août 2017, France 3, rend au hommage au chanteur Joe Dassin, avec le documentaire Joe Dassin, le roman de sa vie à 20h50. L' occasion, de revenir sur le destin tragique de cette star de la variété française disparue à l'âge de 41 ans.
Lagon turquoise, sable blanc, le cadre est idyllique. C'est en Polynésie française que Joe Dassin entouré de ses amis, de sa mère Bea, de sa nouvelle compagne Nathalie, et surtout de ses deux fils chéris, est venu tourner la page. Il est arrivé deux jours plus tôt, bien décidé à voir le bout du tunnel. Ses proches sont rassurés : Joe, souffrant déjà d'un ulcère à l'estomac, semble se remettre de son accident cardiaque survenu le 17 juillet. Un malaise qui l'avait obligé à interrompre sa tournée estivale dans le midi de la France. Joe paraissait enfin heureux. Cela faisait si longtemps...
Comme Jacques Brel, il avait trouvé à Tahiti son havre de paix. Là-bas, sa condition de star ne lui pesait pas. Et ce mois d'août, entre parties de billard américain, de golf, et câlins avec Julien, 5 mois, et Jonathan, 18 mois, le chanteur avait bel et bien décidé de profiter des plaisirs simples de son île. En 1973, il y avait même acheté un terrain de vingt hectares à deux cents kilomètres de Papeete, sur l'île de Tahaa, avec l'espoir d'y faire construire un faré, une maison typique. Et ainsi pouvoir vivre d'amour et de tamouré. En attendant, il séjournait dans la résidence d'une amie, perdue au milieu des cocotiers.
La rumeur d'une overdose
Le matin du 20 août 1980, il se lève vers 10 heures. Enfile un pantalon blanc, forcément, et une chemise rouge à fleurs. A 11 h 30, il rejoint ses copains pour un apéro dans un bar de Papeete. Au coeur des discussions, une prochaine randonnée à Rangiroa, un atoll de rêve connu pour sa faune sous-marine exceptionnelle. Joe s'en réjouit, tout en sirotant un verre de vin blanc. Imprudent, il s'accorde même une cigarette. Présent, un ami médecin le sermonne. Il sourit. Midi, direction le restaurant Chez Michel et Eliane, son préféré. Chacun fait la queue au buffet. Pour Joe, ce sera poisson cru à la tahitienne, riz à la noix de coco, papaye et jus d'ananas. A table, l'ambiance est joyeuse.
Quand soudain, le chanteur se met à transpirer, devient pâle. Une douleur indescriptible lui déchire le visage. Son regard se fige, sa bouche reste ouverte. Joe s'écroule. Un docteur dans la salle tente aussitôt de le réanimer. Son verdict est cruel : "Il n'y a plus d'espoir." Ses amis essayent un dernier massage cardiaque. Plusieurs minutes s' écoulent, il n'y a plus rien à faire. Le cœur de Joe a lâché. Il est 12h30. Joe, à 41 ans, s'en est allé rejoindre dans le ciel son fils Joshua, mort en 1973, à 5 jours à peine ...
A Paris, la nouvelle fait l'effet d'une bombe, et réveille les vacanciers de leur torpeur estivale. Les radios s'empressent de passer en boucle les tubes du chanteur. La rumeur d'une mort par overdose circule. "Non, Joe ne voulait pas en finir avec la vie", dira Claude Lemesle, l'un de ses paroliers. Mais il reconnaîtra que son coeur devait être usé par des abus. Oui, il fumait, buvait dix tasses de café par jour, aimait faire la bringue. Les vingt-quatre heures de vol pour se rendre à Tahiti n'ont pas dû arranger son état de santé. Ses médecins n'ont-ils pas été imprudents de le laisser effectuer un tel périple ? D'autant que, par souci d'économie, le chanteur avait pris un vol avec deux escales. Ereintant.
Joe Dassin, Jeane Manson et Carlos dans "Les aventures de Pearl White"
En tout cas, 1980 avait été éprouvante pour l'interprète des Dalton. Couvert de disques d'or en quinze ans de carrière, il a enregistré deux cents titres, entouré de groupies, le chanteur semblait mal supporter son statut d'idole. Sa santé, surtout, le préoccupait. Avant son infarctus en juillet, il avait déjà eu plusieurs malaises ... Autre sujet de tourment, la fin de son histoire d'amour avec Christine Delvaux, sa seconde épouse, rencontrée en 1970 dans une station de ski, et pour laquelle il avait divorcé de Maryse, sa fidèle assistante qui lui avait ouvert les portes de la chanson. Malgré la naissance de Julien, en mars 1980, Christine a déserté le domicile familial de Feucherolles.
Trou de mémoire
L'heureux événement n'a pas réconcilié les parents. Trois semaines plus tard, Joe avait même demandé le divorce et la garde de ses fils. Pour ce faire, il s'était constitué un épais dossier. Titulaire d'un doctorat d'ethnologie obtenu dans une université du Michigan (Etats-Unis), il s'était mis à étudier la législation française en matière de garde d'enfants. Cette bagarre juridique et les multiples discussions avec Christine l'épuisaient.
Avec elle, il avait vécu, dit-on, trois années de dérive. Physiquement, il en avait gardé des séquelles, il avait changé. Un peu bouffi, fatigué, irritable. En 1978, à Nantes, il donne un concert. Trop saoul, il a un trou de mémoire. Le public le hue. Lui, le gendre idéal, celui-là même qui enchante les soirées des Français dans les shows télé de Maritie et Gilbert Carpentier, semble en avoir assez. En ce début d'été 1980, la justice lui donne raison. Joe obtient la garde de ses deux fils. Et c'est à Tahiti qu'il décide de prendre un nouveau départ. Il avait demandé à son fidèle parolier Claude Lemesle de lui écrire de nouvelles chansons, plus classiques que celle de son dernier album Blue Country, sorti en janvier 1980 et que le public traditionnel de Joe avait quelque peu boudé.
Sa carrière, sa famille, il y tenait. Le destin est cruel... "Ma carcasse, je m'en fiche qu'on la mette à la poubelle", disait-il souvent. Mais c'est au cimetière israélite d' Hollywood que ses parents, le célèbre cinéaste Jules Dassin, sa belle-mère l'actrice Melina Mercouri, sa mère Bea et ses sœurs Julie et Richelle, ont choisi de l'enterrer, le 31 août 1980. Jusqu'au dernier moment, le lieu des obsèques aura été tenu secret. Autour de son cercueil, il n'y aura que la famille. Christine, sa veuve, n'a pas été conviée. Elle aurait aimé rapatrier le corps de Joe en France pour offrir au chanteur une cérémonie digne des plus grands. Jules Dassin lui a rétorqué que Joe était américain ! Né à New York et élevé à Los Angeles, il y reposera loin de ses fans... en paix à jamais
Joe Dassin : sa femme, Maryse, témoigne [interview exclusive]
Elle a été sa moitié pendant 13 ans. Maryse Grimaldi, la première Mme Dassin entre 1963 et 1977, fut à l'origine de la carrière du chanteur de "l'Eté indien" et son plus grand soutien. Alors qu'est diffusé, ce 17 novembre à 20h45 sur France 3, "Joe Dassin, le roman d'une vie", elle nous raconte son quotidien avec celui qui demeure « l'homme de sa vie ».
Télé Star : Qu'avez-vous ressentie la première fois que vous avez rencontré, en 1963, Joe Dassin lors d'une soirée costumée chez Eddy Barclay ?
Maryse Grimaldi : Ce qui m'a frappé c'est qu'il était barbu, ce qui était rare, à l'époque, pour un garçon de 25 ans. Au milieu de 2000 personnes, j'ai flashé sur lui d'autant qu'il était déguisé en pirate et portait un maquillage fait par un professionnel qui avait travaillé sur le film de son père, Topkapi. Ce qui est fou, c'est que lui aussi m'avait remarquée et que nous avons passé la soirée, l'un comme l'autre, à chercher des gens pour nous présenter. Finalement, il a réussi à trouver une personne qui me connaissait afin d'établir le contact !
Est-il vrai qu'il vous a définitivement séduite avec une chanson ?
M.G. : C'est-à-dire qu'il m'a invité en week-end quelques jours plus tard et, ayant apporté sa guitare, m'a fait la cour en chantant du folksong !
C'est sa voix chaude qui vous a fait craquer ?
M.G. : Il avait un timbre magnifique, mais son « plus » était son accent gommé. N'oubliez pas que le français n'était pas sa langue maternelle ! Du coup, il était très difficile à imiter. Patrick Sébastien s'y est essayé, sans y parvenir totalement.
Lorsque vous avez commencé à vivre ensemble, était-il ouvert à l'idée de devenir chanteur ?
M.G. : Non, il n'y avait jamais pensé ! Il chantait naturellement, chez lui, avec des copains. Mais quand une première proposition de contrat lui a été faite, Joe a commencé par refuser. J'étais d'accord avec lui, d'ailleurs... Pendant six mois, la maison de disques est revenue à la charge. CBS a dû écouter sa première bande en janvier 1964, et son premier single est sorti en mars 1965. Ça vous donne une idée du délai de réflexion !
Que voulait-il faire ? Être romancier, comme lorsqu'il écrivait des nouvelles pendant ses années d'université ?
M.G. : Absolument, il souhaitait écrire. Et, plus certainement, travailler dans le cinéma. Comme scénariste ou metteur en scène. Il avait même fait l'acteur pour son père, Jules Dassin...
Le déclic pour la musique est venu quand ?
M.G. : Pas immédiatement. Il a enregistré son premier disque fin 1964 et l'a trouvé mauvais. Le deuxième, quelques mois plus tard, était pire encore ! Il a songé à s'arrêter et c'est à ce moment que sont arrivés Jacques Souplet, le nouveau patron de CBS France, et le producteur Jacques Plait. Grâce à eux tout a changé, et Joe est devenu un professionnel.
Croyiez-vous en lui à cette époque ?
M.G. : J'adorais sa voix. Mais, au début, la chanson française n'était pas une passion pour moi, à part des classiques comme Brel ou Brassens. Cela dit, je percevais son potentiel et l'ai, bien sûr, encouragé ! Reste que c'est Jacques Plait qui a créé le ‘personnage' Dassin et a contribué à faire sa carrière...
Vous minimisez votre rôle, vous qui avez apporté sa première bande à CBS...
M.G. : Ce que j'ai fait, c'est dix ans de tournées avec Joe. C'est vrai que j'étais présente lorsqu'il choisissait les chansons, puis quand il les enregistrait. En outre, je pense qu'il avait une confiance totale en moi. Alors, oui, j'ai suivi sa carrière et j'y ai participé.
A part Georges Brassens, quel artiste français Joe Dassin admirait-il ?
M.G. : Bobby Lapointe ! Il en était fou. Au point de le prendre en première partie, quand il a fait sa première tournée en tant que vedette. C'était un plaisir pour Joe comme pour moi...
On sent que votre mari se faisait une haute idée de sa mission de créateur de chansons, même si celles-ci devaient apporter de la légèreté aux gens...
M.G. : Non, je pense plutôt qu'il était conscient de bien faire, d'être professionnel et honnête dans son travail. Maintenant, le doute, tous les artistes l'ont. Quand il sortait du studio d'enregistrement à 3-4h du matin, et qu'on en discutait, Joe pensait qu'il n'avait pas été bon et que ses chansons n'allaient pas marcher. Mais c'était normal comme réaction...
Vous ne l'avez jamais vu sortir d'un enregistrement content de lui ?
M.G. : Sûrement l'était-il parfois, intérieurement. Mais il ne me l'a jamais dit. Ça n'était pas dans son caractère.
Le vrai succès est arrivé, en mai 68, avec "Siffler sur la colline"...
M.G. : C'est vrai. Après ça, 1969 et 1970 ont été de grandes années !
Comment l'a-t-il vécu ?
M.G. : Il était hyper-heureux, et moi avec ! Mais il n'a pas eu la grosse tête et nous avons continué à vivre de la même façon. Alors c'est vrai qu'il surveillait ses ventes, mais il n'était pas dans le star-system. Après les spectacles, il ne trainait pas ; on rentrait tout de suite...
La contrepartie n'était-elle pas une certaine froideur à l'égard des fans ?
M.G. : Quand ça se présentait, il était très aimable. Mais il ne recherchait pas forcément ça. Il ressentait cette adulation comme dégradante. Pas pour lui, mais pour les gens ! Il trouvait qu'il n'y avait pas de quoi s'extasier. Il était très content qu'on achète ses disques et qu'on remplisse les salles, mais le reste ne l'intéressait pas. Il n'était jamais aussi heureux qu'à l'étranger, sans « surveillance » de nos faits et gestes...
Vous-même étiez extrêmement discrète !...
M.G. : J'étais déjà 24/24h avec lui, je n'allais pas en plus me mettre en avant ! Je n'étais pas une artiste ; je n'avais rien à vendre. Je ne me cachais nulle part, ni de personne. Je faisais juste partie de sa vie privée. Dès qu'un photographe nous pistait, on le sentait ! Il ne faut pas mettre le doigt dans l'engrenage. Joe d'ailleurs faisait très peu d'interviews...
Parce qu'il refusait de parler de son intimité ?
M.G. : Tout à fait. Il ne demandait rien à la presse et le payait en retour.
Fréquentait-il des collègues artistes ?
M.G. : Non, à part Carlos et, un peu, Michel Fugain. Mais quand on faisait des dîners chez nous, c'était auprès de la famille ou d'amis qui n'étaient pas du métier. Joe avait, notamment, gardé ses deux copains d'université, Bernard et Alain.
Quel était son caractère au quotidien ?
M.G. : Il était très slave. Du genre dépressif qui, dans la demi-heure qui suivait, me prenait dans ses bras pour danser ! Et puis, il avait aussi beaucoup d'humour...
Avant L'été indien, en 1975, il a connu un creux de la vague ?
M.G. : C'est vrai. Entre 1972 et 1974, Il a vendu moins de disques, mais restait présent à la télé. Et puis est arrivé l'Eté indien. Ce qui lui a fait le plus plaisir, c'était d'avoir le tube de l'été dont il rêvait depuis dix ans ! Dès qu'on a entendu la mélodie, on s'est dit que l'on tenait quelque chose. Le disque a été enregistré très rapidement, d'ailleurs...
Cette époque marque la fin de votre couple. Vous aviez, deux ans auparavant, perdu un bébé, peu après sa naissance...
M.G. : Ce fut traumatisant. Tout allait bien et, pour la première fois, la vie nous refusait quelque chose. Cette perte n'a pourtant rien à voir avec la rupture de notre couple qui s'est dissout en 1976, avant que nous divorcions en 1977. Mais la séparation fait partie de la vie d'un couple. Il y a eu un moment où Joe a voulu autre chose. C'est très humain...
Même si cela a impliqué pour lui une vie débridée ; les nuits en boîte, l'alcool, la drogue ?
M.G. : Il est certes parti dans une autre direction qui n'était pas un bon choix ; il a brûlé la chandelle, tiré la corde jusqu'à ce qu'elle cède. Je me souviens lui avoir dit, au moment de notre séparation, que s'il continuait ainsi il ne serait plus de ce monde dans cinq ans... Mais c'était son choix. Et je le respecte. Joe reste l'homme de ma vie et la seule preuve d'amour, c'est de comprendre les gens. A un moment, il a voulu que j'ouvre la porte pour qu'il puisse s'envoler...
Vous n'êtes pas plus vindicative à l'égard de celle qui l'a accompagné dans cette voie, Christine Delvaux, devenue la seconde Mme Dassin...
M.G. : Pourquoi serais-je agressive ? J'espère juste qu'il a été heureux dans cette relation, parce qu'il a payé l'addition très chère. Quant à moi, j'ai vécu treize années hyper-heureuses avec Joe, sans nuages, ni engueulades. Après, quand les choses changent, il faut en tirer les conséquences...
Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
M.G. : Deux mois avant sa mort. Il était en plein marasme, en plein divorce, dans un état tragique. Mais nous avons pu remettre les pendules à l'heure. Et c'est bien...
Propos recueillis par Olivier Rajchman
Mort de Joe Dassin : le bel hommage de Johnny Hallyday à son ami disparu voilà 35 ans [Photos]
Par Thomas Janua
Johnny Hallyday a rendu sur les réseaux sociaux un hommage simple et très beau à son ami Joe Dassin, disparu voilà 35 ans.
Joe Dassin est mort d'un infarctus voilà 35 ans, le 20 août 1980 à Papeete. Le disparu avait 41 ans. Une grande star qui l'a bien connu, Johnny Hallyday a profité des réseaux sociaux Instagram et Twitter pour publier une photo émouvante du début des années 70 où il patientait, aux côtés de Joe Dassin à Saint Barth. Pas de trémolo ou de texte hommage : Johnny donne juste l'essentiel : "St Barth 1972" et touche au cœur les fans du disparu.
Au moment de sa disparition, Joe Dassin peinait à se remettre d'une épuisante tournée estivale et s'inquiétait à propos de l'intense bataille juridique à venir avec son ex-femme Christine, épousée en 1978. L'objectif pour le chanteur était de préserver la garde de ses deux fils, Jonathan et Julien, respectivement âgés de 1 an et demi et 5 mois.
Le chanteur est mort au beau milieu du déjeuner, à 12 h 30 dans un restaurant où tablaient avec lui Jonathan et Julien. Après la disparition de leur père, les deux garçons seront élevés par leur mère, dans une maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines. Jonathan, 36 ans aujourd'hui, raconte au Nouvel Observateur sa difficulté à faire découvrir sa musique.
Joe Dassin vu par son fils, 35 ans après sa mort
Sophie Delassein
"L'Obs" a rencontré Jonathan, l'un des fils chéris de Joe Dassin, mort il y a 35 ans. Lui aussi s'est mis à la musique.
"Qu’est-ce qui m’arrive ?", se demande-t-il à voix haute. Il est 12h30, ce 20 août 1980, Joe Dassin déjeune au restaurant "Chez Michel et Eliane", rue Jeanne d’Arc à Papeete, où il a ses habitudes. Autour de lui, il y a ses deux fils, Jonathan (1an et demi) et Julien (5 mois), sa mère, la violoniste Béatrice Launer, son ami et parolier Claude Lemesle. Il semble bien, il semble heureux. La fleur aux dents, comme dans sa chanson.
Ce déjeuner à Tahiti, c’est un peu sa récompense, Dieu sait qu’il a tant et tant attendu ce moment. Il le vit comme un tournant dans sa vie, lui qui vient de passer des mois éprouvants émotionnellement et physiquement. Dassin contre Dassin : la guerre contre Christine, épousée en secondes noces le 14 janvier 1978, est déclarée.
Le divorce viendra en son temps, pense-t-il, l’enjeu, la priorité, est d’obtenir la garde de Jonathan et de Julien. Dans une vie antérieure, quand il était marié à Maryse Massiera, le couple avait perdu un bébé de 5 jours, Joshua. Traumatisé à jamais, il veut voir grandir ses fils. Absolument, passionnément. C’est son nouveau projet de vie, sa carrière d’étoile de la chanson passera désormais au second plan.
En août 1979. (Christian Pinson / Sipa)
Avant de s’envoler pour ce voyage charnière à Tahiti, et même si le cœur n’y était pas tout à fait, il est monté sur scène pour une tournée d’été. Tout de blanc vêtu, il s’est montré tel que son public l’aimait, lui le pilier des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, le bon client de Danielle Gilbert, de Michel Drucker.
Il est monté sur scène et il a enchainé ses tubes : "Et si tu m’existais pas", "Cécilia", "L’Amérique", "Les Champs-Elysées", "A toi", "Le petit pain au chocolat", "L’été indien". Il a souri, a attaqué ses chansons avec ce mélange de force et de tendresse qui fait son succès. Il s’est tenu droit, du moins il a essayé.
Tout est fichu
Ce long voyage jusqu’à Papeete n’est pas une bonne idée. Le trajet est long, déraisonnable, une folie, de l’inconscience brute. Il n’est pas en état de le faire et il ne peut l’ignorer. Les médecins et ses amis le lui ont répété mille fois. Il n’a rien voulu entendre. Déraisonnable et dangereux, quand on sait qu’un mois plus tôt... Un mois plus tôt, sa tournée d’été passait par Cannes. Ce soir-là, Joe Dassin n’a fait qu’essayer de chanter, jusqu’au moment où il a vacillé, et a dû quitter la scène au beau milieu d’une chanson. Il part, revient, repart. Définitivement. Le cœur commence à lâcher, le médecin pompier le contraint à l’hospitalisation. Il passe une semaine en soins intensifs à l’Hôpital Américain de Neuilly.
Il n’a toujours qu’un seul but : se mettre au vert pour s’occuper de ses enfants loin des feux de la rampe. Il songe à passer plus de temps dans son Amérique natale et à Tahiti, son île d’adoption. Nous sommes au mois de juillet. Et il part. Mais, déjà, lors de l’escale réglementaire à Los Angeles, il est victime d’un nouvel infarctus.
Il est 12h30, ce 20 août, Joe Dassin a 41 ans. Au beau milieu du déjeuner, il lâche "Qu’est-ce qui m’arrive ?" et il tombe. C’est fini la gloire et c’est fini la famille, tous les projets fichus, cette nouvelle vie qu’il appelait de ses vœux, et son ambition primordiale : s’occuper de ses deux fils et s’émerveiller de les voir dessiner leurs premiers accords de guitare. Ça ne se fera pas, il faut que les vivants l’intègrent, l’acceptent, survivent à cette injustice. Au chagrin.
Les enfants, surtout. Jonathan et Julien, les fils chéris de Joe Dassin. S’ils ont du mal à parler de leur père, c’est qu’ils ne l’ont pas connu, n’ont pas de souvenirs avec lui. Un père célèbre, hyper populaire, qu’ils sont les seuls à ne pas connaître. Jonathan Dassin a les mêmes initiales que son père, un air de famille flagrant, émouvant, et quand il chante, on entend parfois les intonations de cette voix familière qui a fait chanter la France des années 1960 et 1970.
Le fils chéri
Jonathan Dassin a sorti un premier album auto-produit il y a deux ans ; il est dans l’attente d’en faire paraître un deuxième prochainement. Il prend son temps, tente de nouer des contacts, de trouver des soutiens. A 36 ans, il n’a ni l’outrecuidance ni les réseaux des "fils de". Il raconte :
J’ai fait le tour des maisons de disques pour me heurter à une certaine incompréhension : souvent, les gens ne savent pas comment ils vont me présenter. Le fait que je sois le fils de Joe Dassin semble les gêner. Mon âge aussi, sans doute, alors que je pense au contraire que plus on avance et plus on a de choses à raconter."
Jonathan Dassin en 2013. (PJB / Sipa)
A 36 ans, Jonathan Dassin mène une double carrière : développer ses projets musicaux personnels et gérer le catalogue de son défunt père au côté de Julien, son petit frère. A chaque commémoration du 20 août 1980, tous les cinq ans, les dix ans, les quinze ans, il leur faut imaginer un concept pour raviver la flamme et que vivent les chansons : une intégrale, un best of, un spectacle, un documentaire, pourquoi pas un biopic.
Mais qui est Joe pour Jonathan ? Il en parle à la fois avec émotion et distance, tant d’années ont passé depuis l’été meurtrier, depuis le déjeuner fatal de Papeete.
Je n’ai pas eu le temps de le connaitre, d’avoir des souvenirs, des anecdotes. Je ne le connais pas davantage que son public, puisque je ne l’ai finalement vu qu’à travers des photos, des vidéos. Ce que j’ai en plus, ce sont les témoignages de ses sœurs, mes tantes, dont je suis très proche. Mais lui, mon père, je ne l’ai jamais eu en face de moi".
Jonathan a ainsi grandi, dans l’absence et le fantasme, mais pas tout à fait comme les autres orphelins, justement parce que beaucoup de gens le connaissent mieux que lui, comme il dit.
Elevés par leur mère
Après la disparition prématurée et tragique de Joe Dassin, c’est leur mère, Christine, qui a repris ses droits sur les deux petits garçons. Elle les a élevés, seule, dans la grande maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines, à Feucherolles. Juifs par leur père qui les avait circoncis à la naissance, Christine les fait baptiser. Les liens avec la famille Dassin ne sont pas rompus pour autant. Au contraire. Depuis la Grèce où il vit avec Mélina Mercouri, Jules Dassin, le cinéaste de "Jamais le dimanche" et "Du rififi chez les hommes", veille sur ses petits-fils jusqu’au bout – il mourra à l’âge de 97 ans. Jonathan Dassin poursuit :
Dans la vie, on rencontre des hommes qui pourraient devenir des figures paternelles. Moi, des pères, j’en ai eu des tonnes, je pense surtout à mon grand-père. Je retrouvais Mélina et Jules environ trois fois par an, pendant les vacances scolaires. Il était très regardant sur ce qu’on devenait. Quant à Mélina, elle fut pour moi comme une grand-mère. Elle avait énormément de caractère, c’était une femme à poigne, mais je m’entendais très bien avec elle."
Une femme de tempérament, Christine en est une autre. Dans les livres et les documentaires, elle est souvent décrite comme celle qui, entre les disputes et toutes sortes d’excès, précipita la mort de Joe Dassin. Son fils est blessé :
C’est très compliqué de juger ce qu’on ne connait pas, comme le fonctionnement d’un couple. Certaines personnes ont pu être témoins de soirées arrosées et même davantage, mais qui peut affirmer que c’était leur quotidien ? Cela ne ressemble pas à ce que nous avons vécu, mon frère et moi. Malgré les circonstances, nous avons été bien élevés. Je tiens à dire que ma mère était une femme courageuse."
Mais, assez vite, dans la maison de Feugerolles, un autre drame se trame : Jonathan n’a que 16 ans quand Christine disparaît à son tour – la maintenance de la maison est assurée par un couple de Yougoslaves. Il est le premier à quitter les lieux, Julien attendra que la bâtisse soit vendue.
Jonathan n’a pas tardé à arrêter ses études pour s’engager dans une carrière de musicien. Il a continué à prendre des cours de trompettes, de piano, de solfège. Il a monté des groupes, jusqu’au moment où il s’est lancé en solitaire, en novembre 2013. Non sans difficultés…
C'est le témoignage-choc de la semaine. Celui de l'ex-flic René-Georges Querry qui, dans un chapitre de son livre "De Mesrine à DSK" (Editions JC Gawsewitch), évoque une anecdote qu'on pouvait imaginer sans qu'elle ait été, jusqu'alors, racontée. Elle concerne un chanteur immensément populaire : Joe Dassin. Entre...
1977 et 1980, l'auteur-compositeur-interprète des "Champs-Elysées" et de "l'Eté indien" a plongé dans l'enfer des drogues dures. Une pratique qui a modifié son comportement -il devenait souvent difficile avec les autres et ingérable, en dépit de son grand professionnalisme- et a probablement précipité sa mort, d'une crise cardiaque, en août 1980.
Déjà, en 1977, Joe et son épouse, Christine Delvaux, avaient été interpellés par la police en possession de 20 grammes de cocaïne. La star avait alors déclaré à la presse : "Je ne me drogue pas". Sans vraiment convaincre... Querry, de son côté, rapporte dans son livre avoir arrêté le chanteur alors que ce dernier détenait une quantité impressionnante de 200 grammes de coke!
La scène a lieu alors que Dassin vient de se fournir chez son dealer. Il est accompagné d'une amie : "L'interpellation se passe dans le calme. Je me dis : "Ce n'est pas possible que ce type prenne de la came". Je le vois dans cet endroit presque minable (...) On l'emmène au 36 quai des Orfèvres. Il ne proteste pas. Sa copine se défend un peu. On l'emmène dans une pièce pour la fouiller. "Pas la peine !", elle sort de sa culotte 200 grammes de cocaïne. Lui : "Oui, je reconnais, c'est pour ma consommation personnelle".
Inculpé pour possession de drogue, Joe Dassin n'en voulut pas à Querry... au point de l'inviter à déjeuner.
Il faut dire que le flic avait su rester discret et que la presse de l'époque fermait volontiers les yeux sur ce genre d'affaires. Dassin, lui, malgré sa grande intelligence, ses nombreux dons, les exigences nouvelles de sa paternité (il eut deux fils en 1978 et 1980) et l'amour de son public ne s'en est pas remis. Un vrai gâchis...
Photo : France 3 (c)
ci dessous le lien vers les article sur Joe Dassin
La Sélection Best Of 3 CD
à paraître le 12 août 2016
Avec Les Champs-Élysées, L'été indien, Et si tu n'existais pas, À toi, Siffler sur la colline... Éditeur : Sony EAN commerce : 0888751008625 Date sortie / parution : Disponible le 12/08/2016
sortie en presse dans closer Hors Série
et dans Destins Brisés France Dimanche (8 pages sur Joe)
discographie
Gala n°1468, du jeudi 29 juillet 2021.
Jonathan Dassin orphelin à 16 ans : "40 ans après, Joe DASSIN est toujours là !"
Jonathan Dassin fait perdurer le souvenir de son père, Joe Dassin, icône de la chanson française. Devenu orphelin adolescent, il a depuis fondé sa propre famille. Le chanteur n'a désormais qu'un seul souhait, vivre le plus longtemps possible...
Jonathan Dassin n'a pas connu son père Joe Dassin, mort avant ses 2 ans. Il était encore adolescent lors du décès de sa mère, Christine Delvaux. Depuis ces deux tragédies, le chanteur est à son tour devenu parent. Il n'a qu'un seul souhait pour ses enfants : "vivre le plus longtemps possible" !
Jonathan Dassin s'est entretenu avec le magazine Gala. Le chanteur de 42 ans a raconté son enfance passée sans son papa Joe Dassin (mort le 20 août 1980 des suites d'un infarctus du myocarde, à l'âge de 41 ans), le souvenir de ce dernier et l'impact de sa musique. Jonathan a aussi évoqué sa mère Christine Delvaux, décédée d'une crise d'asthme à 46 ans, le 5 décembre 1995.
Jonathan est devenu orphelin à 16 ans. Il a depuis fondé sa propre famille, en accueillant deux enfants, Jana et Jahlil (11 et 5 ans), nés de sa relation avec Samira. Ces naissances ont-elle réveillé la douleur causée par l'absence de ses propres parents ? "Ça ne m'a pas ramené à ma propre histoire, répond Jonathan Dassin. En revanche, j'ai envie de vivre le plus longtemps possible pour mes enfants."
Même s'il n'a pas vraiment connu son père, celui-ci a une place importante dans la vie de son fils, ainsi que celle de sa petite famille. "On a grandi dans la maison de Feucherolles [dans les Yvelines, ndlr], qu'il avait fait construire. Tout faisait référence à lui, confie Jonathan à Gala. On regardait les émissions qui lui étaient consacrées, et les films de famille, les diapositives... Cela ne m'inspirait aucune émotion particulière, sinon l'envie de découvrir son histoire. En revanche, j'ai été très touché le 14-Juillet dernier lorsque, pendant le défilé militaire, la fanfare a repris Les Champs-Élysées. Cette chanson est un monument, comme l'Arc de triomphe ! J'étais très fier ce jour-là, mon père le mérite."
Il ajoute, concernant ses enfants : "Ils le connaissent, c'est quelqu'un d'important pour eux, mais on ne fait pas la messe autour du grand-père", explique Jonathan.
Devenu artiste à son tour, Jonathan Dassin fait perdurer le souvenir de son papa, icône de la chanson française. Il qualifie tout de même son patronyme de "lame à double tranchant". "J'ai déjà entendu des remarques désobligeantes sur mon nom et ça m'a parfois desservi. Mais il suscite aussi une certaine bienveillance qui m'a beaucoup apporté", précise-t-il.
Toutefois, la possibilité d'un nom de scène a vite été écarté : "J'y ai souvent pensé, encore dernièrement. Mais je suis fier de mon père, de mon grand-père [le réalisateur Jules Dassin, ndlr]. Il y a une tradition artistique dans la famille et je veux m'y inscrire."
En octobre est sorti cet album hommage où divers artistes dont ses deux fils Jonathan et Julien
reprennent certains de ces tubes...
Il y a 40 ans, Joe Dassin disparaissait, laissant derrière lui un répertoire qui, à jamais, porte les couleurs de l’été, de l’amour et du partage.
Tous enfants de Joe Dassin, les artistes pop français actuels lui rendent hommage.
Avec : 21 juin Le Duo & La Déryves , Aldebert, Camélia Jordana, Carla & Jonathan Dassin, Jérémy Frérot & Tibz, Jonathan Dassin, Julien Dassin, Kids United, Les Frangines, Madame Monsieur, Patrick Fiori & Lola Dubini, Trois Cafés Gourmands, Ycare & Axelle Red…
Ce jeudi 5 novembre 2020 Joe Dassin aurait fêté ses 82 ans
mais le destin a voulu qu'il nous quitte à l'age de 42 ans et 9 mois le 20 août 1980
Nous garderons toujours cette image d'un jeune chanteur avec sa voix chaude
qui nous a laissé un beau répertoire de chansons populaires (comme il aimait le dire)
Des chansons tendres et romantiques qui se retiennent facilement...
Biographie par
Joseph Ira DASSIN dit JOE DASSIN est né le 5 novembre 1938 à New York.JOE DASSIN est le fils de Jules DASSIN, réalisateur de films, et de Béatrice LAUNER, violoniste virtuose, tous deux juifs américains. C'est suite à la dénonciation du réalisateur Edward DMYTRYK, membre du parti communiste américain, auquel le père de Joe DASSIN a brièvement adhéré, que la famille part s'installer en Europe. JOE DASSIN étudiera à l'Institut Le Rosey en Suisse, et passera son bac à Grenoble.
La carrière musicale de JOE DASSINcommence sur une blague. Il entonne une folk song américaine "Freight Train", grâce à une amie, Maryse MASSIERA, une connaissance de Catherine RÉGNIER la secrétaire de CBS Records, afin de garder ce souvenir pour son anniversaire. À l'écoute de la bande, CBS est convaincue de lancer son premier artiste francophone, et signe JOE DASSIN en 1964 pour quatre titres dont "Je change un peu de vent", la version française de "Freight Train". Après les échecs successifs de ces derniers, c'est finalement "Bip bip" l'année suivante qui s'écoulera à environ 25 000 copies et permettra à JOE DASSIN de faire une apparition dans les hit-parades. Fin 1965, Jacques SOUPLET, nouveau PDG de CBS France, lui présente son futur producteur et ami, Jacques PLAIT.
Le 18 janvier 1966, JOE DASSIN se marie avec Maryse MASSIERA, dont il aura un premier fils, Joshua (mort prématurément en 1973, cinq jours après l'accouchement). JOE DASSIN en 1967 : "Les Dalton". À l'automne 1967, ce dernier écrit "Bébé requin" pour France GALL, puis c'est "Siffler sur la colline", en plein mai 68, qui lancera réellement le chanteur, grâce à plus 500 000 exemplaires vendues en France. JOE DASSIN devient alors une véritable vedette et remporte le premier disque d'or de sa carrière.
Puis viendront "Ma bonne étoile" (cette période marque la fin de la collaboration entre JOE DASSIN, Jean-Michel RIVAT et Franck THOMAS, et le début d'une nouvelle avec Pierre DELANOË et Claude LEMESLE), "Le petit pain au chocolat", "Les Champs-Élysées" (premier succès international traduit en allemand, italien, anglais, japonais...), "Le chemin de papa", "L'Amérique", "Cécilia", "La fleur aux dents", "L'équipe à Jojo", "Salut les amoureux", "Si tu t'appelles mélancolie"... JOE DASSIN écrit parallèlement pour son ami CARLOS: "Señor Météo" et "Le bougalou du loup-garou".
Nous sommes en 1975, et à la fin de l'année sort ce qui deviendra son tube référence : "L'été indien". L'année suivante, il enchaînera avec les derniers succès de sa carrière, de "Il faut naître à Monaco" à "Ca va pas changer le monde", en passant par "Et si tu n'existais pas" (repris avec succès par Willy DENZEY en 2005 dans une version R'n'b), "Il était une fois nous deux", "À toi"...
Au printemps 1977, JOE DASSIN divorce de Maryse MASSIERA, et se remarie dix mois plus tard avec Christine DELVAUX, avec qui il aura son premier fils, Jonathan, en septembre 1978. Le second, Julien, verra le jour en mars 1980.
Au cours de l'été 1979, après quinze années de carrière dans la chanson, JOE DASSIN dévoilera en pleine période disco, ce qui restera son dernier succès : "Le dernier slow".
Le 20 août 1980, Joe DASSIN meurt à l'âge de 41 ans à la suite d'un infarctus du myocarde pendant ses vacances à Papeete (Tahiti). Son monument funéraire est à l'Hollywood Forever Cemetery, cimetière d'Hollywood à Los Angeles.
JOE DASSIN se situe aujourd'hui encore parmi le Top 15 des chanteurs ayant vendu le plus de disques en France. En 2010, et son fils Julien DASSIN (par ailleurs devenu chanteur, au même titre que son aîné Jonathan) consacrera une comédie musicale (faisant suite à "Salut Joe !" de Philippe HERSEN sur scène en 2006) à la mémoire de son père : "Il était une fois Joe DASSIN".
Tu resteras "ma bonne étoile" et ton image du chanteur populaire en "costume blanc" aux chansons romantiques ne cessera de voiler mon regard.
Très belle chanson de michel monaco en hommage à Joe Dassin
Ci-dessous la chanson que j'écoutais en août 1980 sur mon tourne-disques
Joe Dassin : le récit des dernières heures avant sa mort [Photos]
Par Linda Bouras
Ce 21 août 2017, France 3, rend au hommage au chanteur Joe Dassin, avec le documentaire Joe Dassin, le roman de sa vie à 20h50. L' occasion, de revenir sur le destin tragique de cette star de la variété française disparue à l'âge de 41 ans.
Lagon turquoise, sable blanc, le cadre est idyllique. C'est en Polynésie française que Joe Dassin entouré de ses amis, de sa mère Bea, de sa nouvelle compagne Nathalie, et surtout de ses deux fils chéris, est venu tourner la page. Il est arrivé deux jours plus tôt, bien décidé à voir le bout du tunnel. Ses proches sont rassurés : Joe, souffrant déjà d'un ulcère à l'estomac, semble se remettre de son accident cardiaque survenu le 17 juillet. Un malaise qui l'avait obligé à interrompre sa tournée estivale dans le midi de la France. Joe paraissait enfin heureux. Cela faisait si longtemps...
Comme Jacques Brel, il avait trouvé à Tahiti son havre de paix. Là-bas, sa condition de star ne lui pesait pas. Et ce mois d'août, entre parties de billard américain, de golf, et câlins avec Julien, 5 mois, et Jonathan, 18 mois, le chanteur avait bel et bien décidé de profiter des plaisirs simples de son île. En 1973, il y avait même acheté un terrain de vingt hectares à deux cents kilomètres de Papeete, sur l'île de Tahaa, avec l'espoir d'y faire construire un faré, une maison typique. Et ainsi pouvoir vivre d'amour et de tamouré. En attendant, il séjournait dans la résidence d'une amie, perdue au milieu des cocotiers.
La rumeur d'une overdose
Le matin du 20 août 1980, il se lève vers 10 heures. Enfile un pantalon blanc, forcément, et une chemise rouge à fleurs. A 11 h 30, il rejoint ses copains pour un apéro dans un bar de Papeete. Au coeur des discussions, une prochaine randonnée à Rangiroa, un atoll de rêve connu pour sa faune sous-marine exceptionnelle. Joe s'en réjouit, tout en sirotant un verre de vin blanc. Imprudent, il s'accorde même une cigarette. Présent, un ami médecin le sermonne. Il sourit. Midi, direction le restaurant Chez Michel et Eliane, son préféré. Chacun fait la queue au buffet. Pour Joe, ce sera poisson cru à la tahitienne, riz à la noix de coco, papaye et jus d'ananas. A table, l'ambiance est joyeuse.
Quand soudain, le chanteur se met à transpirer, devient pâle. Une douleur indescriptible lui déchire le visage. Son regard se fige, sa bouche reste ouverte. Joe s'écroule. Un docteur dans la salle tente aussitôt de le réanimer. Son verdict est cruel : "Il n'y a plus d'espoir." Ses amis essayent un dernier massage cardiaque. Plusieurs minutes s' écoulent, il n'y a plus rien à faire. Le cœur de Joe a lâché. Il est 12h30. Joe, à 41 ans, s'en est allé rejoindre dans le ciel son fils Joshua, mort en 1973, à 5 jours à peine ...
A Paris, la nouvelle fait l'effet d'une bombe, et réveille les vacanciers de leur torpeur estivale. Les radios s'empressent de passer en boucle les tubes du chanteur. La rumeur d'une mort par overdose circule. "Non, Joe ne voulait pas en finir avec la vie", dira Claude Lemesle, l'un de ses paroliers. Mais il reconnaîtra que son coeur devait être usé par des abus. Oui, il fumait, buvait dix tasses de café par jour, aimait faire la bringue. Les vingt-quatre heures de vol pour se rendre à Tahiti n'ont pas dû arranger son état de santé. Ses médecins n'ont-ils pas été imprudents de le laisser effectuer un tel périple ? D'autant que, par souci d'économie, le chanteur avait pris un vol avec deux escales. Ereintant.
Joe Dassin, Jeane Manson et Carlos dans "Les aventures de Pearl White"
En tout cas, 1980 avait été éprouvante pour l'interprète des Dalton. Couvert de disques d'or en quinze ans de carrière, il a enregistré deux cents titres, entouré de groupies, le chanteur semblait mal supporter son statut d'idole. Sa santé, surtout, le préoccupait. Avant son infarctus en juillet, il avait déjà eu plusieurs malaises ... Autre sujet de tourment, la fin de son histoire d'amour avec Christine Delvaux, sa seconde épouse, rencontrée en 1970 dans une station de ski, et pour laquelle il avait divorcé de Maryse, sa fidèle assistante qui lui avait ouvert les portes de la chanson. Malgré la naissance de Julien, en mars 1980, Christine a déserté le domicile familial de Feucherolles.
Trou de mémoire
L'heureux événement n'a pas réconcilié les parents. Trois semaines plus tard, Joe avait même demandé le divorce et la garde de ses fils. Pour ce faire, il s'était constitué un épais dossier. Titulaire d'un doctorat d'ethnologie obtenu dans une université du Michigan (Etats-Unis), il s'était mis à étudier la législation française en matière de garde d'enfants. Cette bagarre juridique et les multiples discussions avec Christine l'épuisaient.
Avec elle, il avait vécu, dit-on, trois années de dérive. Physiquement, il en avait gardé des séquelles, il avait changé. Un peu bouffi, fatigué, irritable. En 1978, à Nantes, il donne un concert. Trop saoul, il a un trou de mémoire. Le public le hue. Lui, le gendre idéal, celui-là même qui enchante les soirées des Français dans les shows télé de Maritie et Gilbert Carpentier, semble en avoir assez. En ce début d'été 1980, la justice lui donne raison. Joe obtient la garde de ses deux fils. Et c'est à Tahiti qu'il décide de prendre un nouveau départ. Il avait demandé à son fidèle parolier Claude Lemesle de lui écrire de nouvelles chansons, plus classiques que celle de son dernier album Blue Country, sorti en janvier 1980 et que le public traditionnel de Joe avait quelque peu boudé.
Sa carrière, sa famille, il y tenait. Le destin est cruel... "Ma carcasse, je m'en fiche qu'on la mette à la poubelle", disait-il souvent. Mais c'est au cimetière israélite d' Hollywood que ses parents, le célèbre cinéaste Jules Dassin, sa belle-mère l'actrice Melina Mercouri, sa mère Bea et ses sœurs Julie et Richelle, ont choisi de l'enterrer, le 31 août 1980. Jusqu'au dernier moment, le lieu des obsèques aura été tenu secret. Autour de son cercueil, il n'y aura que la famille. Christine, sa veuve, n'a pas été conviée. Elle aurait aimé rapatrier le corps de Joe en France pour offrir au chanteur une cérémonie digne des plus grands. Jules Dassin lui a rétorqué que Joe était américain ! Né à New York et élevé à Los Angeles, il y reposera loin de ses fans... en paix à jamais
Joe Dassin : sa femme, Maryse, témoigne [interview exclusive]
Elle a été sa moitié pendant 13 ans. Maryse Grimaldi, la première Mme Dassin entre 1963 et 1977, fut à l'origine de la carrière du chanteur de "l'Eté indien" et son plus grand soutien. Alors qu'est diffusé, ce 17 novembre à 20h45 sur France 3, "Joe Dassin, le roman d'une vie", elle nous raconte son quotidien avec celui qui demeure « l'homme de sa vie ».
Télé Star : Qu'avez-vous ressentie la première fois que vous avez rencontré, en 1963, Joe Dassin lors d'une soirée costumée chez Eddy Barclay ?
Maryse Grimaldi : Ce qui m'a frappé c'est qu'il était barbu, ce qui était rare, à l'époque, pour un garçon de 25 ans. Au milieu de 2000 personnes, j'ai flashé sur lui d'autant qu'il était déguisé en pirate et portait un maquillage fait par un professionnel qui avait travaillé sur le film de son père, Topkapi. Ce qui est fou, c'est que lui aussi m'avait remarquée et que nous avons passé la soirée, l'un comme l'autre, à chercher des gens pour nous présenter. Finalement, il a réussi à trouver une personne qui me connaissait afin d'établir le contact !
Est-il vrai qu'il vous a définitivement séduite avec une chanson ?
M.G. : C'est-à-dire qu'il m'a invité en week-end quelques jours plus tard et, ayant apporté sa guitare, m'a fait la cour en chantant du folksong !
C'est sa voix chaude qui vous a fait craquer ?
M.G. : Il avait un timbre magnifique, mais son « plus » était son accent gommé. N'oubliez pas que le français n'était pas sa langue maternelle ! Du coup, il était très difficile à imiter. Patrick Sébastien s'y est essayé, sans y parvenir totalement.
Lorsque vous avez commencé à vivre ensemble, était-il ouvert à l'idée de devenir chanteur ?
M.G. : Non, il n'y avait jamais pensé ! Il chantait naturellement, chez lui, avec des copains. Mais quand une première proposition de contrat lui a été faite, Joe a commencé par refuser. J'étais d'accord avec lui, d'ailleurs... Pendant six mois, la maison de disques est revenue à la charge. CBS a dû écouter sa première bande en janvier 1964, et son premier single est sorti en mars 1965. Ça vous donne une idée du délai de réflexion !
Que voulait-il faire ? Être romancier, comme lorsqu'il écrivait des nouvelles pendant ses années d'université ?
M.G. : Absolument, il souhaitait écrire. Et, plus certainement, travailler dans le cinéma. Comme scénariste ou metteur en scène. Il avait même fait l'acteur pour son père, Jules Dassin...
Le déclic pour la musique est venu quand ?
M.G. : Pas immédiatement. Il a enregistré son premier disque fin 1964 et l'a trouvé mauvais. Le deuxième, quelques mois plus tard, était pire encore ! Il a songé à s'arrêter et c'est à ce moment que sont arrivés Jacques Souplet, le nouveau patron de CBS France, et le producteur Jacques Plait. Grâce à eux tout a changé, et Joe est devenu un professionnel.
Croyiez-vous en lui à cette époque ?
M.G. : J'adorais sa voix. Mais, au début, la chanson française n'était pas une passion pour moi, à part des classiques comme Brel ou Brassens. Cela dit, je percevais son potentiel et l'ai, bien sûr, encouragé ! Reste que c'est Jacques Plait qui a créé le ‘personnage' Dassin et a contribué à faire sa carrière...
Vous minimisez votre rôle, vous qui avez apporté sa première bande à CBS...
M.G. : Ce que j'ai fait, c'est dix ans de tournées avec Joe. C'est vrai que j'étais présente lorsqu'il choisissait les chansons, puis quand il les enregistrait. En outre, je pense qu'il avait une confiance totale en moi. Alors, oui, j'ai suivi sa carrière et j'y ai participé.
A part Georges Brassens, quel artiste français Joe Dassin admirait-il ?
M.G. : Bobby Lapointe ! Il en était fou. Au point de le prendre en première partie, quand il a fait sa première tournée en tant que vedette. C'était un plaisir pour Joe comme pour moi...
On sent que votre mari se faisait une haute idée de sa mission de créateur de chansons, même si celles-ci devaient apporter de la légèreté aux gens...
M.G. : Non, je pense plutôt qu'il était conscient de bien faire, d'être professionnel et honnête dans son travail. Maintenant, le doute, tous les artistes l'ont. Quand il sortait du studio d'enregistrement à 3-4h du matin, et qu'on en discutait, Joe pensait qu'il n'avait pas été bon et que ses chansons n'allaient pas marcher. Mais c'était normal comme réaction...
Vous ne l'avez jamais vu sortir d'un enregistrement content de lui ?
M.G. : Sûrement l'était-il parfois, intérieurement. Mais il ne me l'a jamais dit. Ça n'était pas dans son caractère.
Le vrai succès est arrivé, en mai 68, avec "Siffler sur la colline"...
M.G. : C'est vrai. Après ça, 1969 et 1970 ont été de grandes années !
Comment l'a-t-il vécu ?
M.G. : Il était hyper-heureux, et moi avec ! Mais il n'a pas eu la grosse tête et nous avons continué à vivre de la même façon. Alors c'est vrai qu'il surveillait ses ventes, mais il n'était pas dans le star-system. Après les spectacles, il ne trainait pas ; on rentrait tout de suite...
La contrepartie n'était-elle pas une certaine froideur à l'égard des fans ?
M.G. : Quand ça se présentait, il était très aimable. Mais il ne recherchait pas forcément ça. Il ressentait cette adulation comme dégradante. Pas pour lui, mais pour les gens ! Il trouvait qu'il n'y avait pas de quoi s'extasier. Il était très content qu'on achète ses disques et qu'on remplisse les salles, mais le reste ne l'intéressait pas. Il n'était jamais aussi heureux qu'à l'étranger, sans « surveillance » de nos faits et gestes...
Vous-même étiez extrêmement discrète !...
M.G. : J'étais déjà 24/24h avec lui, je n'allais pas en plus me mettre en avant ! Je n'étais pas une artiste ; je n'avais rien à vendre. Je ne me cachais nulle part, ni de personne. Je faisais juste partie de sa vie privée. Dès qu'un photographe nous pistait, on le sentait ! Il ne faut pas mettre le doigt dans l'engrenage. Joe d'ailleurs faisait très peu d'interviews...
Parce qu'il refusait de parler de son intimité ?
M.G. : Tout à fait. Il ne demandait rien à la presse et le payait en retour.
Fréquentait-il des collègues artistes ?
M.G. : Non, à part Carlos et, un peu, Michel Fugain. Mais quand on faisait des dîners chez nous, c'était auprès de la famille ou d'amis qui n'étaient pas du métier. Joe avait, notamment, gardé ses deux copains d'université, Bernard et Alain.
Quel était son caractère au quotidien ?
M.G. : Il était très slave. Du genre dépressif qui, dans la demi-heure qui suivait, me prenait dans ses bras pour danser ! Et puis, il avait aussi beaucoup d'humour...
Avant L'été indien, en 1975, il a connu un creux de la vague ?
M.G. : C'est vrai. Entre 1972 et 1974, Il a vendu moins de disques, mais restait présent à la télé. Et puis est arrivé l'Eté indien. Ce qui lui a fait le plus plaisir, c'était d'avoir le tube de l'été dont il rêvait depuis dix ans ! Dès qu'on a entendu la mélodie, on s'est dit que l'on tenait quelque chose. Le disque a été enregistré très rapidement, d'ailleurs...
Cette époque marque la fin de votre couple. Vous aviez, deux ans auparavant, perdu un bébé, peu après sa naissance...
M.G. : Ce fut traumatisant. Tout allait bien et, pour la première fois, la vie nous refusait quelque chose. Cette perte n'a pourtant rien à voir avec la rupture de notre couple qui s'est dissout en 1976, avant que nous divorcions en 1977. Mais la séparation fait partie de la vie d'un couple. Il y a eu un moment où Joe a voulu autre chose. C'est très humain...
Même si cela a impliqué pour lui une vie débridée ; les nuits en boîte, l'alcool, la drogue ?
M.G. : Il est certes parti dans une autre direction qui n'était pas un bon choix ; il a brûlé la chandelle, tiré la corde jusqu'à ce qu'elle cède. Je me souviens lui avoir dit, au moment de notre séparation, que s'il continuait ainsi il ne serait plus de ce monde dans cinq ans... Mais c'était son choix. Et je le respecte. Joe reste l'homme de ma vie et la seule preuve d'amour, c'est de comprendre les gens. A un moment, il a voulu que j'ouvre la porte pour qu'il puisse s'envoler...
Vous n'êtes pas plus vindicative à l'égard de celle qui l'a accompagné dans cette voie, Christine Delvaux, devenue la seconde Mme Dassin...
M.G. : Pourquoi serais-je agressive ? J'espère juste qu'il a été heureux dans cette relation, parce qu'il a payé l'addition très chère. Quant à moi, j'ai vécu treize années hyper-heureuses avec Joe, sans nuages, ni engueulades. Après, quand les choses changent, il faut en tirer les conséquences...
Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
M.G. : Deux mois avant sa mort. Il était en plein marasme, en plein divorce, dans un état tragique. Mais nous avons pu remettre les pendules à l'heure. Et c'est bien...
Propos recueillis par Olivier Rajchman
Mort de Joe Dassin : le bel hommage de Johnny Hallyday à son ami disparu voilà 35 ans [Photos]
Par Thomas Janua
Johnny Hallyday a rendu sur les réseaux sociaux un hommage simple et très beau à son ami Joe Dassin, disparu voilà 35 ans.
Joe Dassin est mort d'un infarctus voilà 35 ans, le 20 août 1980 à Papeete. Le disparu avait 41 ans. Une grande star qui l'a bien connu, Johnny Hallyday a profité des réseaux sociaux Instagram et Twitter pour publier une photo émouvante du début des années 70 où il patientait, aux côtés de Joe Dassin à Saint Barth. Pas de trémolo ou de texte hommage : Johnny donne juste l'essentiel : "St Barth 1972" et touche au cœur les fans du disparu.
Au moment de sa disparition, Joe Dassin peinait à se remettre d'une épuisante tournée estivale et s'inquiétait à propos de l'intense bataille juridique à venir avec son ex-femme Christine, épousée en 1978. L'objectif pour le chanteur était de préserver la garde de ses deux fils, Jonathan et Julien, respectivement âgés de 1 an et demi et 5 mois.
Le chanteur est mort au beau milieu du déjeuner, à 12 h 30 dans un restaurant où tablaient avec lui Jonathan et Julien. Après la disparition de leur père, les deux garçons seront élevés par leur mère, dans une maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines. Jonathan, 36 ans aujourd'hui, raconte au Nouvel Observateur sa difficulté à faire découvrir sa musique.
Joe Dassin vu par son fils, 35 ans après sa mort
Sophie Delassein
"L'Obs" a rencontré Jonathan, l'un des fils chéris de Joe Dassin, mort il y a 35 ans. Lui aussi s'est mis à la musique.
"Qu’est-ce qui m’arrive ?", se demande-t-il à voix haute. Il est 12h30, ce 20 août 1980, Joe Dassin déjeune au restaurant "Chez Michel et Eliane", rue Jeanne d’Arc à Papeete, où il a ses habitudes. Autour de lui, il y a ses deux fils, Jonathan (1an et demi) et Julien (5 mois), sa mère, la violoniste Béatrice Launer, son ami et parolier Claude Lemesle. Il semble bien, il semble heureux. La fleur aux dents, comme dans sa chanson.
Ce déjeuner à Tahiti, c’est un peu sa récompense, Dieu sait qu’il a tant et tant attendu ce moment. Il le vit comme un tournant dans sa vie, lui qui vient de passer des mois éprouvants émotionnellement et physiquement. Dassin contre Dassin : la guerre contre Christine, épousée en secondes noces le 14 janvier 1978, est déclarée.
Le divorce viendra en son temps, pense-t-il, l’enjeu, la priorité, est d’obtenir la garde de Jonathan et de Julien. Dans une vie antérieure, quand il était marié à Maryse Massiera, le couple avait perdu un bébé de 5 jours, Joshua. Traumatisé à jamais, il veut voir grandir ses fils. Absolument, passionnément. C’est son nouveau projet de vie, sa carrière d’étoile de la chanson passera désormais au second plan.
En août 1979. (Christian Pinson / Sipa)
Avant de s’envoler pour ce voyage charnière à Tahiti, et même si le cœur n’y était pas tout à fait, il est monté sur scène pour une tournée d’été. Tout de blanc vêtu, il s’est montré tel que son public l’aimait, lui le pilier des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, le bon client de Danielle Gilbert, de Michel Drucker.
Il est monté sur scène et il a enchainé ses tubes : "Et si tu m’existais pas", "Cécilia", "L’Amérique", "Les Champs-Elysées", "A toi", "Le petit pain au chocolat", "L’été indien". Il a souri, a attaqué ses chansons avec ce mélange de force et de tendresse qui fait son succès. Il s’est tenu droit, du moins il a essayé.
Tout est fichu
Ce long voyage jusqu’à Papeete n’est pas une bonne idée. Le trajet est long, déraisonnable, une folie, de l’inconscience brute. Il n’est pas en état de le faire et il ne peut l’ignorer. Les médecins et ses amis le lui ont répété mille fois. Il n’a rien voulu entendre. Déraisonnable et dangereux, quand on sait qu’un mois plus tôt... Un mois plus tôt, sa tournée d’été passait par Cannes. Ce soir-là, Joe Dassin n’a fait qu’essayer de chanter, jusqu’au moment où il a vacillé, et a dû quitter la scène au beau milieu d’une chanson. Il part, revient, repart. Définitivement. Le cœur commence à lâcher, le médecin pompier le contraint à l’hospitalisation. Il passe une semaine en soins intensifs à l’Hôpital Américain de Neuilly.
Il n’a toujours qu’un seul but : se mettre au vert pour s’occuper de ses enfants loin des feux de la rampe. Il songe à passer plus de temps dans son Amérique natale et à Tahiti, son île d’adoption. Nous sommes au mois de juillet. Et il part. Mais, déjà, lors de l’escale réglementaire à Los Angeles, il est victime d’un nouvel infarctus.
Il est 12h30, ce 20 août, Joe Dassin a 41 ans. Au beau milieu du déjeuner, il lâche "Qu’est-ce qui m’arrive ?" et il tombe. C’est fini la gloire et c’est fini la famille, tous les projets fichus, cette nouvelle vie qu’il appelait de ses vœux, et son ambition primordiale : s’occuper de ses deux fils et s’émerveiller de les voir dessiner leurs premiers accords de guitare. Ça ne se fera pas, il faut que les vivants l’intègrent, l’acceptent, survivent à cette injustice. Au chagrin.
Les enfants, surtout. Jonathan et Julien, les fils chéris de Joe Dassin. S’ils ont du mal à parler de leur père, c’est qu’ils ne l’ont pas connu, n’ont pas de souvenirs avec lui. Un père célèbre, hyper populaire, qu’ils sont les seuls à ne pas connaître. Jonathan Dassin a les mêmes initiales que son père, un air de famille flagrant, émouvant, et quand il chante, on entend parfois les intonations de cette voix familière qui a fait chanter la France des années 1960 et 1970.
Le fils chéri
Jonathan Dassin a sorti un premier album auto-produit il y a deux ans ; il est dans l’attente d’en faire paraître un deuxième prochainement. Il prend son temps, tente de nouer des contacts, de trouver des soutiens. A 36 ans, il n’a ni l’outrecuidance ni les réseaux des "fils de". Il raconte :
J’ai fait le tour des maisons de disques pour me heurter à une certaine incompréhension : souvent, les gens ne savent pas comment ils vont me présenter. Le fait que je sois le fils de Joe Dassin semble les gêner. Mon âge aussi, sans doute, alors que je pense au contraire que plus on avance et plus on a de choses à raconter."
Jonathan Dassin en 2013. (PJB / Sipa)
A 36 ans, Jonathan Dassin mène une double carrière : développer ses projets musicaux personnels et gérer le catalogue de son défunt père au côté de Julien, son petit frère. A chaque commémoration du 20 août 1980, tous les cinq ans, les dix ans, les quinze ans, il leur faut imaginer un concept pour raviver la flamme et que vivent les chansons : une intégrale, un best of, un spectacle, un documentaire, pourquoi pas un biopic.
Mais qui est Joe pour Jonathan ? Il en parle à la fois avec émotion et distance, tant d’années ont passé depuis l’été meurtrier, depuis le déjeuner fatal de Papeete.
Je n’ai pas eu le temps de le connaitre, d’avoir des souvenirs, des anecdotes. Je ne le connais pas davantage que son public, puisque je ne l’ai finalement vu qu’à travers des photos, des vidéos. Ce que j’ai en plus, ce sont les témoignages de ses sœurs, mes tantes, dont je suis très proche. Mais lui, mon père, je ne l’ai jamais eu en face de moi".
Jonathan a ainsi grandi, dans l’absence et le fantasme, mais pas tout à fait comme les autres orphelins, justement parce que beaucoup de gens le connaissent mieux que lui, comme il dit.
Elevés par leur mère
Après la disparition prématurée et tragique de Joe Dassin, c’est leur mère, Christine, qui a repris ses droits sur les deux petits garçons. Elle les a élevés, seule, dans la grande maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines, à Feucherolles. Juifs par leur père qui les avait circoncis à la naissance, Christine les fait baptiser. Les liens avec la famille Dassin ne sont pas rompus pour autant. Au contraire. Depuis la Grèce où il vit avec Mélina Mercouri, Jules Dassin, le cinéaste de "Jamais le dimanche" et "Du rififi chez les hommes", veille sur ses petits-fils jusqu’au bout – il mourra à l’âge de 97 ans. Jonathan Dassin poursuit :
Dans la vie, on rencontre des hommes qui pourraient devenir des figures paternelles. Moi, des pères, j’en ai eu des tonnes, je pense surtout à mon grand-père. Je retrouvais Mélina et Jules environ trois fois par an, pendant les vacances scolaires. Il était très regardant sur ce qu’on devenait. Quant à Mélina, elle fut pour moi comme une grand-mère. Elle avait énormément de caractère, c’était une femme à poigne, mais je m’entendais très bien avec elle."
Une femme de tempérament, Christine en est une autre. Dans les livres et les documentaires, elle est souvent décrite comme celle qui, entre les disputes et toutes sortes d’excès, précipita la mort de Joe Dassin. Son fils est blessé :
C’est très compliqué de juger ce qu’on ne connait pas, comme le fonctionnement d’un couple. Certaines personnes ont pu être témoins de soirées arrosées et même davantage, mais qui peut affirmer que c’était leur quotidien ? Cela ne ressemble pas à ce que nous avons vécu, mon frère et moi. Malgré les circonstances, nous avons été bien élevés. Je tiens à dire que ma mère était une femme courageuse."
Mais, assez vite, dans la maison de Feugerolles, un autre drame se trame : Jonathan n’a que 16 ans quand Christine disparaît à son tour – la maintenance de la maison est assurée par un couple de Yougoslaves. Il est le premier à quitter les lieux, Julien attendra que la bâtisse soit vendue.
Jonathan n’a pas tardé à arrêter ses études pour s’engager dans une carrière de musicien. Il a continué à prendre des cours de trompettes, de piano, de solfège. Il a monté des groupes, jusqu’au moment où il s’est lancé en solitaire, en novembre 2013. Non sans difficultés…
C'est le témoignage-choc de la semaine. Celui de l'ex-flic René-Georges Querry qui, dans un chapitre de son livre "De Mesrine à DSK" (Editions JC Gawsewitch), évoque une anecdote qu'on pouvait imaginer sans qu'elle ait été, jusqu'alors, racontée. Elle concerne un chanteur immensément populaire : Joe Dassin. Entre...
1977 et 1980, l'auteur-compositeur-interprète des "Champs-Elysées" et de "l'Eté indien" a plongé dans l'enfer des drogues dures. Une pratique qui a modifié son comportement -il devenait souvent difficile avec les autres et ingérable, en dépit de son grand professionnalisme- et a probablement précipité sa mort, d'une crise cardiaque, en août 1980.
Déjà, en 1977, Joe et son épouse, Christine Delvaux, avaient été interpellés par la police en possession de 20 grammes de cocaïne. La star avait alors déclaré à la presse : "Je ne me drogue pas". Sans vraiment convaincre... Querry, de son côté, rapporte dans son livre avoir arrêté le chanteur alors que ce dernier détenait une quantité impressionnante de 200 grammes de coke!
La scène a lieu alors que Dassin vient de se fournir chez son dealer. Il est accompagné d'une amie : "L'interpellation se passe dans le calme. Je me dis : "Ce n'est pas possible que ce type prenne de la came". Je le vois dans cet endroit presque minable (...) On l'emmène au 36 quai des Orfèvres. Il ne proteste pas. Sa copine se défend un peu. On l'emmène dans une pièce pour la fouiller. "Pas la peine !", elle sort de sa culotte 200 grammes de cocaïne. Lui : "Oui, je reconnais, c'est pour ma consommation personnelle".
Inculpé pour possession de drogue, Joe Dassin n'en voulut pas à Querry... au point de l'inviter à déjeuner.
Il faut dire que le flic avait su rester discret et que la presse de l'époque fermait volontiers les yeux sur ce genre d'affaires. Dassin, lui, malgré sa grande intelligence, ses nombreux dons, les exigences nouvelles de sa paternité (il eut deux fils en 1978 et 1980) et l'amour de son public ne s'en est pas remis. Un vrai gâchis...
Photo : France 3 (c)
ci dessous le lien vers les article sur Joe Dassin
La Sélection Best Of 3 CD
à paraître le 12 août 2016
Avec Les Champs-Élysées, L'été indien, Et si tu n'existais pas, À toi, Siffler sur la colline... Éditeur : Sony EAN commerce : 0888751008625 Date sortie / parution : Disponible le 12/08/2016
sortie en presse dans closer Hors Série
et dans Destins Brisés France Dimanche (8 pages sur Joe)
Très belle chanson de michel monaco en hommage à Joe Dassin
Ci-dessous la chanson que j'écoutais en août 1980 sur mon tourne-disques
Joe Dassin : le récit des dernières heures avant sa mort [Photos]
Par Linda Bouras
Ce 21 août 2017, France 3, rend au hommage au chanteur Joe Dassin, avec le documentaire Joe Dassin, le roman de sa vie à 20h50. L' occasion, de revenir sur le destin tragique de cette star de la variété française disparue à l'âge de 41 ans.
Lagon turquoise, sable blanc, le cadre est idyllique. C'est en Polynésie française que Joe Dassin entouré de ses amis, de sa mère Bea, de sa nouvelle compagne Nathalie, et surtout de ses deux fils chéris, est venu tourner la page. Il est arrivé deux jours plus tôt, bien décidé à voir le bout du tunnel. Ses proches sont rassurés : Joe, souffrant déjà d'un ulcère à l'estomac, semble se remettre de son accident cardiaque survenu le 17 juillet. Un malaise qui l'avait obligé à interrompre sa tournée estivale dans le midi de la France. Joe paraissait enfin heureux. Cela faisait si longtemps...
Comme Jacques Brel, il avait trouvé à Tahiti son havre de paix. Là-bas, sa condition de star ne lui pesait pas. Et ce mois d'août, entre parties de billard américain, de golf, et câlins avec Julien, 5 mois, et Jonathan, 18 mois, le chanteur avait bel et bien décidé de profiter des plaisirs simples de son île. En 1973, il y avait même acheté un terrain de vingt hectares à deux cents kilomètres de Papeete, sur l'île de Tahaa, avec l'espoir d'y faire construire un faré, une maison typique. Et ainsi pouvoir vivre d'amour et de tamouré. En attendant, il séjournait dans la résidence d'une amie, perdue au milieu des cocotiers.
La rumeur d'une overdose
Le matin du 20 août 1980, il se lève vers 10 heures. Enfile un pantalon blanc, forcément, et une chemise rouge à fleurs. A 11 h 30, il rejoint ses copains pour un apéro dans un bar de Papeete. Au coeur des discussions, une prochaine randonnée à Rangiroa, un atoll de rêve connu pour sa faune sous-marine exceptionnelle. Joe s'en réjouit, tout en sirotant un verre de vin blanc. Imprudent, il s'accorde même une cigarette. Présent, un ami médecin le sermonne. Il sourit. Midi, direction le restaurant Chez Michel et Eliane, son préféré. Chacun fait la queue au buffet. Pour Joe, ce sera poisson cru à la tahitienne, riz à la noix de coco, papaye et jus d'ananas. A table, l'ambiance est joyeuse.
Quand soudain, le chanteur se met à transpirer, devient pâle. Une douleur indescriptible lui déchire le visage. Son regard se fige, sa bouche reste ouverte. Joe s'écroule. Un docteur dans la salle tente aussitôt de le réanimer. Son verdict est cruel : "Il n'y a plus d'espoir." Ses amis essayent un dernier massage cardiaque. Plusieurs minutes s' écoulent, il n'y a plus rien à faire. Le cœur de Joe a lâché. Il est 12h30. Joe, à 41 ans, s'en est allé rejoindre dans le ciel son fils Joshua, mort en 1973, à 5 jours à peine ...
A Paris, la nouvelle fait l'effet d'une bombe, et réveille les vacanciers de leur torpeur estivale. Les radios s'empressent de passer en boucle les tubes du chanteur. La rumeur d'une mort par overdose circule. "Non, Joe ne voulait pas en finir avec la vie", dira Claude Lemesle, l'un de ses paroliers. Mais il reconnaîtra que son coeur devait être usé par des abus. Oui, il fumait, buvait dix tasses de café par jour, aimait faire la bringue. Les vingt-quatre heures de vol pour se rendre à Tahiti n'ont pas dû arranger son état de santé. Ses médecins n'ont-ils pas été imprudents de le laisser effectuer un tel périple ? D'autant que, par souci d'économie, le chanteur avait pris un vol avec deux escales. Ereintant.
Joe Dassin, Jeane Manson et Carlos dans "Les aventures de Pearl White"
En tout cas, 1980 avait été éprouvante pour l'interprète des Dalton. Couvert de disques d'or en quinze ans de carrière, il a enregistré deux cents titres, entouré de groupies, le chanteur semblait mal supporter son statut d'idole. Sa santé, surtout, le préoccupait. Avant son infarctus en juillet, il avait déjà eu plusieurs malaises ... Autre sujet de tourment, la fin de son histoire d'amour avec Christine Delvaux, sa seconde épouse, rencontrée en 1970 dans une station de ski, et pour laquelle il avait divorcé de Maryse, sa fidèle assistante qui lui avait ouvert les portes de la chanson. Malgré la naissance de Julien, en mars 1980, Christine a déserté le domicile familial de Feucherolles.
Trou de mémoire
L'heureux événement n'a pas réconcilié les parents. Trois semaines plus tard, Joe avait même demandé le divorce et la garde de ses fils. Pour ce faire, il s'était constitué un épais dossier. Titulaire d'un doctorat d'ethnologie obtenu dans une université du Michigan (Etats-Unis), il s'était mis à étudier la législation française en matière de garde d'enfants. Cette bagarre juridique et les multiples discussions avec Christine l'épuisaient.
Avec elle, il avait vécu, dit-on, trois années de dérive. Physiquement, il en avait gardé des séquelles, il avait changé. Un peu bouffi, fatigué, irritable. En 1978, à Nantes, il donne un concert. Trop saoul, il a un trou de mémoire. Le public le hue. Lui, le gendre idéal, celui-là même qui enchante les soirées des Français dans les shows télé de Maritie et Gilbert Carpentier, semble en avoir assez. En ce début d'été 1980, la justice lui donne raison. Joe obtient la garde de ses deux fils. Et c'est à Tahiti qu'il décide de prendre un nouveau départ. Il avait demandé à son fidèle parolier Claude Lemesle de lui écrire de nouvelles chansons, plus classiques que celle de son dernier album Blue Country, sorti en janvier 1980 et que le public traditionnel de Joe avait quelque peu boudé.
Sa carrière, sa famille, il y tenait. Le destin est cruel... "Ma carcasse, je m'en fiche qu'on la mette à la poubelle", disait-il souvent. Mais c'est au cimetière israélite d' Hollywood que ses parents, le célèbre cinéaste Jules Dassin, sa belle-mère l'actrice Melina Mercouri, sa mère Bea et ses sœurs Julie et Richelle, ont choisi de l'enterrer, le 31 août 1980. Jusqu'au dernier moment, le lieu des obsèques aura été tenu secret. Autour de son cercueil, il n'y aura que la famille. Christine, sa veuve, n'a pas été conviée. Elle aurait aimé rapatrier le corps de Joe en France pour offrir au chanteur une cérémonie digne des plus grands. Jules Dassin lui a rétorqué que Joe était américain ! Né à New York et élevé à Los Angeles, il y reposera loin de ses fans... en paix à jamais
Joe Dassin : sa femme, Maryse, témoigne [interview exclusive]
Elle a été sa moitié pendant 13 ans. Maryse Grimaldi, la première Mme Dassin entre 1963 et 1977, fut à l'origine de la carrière du chanteur de "l'Eté indien" et son plus grand soutien. Alors qu'est diffusé, ce 17 novembre à 20h45 sur France 3, "Joe Dassin, le roman d'une vie", elle nous raconte son quotidien avec celui qui demeure « l'homme de sa vie ».
Télé Star : Qu'avez-vous ressentie la première fois que vous avez rencontré, en 1963, Joe Dassin lors d'une soirée costumée chez Eddy Barclay ?
Maryse Grimaldi : Ce qui m'a frappé c'est qu'il était barbu, ce qui était rare, à l'époque, pour un garçon de 25 ans. Au milieu de 2000 personnes, j'ai flashé sur lui d'autant qu'il était déguisé en pirate et portait un maquillage fait par un professionnel qui avait travaillé sur le film de son père, Topkapi. Ce qui est fou, c'est que lui aussi m'avait remarquée et que nous avons passé la soirée, l'un comme l'autre, à chercher des gens pour nous présenter. Finalement, il a réussi à trouver une personne qui me connaissait afin d'établir le contact !
Est-il vrai qu'il vous a définitivement séduite avec une chanson ?
M.G. : C'est-à-dire qu'il m'a invité en week-end quelques jours plus tard et, ayant apporté sa guitare, m'a fait la cour en chantant du folksong !
C'est sa voix chaude qui vous a fait craquer ?
M.G. : Il avait un timbre magnifique, mais son « plus » était son accent gommé. N'oubliez pas que le français n'était pas sa langue maternelle ! Du coup, il était très difficile à imiter. Patrick Sébastien s'y est essayé, sans y parvenir totalement.
Lorsque vous avez commencé à vivre ensemble, était-il ouvert à l'idée de devenir chanteur ?
M.G. : Non, il n'y avait jamais pensé ! Il chantait naturellement, chez lui, avec des copains. Mais quand une première proposition de contrat lui a été faite, Joe a commencé par refuser. J'étais d'accord avec lui, d'ailleurs... Pendant six mois, la maison de disques est revenue à la charge. CBS a dû écouter sa première bande en janvier 1964, et son premier single est sorti en mars 1965. Ça vous donne une idée du délai de réflexion !
Que voulait-il faire ? Être romancier, comme lorsqu'il écrivait des nouvelles pendant ses années d'université ?
M.G. : Absolument, il souhaitait écrire. Et, plus certainement, travailler dans le cinéma. Comme scénariste ou metteur en scène. Il avait même fait l'acteur pour son père, Jules Dassin...
Le déclic pour la musique est venu quand ?
M.G. : Pas immédiatement. Il a enregistré son premier disque fin 1964 et l'a trouvé mauvais. Le deuxième, quelques mois plus tard, était pire encore ! Il a songé à s'arrêter et c'est à ce moment que sont arrivés Jacques Souplet, le nouveau patron de CBS France, et le producteur Jacques Plait. Grâce à eux tout a changé, et Joe est devenu un professionnel.
Croyiez-vous en lui à cette époque ?
M.G. : J'adorais sa voix. Mais, au début, la chanson française n'était pas une passion pour moi, à part des classiques comme Brel ou Brassens. Cela dit, je percevais son potentiel et l'ai, bien sûr, encouragé ! Reste que c'est Jacques Plait qui a créé le ‘personnage' Dassin et a contribué à faire sa carrière...
Vous minimisez votre rôle, vous qui avez apporté sa première bande à CBS...
M.G. : Ce que j'ai fait, c'est dix ans de tournées avec Joe. C'est vrai que j'étais présente lorsqu'il choisissait les chansons, puis quand il les enregistrait. En outre, je pense qu'il avait une confiance totale en moi. Alors, oui, j'ai suivi sa carrière et j'y ai participé.
A part Georges Brassens, quel artiste français Joe Dassin admirait-il ?
M.G. : Bobby Lapointe ! Il en était fou. Au point de le prendre en première partie, quand il a fait sa première tournée en tant que vedette. C'était un plaisir pour Joe comme pour moi...
On sent que votre mari se faisait une haute idée de sa mission de créateur de chansons, même si celles-ci devaient apporter de la légèreté aux gens...
M.G. : Non, je pense plutôt qu'il était conscient de bien faire, d'être professionnel et honnête dans son travail. Maintenant, le doute, tous les artistes l'ont. Quand il sortait du studio d'enregistrement à 3-4h du matin, et qu'on en discutait, Joe pensait qu'il n'avait pas été bon et que ses chansons n'allaient pas marcher. Mais c'était normal comme réaction...
Vous ne l'avez jamais vu sortir d'un enregistrement content de lui ?
M.G. : Sûrement l'était-il parfois, intérieurement. Mais il ne me l'a jamais dit. Ça n'était pas dans son caractère.
Le vrai succès est arrivé, en mai 68, avec "Siffler sur la colline"...
M.G. : C'est vrai. Après ça, 1969 et 1970 ont été de grandes années !
Comment l'a-t-il vécu ?
M.G. : Il était hyper-heureux, et moi avec ! Mais il n'a pas eu la grosse tête et nous avons continué à vivre de la même façon. Alors c'est vrai qu'il surveillait ses ventes, mais il n'était pas dans le star-system. Après les spectacles, il ne trainait pas ; on rentrait tout de suite...
La contrepartie n'était-elle pas une certaine froideur à l'égard des fans ?
M.G. : Quand ça se présentait, il était très aimable. Mais il ne recherchait pas forcément ça. Il ressentait cette adulation comme dégradante. Pas pour lui, mais pour les gens ! Il trouvait qu'il n'y avait pas de quoi s'extasier. Il était très content qu'on achète ses disques et qu'on remplisse les salles, mais le reste ne l'intéressait pas. Il n'était jamais aussi heureux qu'à l'étranger, sans « surveillance » de nos faits et gestes...
Vous-même étiez extrêmement discrète !...
M.G. : J'étais déjà 24/24h avec lui, je n'allais pas en plus me mettre en avant ! Je n'étais pas une artiste ; je n'avais rien à vendre. Je ne me cachais nulle part, ni de personne. Je faisais juste partie de sa vie privée. Dès qu'un photographe nous pistait, on le sentait ! Il ne faut pas mettre le doigt dans l'engrenage. Joe d'ailleurs faisait très peu d'interviews...
Parce qu'il refusait de parler de son intimité ?
M.G. : Tout à fait. Il ne demandait rien à la presse et le payait en retour.
Fréquentait-il des collègues artistes ?
M.G. : Non, à part Carlos et, un peu, Michel Fugain. Mais quand on faisait des dîners chez nous, c'était auprès de la famille ou d'amis qui n'étaient pas du métier. Joe avait, notamment, gardé ses deux copains d'université, Bernard et Alain.
Quel était son caractère au quotidien ?
M.G. : Il était très slave. Du genre dépressif qui, dans la demi-heure qui suivait, me prenait dans ses bras pour danser ! Et puis, il avait aussi beaucoup d'humour...
Avant L'été indien, en 1975, il a connu un creux de la vague ?
M.G. : C'est vrai. Entre 1972 et 1974, Il a vendu moins de disques, mais restait présent à la télé. Et puis est arrivé l'Eté indien. Ce qui lui a fait le plus plaisir, c'était d'avoir le tube de l'été dont il rêvait depuis dix ans ! Dès qu'on a entendu la mélodie, on s'est dit que l'on tenait quelque chose. Le disque a été enregistré très rapidement, d'ailleurs...
Cette époque marque la fin de votre couple. Vous aviez, deux ans auparavant, perdu un bébé, peu après sa naissance...
M.G. : Ce fut traumatisant. Tout allait bien et, pour la première fois, la vie nous refusait quelque chose. Cette perte n'a pourtant rien à voir avec la rupture de notre couple qui s'est dissout en 1976, avant que nous divorcions en 1977. Mais la séparation fait partie de la vie d'un couple. Il y a eu un moment où Joe a voulu autre chose. C'est très humain...
Même si cela a impliqué pour lui une vie débridée ; les nuits en boîte, l'alcool, la drogue ?
M.G. : Il est certes parti dans une autre direction qui n'était pas un bon choix ; il a brûlé la chandelle, tiré la corde jusqu'à ce qu'elle cède. Je me souviens lui avoir dit, au moment de notre séparation, que s'il continuait ainsi il ne serait plus de ce monde dans cinq ans... Mais c'était son choix. Et je le respecte. Joe reste l'homme de ma vie et la seule preuve d'amour, c'est de comprendre les gens. A un moment, il a voulu que j'ouvre la porte pour qu'il puisse s'envoler...
Vous n'êtes pas plus vindicative à l'égard de celle qui l'a accompagné dans cette voie, Christine Delvaux, devenue la seconde Mme Dassin...
M.G. : Pourquoi serais-je agressive ? J'espère juste qu'il a été heureux dans cette relation, parce qu'il a payé l'addition très chère. Quant à moi, j'ai vécu treize années hyper-heureuses avec Joe, sans nuages, ni engueulades. Après, quand les choses changent, il faut en tirer les conséquences...
Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
M.G. : Deux mois avant sa mort. Il était en plein marasme, en plein divorce, dans un état tragique. Mais nous avons pu remettre les pendules à l'heure. Et c'est bien...
Propos recueillis par Olivier Rajchman
Mort de Joe Dassin : le bel hommage de Johnny Hallyday à son ami disparu voilà 35 ans [Photos]
Par Thomas Janua
Johnny Hallyday a rendu sur les réseaux sociaux un hommage simple et très beau à son ami Joe Dassin, disparu voilà 35 ans.
Joe Dassin est mort d'un infarctus voilà 35 ans, le 20 août 1980 à Papeete. Le disparu avait 41 ans. Une grande star qui l'a bien connu, Johnny Hallyday a profité des réseaux sociaux Instagram et Twitter pour publier une photo émouvante du début des années 70 où il patientait, aux côtés de Joe Dassin à Saint Barth. Pas de trémolo ou de texte hommage : Johnny donne juste l'essentiel : "St Barth 1972" et touche au cœur les fans du disparu.
Au moment de sa disparition, Joe Dassin peinait à se remettre d'une épuisante tournée estivale et s'inquiétait à propos de l'intense bataille juridique à venir avec son ex-femme Christine, épousée en 1978. L'objectif pour le chanteur était de préserver la garde de ses deux fils, Jonathan et Julien, respectivement âgés de 1 an et demi et 5 mois.
Le chanteur est mort au beau milieu du déjeuner, à 12 h 30 dans un restaurant où tablaient avec lui Jonathan et Julien. Après la disparition de leur père, les deux garçons seront élevés par leur mère, dans une maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines. Jonathan, 36 ans aujourd'hui, raconte au Nouvel Observateur sa difficulté à faire découvrir sa musique.
Joe Dassin vu par son fils, 35 ans après sa mort
Sophie Delassein
"L'Obs" a rencontré Jonathan, l'un des fils chéris de Joe Dassin, mort il y a 35 ans. Lui aussi s'est mis à la musique.
"Qu’est-ce qui m’arrive ?", se demande-t-il à voix haute. Il est 12h30, ce 20 août 1980, Joe Dassin déjeune au restaurant "Chez Michel et Eliane", rue Jeanne d’Arc à Papeete, où il a ses habitudes. Autour de lui, il y a ses deux fils, Jonathan (1an et demi) et Julien (5 mois), sa mère, la violoniste Béatrice Launer, son ami et parolier Claude Lemesle. Il semble bien, il semble heureux. La fleur aux dents, comme dans sa chanson.
Ce déjeuner à Tahiti, c’est un peu sa récompense, Dieu sait qu’il a tant et tant attendu ce moment. Il le vit comme un tournant dans sa vie, lui qui vient de passer des mois éprouvants émotionnellement et physiquement. Dassin contre Dassin : la guerre contre Christine, épousée en secondes noces le 14 janvier 1978, est déclarée.
Le divorce viendra en son temps, pense-t-il, l’enjeu, la priorité, est d’obtenir la garde de Jonathan et de Julien. Dans une vie antérieure, quand il était marié à Maryse Massiera, le couple avait perdu un bébé de 5 jours, Joshua. Traumatisé à jamais, il veut voir grandir ses fils. Absolument, passionnément. C’est son nouveau projet de vie, sa carrière d’étoile de la chanson passera désormais au second plan.
En août 1979. (Christian Pinson / Sipa)
Avant de s’envoler pour ce voyage charnière à Tahiti, et même si le cœur n’y était pas tout à fait, il est monté sur scène pour une tournée d’été. Tout de blanc vêtu, il s’est montré tel que son public l’aimait, lui le pilier des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, le bon client de Danielle Gilbert, de Michel Drucker.
Il est monté sur scène et il a enchainé ses tubes : "Et si tu m’existais pas", "Cécilia", "L’Amérique", "Les Champs-Elysées", "A toi", "Le petit pain au chocolat", "L’été indien". Il a souri, a attaqué ses chansons avec ce mélange de force et de tendresse qui fait son succès. Il s’est tenu droit, du moins il a essayé.
Tout est fichu
Ce long voyage jusqu’à Papeete n’est pas une bonne idée. Le trajet est long, déraisonnable, une folie, de l’inconscience brute. Il n’est pas en état de le faire et il ne peut l’ignorer. Les médecins et ses amis le lui ont répété mille fois. Il n’a rien voulu entendre. Déraisonnable et dangereux, quand on sait qu’un mois plus tôt... Un mois plus tôt, sa tournée d’été passait par Cannes. Ce soir-là, Joe Dassin n’a fait qu’essayer de chanter, jusqu’au moment où il a vacillé, et a dû quitter la scène au beau milieu d’une chanson. Il part, revient, repart. Définitivement. Le cœur commence à lâcher, le médecin pompier le contraint à l’hospitalisation. Il passe une semaine en soins intensifs à l’Hôpital Américain de Neuilly.
Il n’a toujours qu’un seul but : se mettre au vert pour s’occuper de ses enfants loin des feux de la rampe. Il songe à passer plus de temps dans son Amérique natale et à Tahiti, son île d’adoption. Nous sommes au mois de juillet. Et il part. Mais, déjà, lors de l’escale réglementaire à Los Angeles, il est victime d’un nouvel infarctus.
Il est 12h30, ce 20 août, Joe Dassin a 41 ans. Au beau milieu du déjeuner, il lâche "Qu’est-ce qui m’arrive ?" et il tombe. C’est fini la gloire et c’est fini la famille, tous les projets fichus, cette nouvelle vie qu’il appelait de ses vœux, et son ambition primordiale : s’occuper de ses deux fils et s’émerveiller de les voir dessiner leurs premiers accords de guitare. Ça ne se fera pas, il faut que les vivants l’intègrent, l’acceptent, survivent à cette injustice. Au chagrin.
Les enfants, surtout. Jonathan et Julien, les fils chéris de Joe Dassin. S’ils ont du mal à parler de leur père, c’est qu’ils ne l’ont pas connu, n’ont pas de souvenirs avec lui. Un père célèbre, hyper populaire, qu’ils sont les seuls à ne pas connaître. Jonathan Dassin a les mêmes initiales que son père, un air de famille flagrant, émouvant, et quand il chante, on entend parfois les intonations de cette voix familière qui a fait chanter la France des années 1960 et 1970.
Le fils chéri
Jonathan Dassin a sorti un premier album auto-produit il y a deux ans ; il est dans l’attente d’en faire paraître un deuxième prochainement. Il prend son temps, tente de nouer des contacts, de trouver des soutiens. A 36 ans, il n’a ni l’outrecuidance ni les réseaux des "fils de". Il raconte :
J’ai fait le tour des maisons de disques pour me heurter à une certaine incompréhension : souvent, les gens ne savent pas comment ils vont me présenter. Le fait que je sois le fils de Joe Dassin semble les gêner. Mon âge aussi, sans doute, alors que je pense au contraire que plus on avance et plus on a de choses à raconter."
Jonathan Dassin en 2013. (PJB / Sipa)
A 36 ans, Jonathan Dassin mène une double carrière : développer ses projets musicaux personnels et gérer le catalogue de son défunt père au côté de Julien, son petit frère. A chaque commémoration du 20 août 1980, tous les cinq ans, les dix ans, les quinze ans, il leur faut imaginer un concept pour raviver la flamme et que vivent les chansons : une intégrale, un best of, un spectacle, un documentaire, pourquoi pas un biopic.
Mais qui est Joe pour Jonathan ? Il en parle à la fois avec émotion et distance, tant d’années ont passé depuis l’été meurtrier, depuis le déjeuner fatal de Papeete.
Je n’ai pas eu le temps de le connaitre, d’avoir des souvenirs, des anecdotes. Je ne le connais pas davantage que son public, puisque je ne l’ai finalement vu qu’à travers des photos, des vidéos. Ce que j’ai en plus, ce sont les témoignages de ses sœurs, mes tantes, dont je suis très proche. Mais lui, mon père, je ne l’ai jamais eu en face de moi".
Jonathan a ainsi grandi, dans l’absence et le fantasme, mais pas tout à fait comme les autres orphelins, justement parce que beaucoup de gens le connaissent mieux que lui, comme il dit.
Elevés par leur mère
Après la disparition prématurée et tragique de Joe Dassin, c’est leur mère, Christine, qui a repris ses droits sur les deux petits garçons. Elle les a élevés, seule, dans la grande maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines, à Feucherolles. Juifs par leur père qui les avait circoncis à la naissance, Christine les fait baptiser. Les liens avec la famille Dassin ne sont pas rompus pour autant. Au contraire. Depuis la Grèce où il vit avec Mélina Mercouri, Jules Dassin, le cinéaste de "Jamais le dimanche" et "Du rififi chez les hommes", veille sur ses petits-fils jusqu’au bout – il mourra à l’âge de 97 ans. Jonathan Dassin poursuit :
Dans la vie, on rencontre des hommes qui pourraient devenir des figures paternelles. Moi, des pères, j’en ai eu des tonnes, je pense surtout à mon grand-père. Je retrouvais Mélina et Jules environ trois fois par an, pendant les vacances scolaires. Il était très regardant sur ce qu’on devenait. Quant à Mélina, elle fut pour moi comme une grand-mère. Elle avait énormément de caractère, c’était une femme à poigne, mais je m’entendais très bien avec elle."
Une femme de tempérament, Christine en est une autre. Dans les livres et les documentaires, elle est souvent décrite comme celle qui, entre les disputes et toutes sortes d’excès, précipita la mort de Joe Dassin. Son fils est blessé :
C’est très compliqué de juger ce qu’on ne connait pas, comme le fonctionnement d’un couple. Certaines personnes ont pu être témoins de soirées arrosées et même davantage, mais qui peut affirmer que c’était leur quotidien ? Cela ne ressemble pas à ce que nous avons vécu, mon frère et moi. Malgré les circonstances, nous avons été bien élevés. Je tiens à dire que ma mère était une femme courageuse."
Mais, assez vite, dans la maison de Feugerolles, un autre drame se trame : Jonathan n’a que 16 ans quand Christine disparaît à son tour – la maintenance de la maison est assurée par un couple de Yougoslaves. Il est le premier à quitter les lieux, Julien attendra que la bâtisse soit vendue.
Jonathan n’a pas tardé à arrêter ses études pour s’engager dans une carrière de musicien. Il a continué à prendre des cours de trompettes, de piano, de solfège. Il a monté des groupes, jusqu’au moment où il s’est lancé en solitaire, en novembre 2013. Non sans difficultés…
C'est le témoignage-choc de la semaine. Celui de l'ex-flic René-Georges Querry qui, dans un chapitre de son livre "De Mesrine à DSK" (Editions JC Gawsewitch), évoque une anecdote qu'on pouvait imaginer sans qu'elle ait été, jusqu'alors, racontée. Elle concerne un chanteur immensément populaire : Joe Dassin. Entre...
1977 et 1980, l'auteur-compositeur-interprète des "Champs-Elysées" et de "l'Eté indien" a plongé dans l'enfer des drogues dures. Une pratique qui a modifié son comportement -il devenait souvent difficile avec les autres et ingérable, en dépit de son grand professionnalisme- et a probablement précipité sa mort, d'une crise cardiaque, en août 1980.
Déjà, en 1977, Joe et son épouse, Christine Delvaux, avaient été interpellés par la police en possession de 20 grammes de cocaïne. La star avait alors déclaré à la presse : "Je ne me drogue pas". Sans vraiment convaincre... Querry, de son côté, rapporte dans son livre avoir arrêté le chanteur alors que ce dernier détenait une quantité impressionnante de 200 grammes de coke!
La scène a lieu alors que Dassin vient de se fournir chez son dealer. Il est accompagné d'une amie : "L'interpellation se passe dans le calme. Je me dis : "Ce n'est pas possible que ce type prenne de la came". Je le vois dans cet endroit presque minable (...) On l'emmène au 36 quai des Orfèvres. Il ne proteste pas. Sa copine se défend un peu. On l'emmène dans une pièce pour la fouiller. "Pas la peine !", elle sort de sa culotte 200 grammes de cocaïne. Lui : "Oui, je reconnais, c'est pour ma consommation personnelle".
Inculpé pour possession de drogue, Joe Dassin n'en voulut pas à Querry... au point de l'inviter à déjeuner.
Il faut dire que le flic avait su rester discret et que la presse de l'époque fermait volontiers les yeux sur ce genre d'affaires. Dassin, lui, malgré sa grande intelligence, ses nombreux dons, les exigences nouvelles de sa paternité (il eut deux fils en 1978 et 1980) et l'amour de son public ne s'en est pas remis. Un vrai gâchis...
Photo : France 3 (c)
ci dessous le lien vers les article sur Joe Dassin
Le 29 juin 1971, Joe DASSIN interprète en direct "Siffler sur la colline", accompagné par l'orchestre de Raymond LEFEVRE
"Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline, De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines, J'ai cueilli les fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu, J'ai attendu, attendu, elle n'est, jamais venue"... Siffler sur la colline, l'un des grands succès de Joe Dassin, sortait en plein milieu des événements de mai 68. Adaptation de la chanson italienne Uno tranquillo, Siffler sur la colline, avec son thème pastoral, renvoyait alors une image bien différente de la réalité sociale de la France de l'époque.
le 10 décembre 1977 Dans un décor de neige nocturne, avec des patineurs en arrière-plan, CARLOS, Joe DASSIN, Jeane MANSON et DAVE chantent des extraits de chants de Noël. Ils sont, par moment, accompagnés par une chorale qui fait les choeurs.CARLOS chante "Mon beau sapin", repris ensuite en choeur. Joe DASSIN et Jeane MANSON chantent "Jingle bells". DAVE chante "Stille nacht heilige nacht" (en néerlandais). Joe DASSIN chante "White christmas". Ils reprennent en choeur "Petit papa Noël".
Il s’apprête à monter sur la scène du Casino du Liban* pour un concert, dans le cadre des Nuits nostalgie, reprenant les plus grandes chansons d’amour françaises.
Ayant perdu son père, le légendaire Joe Dassin, prématurément, il s’est d’abord lancé dans la musique pour lui rendre hommage en créant en 2010 le spectacle Il était une fois… Joe Dassin. Aujourd’hui, son répertoire comprend quelques-unes des chansons héritées de son paternel, mais il est élargi aux plus grands titres de la chanson française.
En concert au Casino du Liban le samedi 17 novembre, qu’allez-vous y proposer ?
On va bien évidemment interpréter du Joe Dassin, mon père, avec tous les grands classiques. Mais on exécute également tout un répertoire français, dans lequel il y aura par exemple Emmanuelle de Pierre Bachelet, Je suis seule ce soir de Lucienne Delyle, mais aussi des chansons en anglais avec Smile de Nat King Cole ainsi que des musiques de film. Le fil directeur entre les chansons est l’amour, thème universel où tout le monde pourra se retrouver.
Personnellement, qu’est-ce qui vous attire dans la chanson française ?
Ce que j’aime dans la chanson française, en tout cas dans la « grande chanson française », c’est qu’elle vous raconte une histoire que les gens peuvent s’approprier. Prenez ces paroles de Joe Dassin : « Et si tu n’existais pas, dis-moi pourquoi j’existerais ? » Tout le monde a déjà vécu ça, tout le monde a déjà eu un chagrin d’amour au cours duquel il a pu penser ça.
Il y a beaucoup de gens, à la sortie des spectacles, qui me disent « Vous avez chanté ma chanson ». La chanson n’est même plus à vous : elle est à tout le monde. Et quand vous arrivez à donner le sourire à une personne en chantant, ou même à créer une autre émotion, en pleurant par exemple, c’est que vous avez réussi à faire quelque chose. Je trouve que c’est très spécifique à la chanson française.
Les Libanais affectionnent aussi particulièrement la chanson française… À votre avis, pourquoi ?
Je crois que nous, Libanais et Français, sommes plutôt similaires dans notre culture musicale. Déjà, beaucoup de Libanais sont francophones. C’est d’ailleurs très agréable parce que, pour moi, qui ai l’habitude de jouer un peu partout dans le monde, il s’agira d’une des premières fois où j’aurai l’occasion de jouer dans un pays qui n’est pas la France, mais où l’on comprend très bien le français.
Vous savez, quand vous chantez une chanson d’amour, vous racontez une histoire, et c’est toujours mieux si les personnes comprennent ce que vous dites.
Et dans les pays où les gens ne comprennent pas les paroles, qu’est-ce qui les touche, à votre avis ?
J’ai joué en Russie, au Canada, aux États-Unis, j’ai presque fait le tour du monde, et ce qui les touche, c’est surtout les mélodies qui sont connues mondialement. Mais il y a aussi l’interprétation. Nous, les Français, on a ce côté « French lover ». Quand vous racontez une chanson d’amour, je pense qu’il n’y a même pas besoin de parler la langue : l’interprétation, le regard et l’émotion que vous mettez dans la voix suffisent.
À quel public vous attendez-vous ?
Comme c’est ma première fois au Liban, je n’en ai aucune idée. Mais la réputation du public libanais est plus que bonne. Je me suis renseigné, j’ai vu des spectacles qui se passaient au Liban via internet : c’est un public très chaleureux.
*Casino du Liban
Maameltein, samedi 17 novembre à 20h30. Virgin Ticketing
Ce lundi 5 novembre 2018 Joe Dassin aurait fêté ses 80 ans
mais le destin a voulu qu'il nous quitte à l'age de 42 ans et 9 mois le 20 août 1980
Nous garderons toujours cette image d'un jeune chanteur avec sa voix chaude
qui nous a laissé un beau répertoire de chansons populaires (comme il aimait le dire)
Des chansons tendres et romantiques qui se retiennent facilement...
Biographie par
Joseph Ira DASSIN dit JOE DASSIN est né le 5 novembre 1938 à New York.JOE DASSIN est le fils de Jules DASSIN, réalisateur de films, et de Béatrice LAUNER, violoniste virtuose, tous deux juifs américains. C'est suite à la dénonciation du réalisateur Edward DMYTRYK, membre du parti communiste américain, auquel le père de Joe DASSIN a brièvement adhéré, que la famille part s'installer en Europe. JOE DASSIN étudiera à l'Institut Le Rosey en Suisse, et passera son bac à Grenoble.
La carrière musicale de JOE DASSINcommence sur une blague. Il entonne une folk song américaine "Freight Train", grâce à une amie, Maryse MASSIERA, une connaissance de Catherine RÉGNIER la secrétaire de CBS Records, afin de garder ce souvenir pour son anniversaire. À l'écoute de la bande, CBS est convaincue de lancer son premier artiste francophone, et signe JOE DASSIN en 1964 pour quatre titres dont "Je change un peu de vent", la version française de "Freight Train". Après les échecs successifs de ces derniers, c'est finalement "Bip bip" l'année suivante qui s'écoulera à environ 25 000 copies et permettra à JOE DASSIN de faire une apparition dans les hit-parades. Fin 1965, Jacques SOUPLET, nouveau PDG de CBS France, lui présente son futur producteur et ami, Jacques PLAIT.
Le 18 janvier 1966, JOE DASSIN se marie avec Maryse MASSIERA, dont il aura un premier fils, Joshua (mort prématurément en 1973, cinq jours après l'accouchement). JOE DASSIN en 1967 : "Les Dalton". À l'automne 1967, ce dernier écrit "Bébé requin" pour France GALL, puis c'est "Siffler sur la colline", en plein mai 68, qui lancera réellement le chanteur, grâce à plus 500 000 exemplaires vendues en France. JOE DASSIN devient alors une véritable vedette et remporte le premier disque d'or de sa carrière.
Puis viendront "Ma bonne étoile" (cette période marque la fin de la collaboration entre JOE DASSIN, Jean-Michel RIVAT et Franck THOMAS, et le début d'une nouvelle avec Pierre DELANOË et Claude LEMESLE), "Le petit pain au chocolat", "Les Champs-Élysées" (premier succès international traduit en allemand, italien, anglais, japonais...), "Le chemin de papa", "L'Amérique", "Cécilia", "La fleur aux dents", "L'équipe à Jojo", "Salut les amoureux", "Si tu t'appelles mélancolie"... JOE DASSIN écrit parallèlement pour son ami CARLOS: "Señor Météo" et "Le bougalou du loup-garou".
Nous sommes en 1975, et à la fin de l'année sort ce qui deviendra son tube référence : "L'été indien". L'année suivante, il enchaînera avec les derniers succès de sa carrière, de "Il faut naître à Monaco" à "Ca va pas changer le monde", en passant par "Et si tu n'existais pas" (repris avec succès par Willy DENZEY en 2005 dans une version R'n'b), "Il était une fois nous deux", "À toi"...
Au printemps 1977, JOE DASSIN divorce de Maryse MASSIERA, et se remarie dix mois plus tard avec Christine DELVAUX, avec qui il aura son premier fils, Jonathan, en septembre 1978. Le second, Julien, verra le jour en mars 1980.
Au cours de l'été 1979, après quinze années de carrière dans la chanson, JOE DASSIN dévoilera en pleine période disco, ce qui restera son dernier succès : "Le dernier slow".
Le 20 août 1980, Joe DASSIN meurt à l'âge de 41 ans à la suite d'un infarctus du myocarde pendant ses vacances à Papeete (Tahiti). Son monument funéraire est à l'Hollywood Forever Cemetery, cimetière d'Hollywood à Los Angeles.
JOE DASSIN se situe aujourd'hui encore parmi le Top 15 des chanteurs ayant vendu le plus de disques en France. En 2010, et son fils Julien DASSIN (par ailleurs devenu chanteur, au même titre que son aîné Jonathan) consacrera une comédie musicale (faisant suite à "Salut Joe !" de Philippe HERSEN sur scène en 2006) à la mémoire de son père : "Il était une fois Joe DASSIN".
Une grande exposition consacrée à la carrière de Joe Dassin est organisée les 3 et 4 novembre à Ligny.
Pour les 80 ans de la naissance du chanteur…
Jean-Claude Robrecht, ici avec sa compagne Paula, connaît par cœur la vie de son idole Joe Dassin.ÉdA – Florent Marot
Le 5 novembre 1938, le «chanteur au costume blanc » naissait à New York. Quatre-vingts ans plus tard, il ne cesse d’exister pour Jean-Claude Robrecht, un fan inconditionnel de Ligny et président depuis 38 ans du club international Joe Dassin.
Le week-end des 3 et 4 novembre, il organise, avec quelques amis passionnés, une grande exposition à La Grange 1815, à 700 mètres de chez lui. «L’exposition couvrira toute la carrière artistique de Joe Dassin, mais aussi toute son histoire familiale depuis son grand-père dont on a appris qu’il avait fui Odessa en Ukraine pour arriver sur Ellis Island aux États-Unis, avant de devenir coiffeur. D’où la chanson l’Amérique», raconte Jean-Claude Robrecht.
À la maison, il possède pratiquement tous les albums de Joe Dassin. «Il a eu une carrière internationale. Ses disques sont sortis dans 35 pays, sous différents formats. Avec ma collection, j’ai de quoi couvrir une salle de 15 mètres de long sur 10 mètres de large.»
Des vinyles à vendre
Une collection de disques complète? «Presque. Il me manque une vingtaine de pressages. Il y a des compilations, des enregistrements, qui ont été réalisés en cinq langues. J’ai environ 200 disques, mais il m’en manque encore.» Il ajoute: «Les disques en français représentent 30 à 40 vinyles. Les 160 autres, ce sont des disques du monde entier.»
Durant l’exposition, il sera possible d’acheter des doubles. «Il y aura un stand avec des livres, des revues du club, des CD et des vinyles, confirme Jean-Claude Robrecht. Au niveau de ce qu’il a enregistré en français, il y aura 10 à 15 exemplaires de chaque disque à vendre.»
Il ne sera par contre pas possible de se procurer des albums de Joe en langues étrangères. « Ils seront présentés, mais nous n’avons pas de doubles.» Idem pour les affiches qui seront placées sur les murs. «Ce sont des pièces uniques.»
Après Bouge l’année dernière, le club Joe Dassin sort sa collection pour une deuxième exposition inédite. Cette fois, l’entrée sera gratuite.
L’exposition se tiendra les 3 et 4 novembre de 11 h à 19 h. Dimanche, sur le coup de 16 h, un concert donné par Michel Simon sera proposé. Le chanteur amateur de Strépy-Bracquegnies reprendra le meilleur de Joe Dassin pour clôturer le week-end.
Le Club international Joe Dassin va célébrer le 80e anniversaire de la naissance de son artiste en costume blanc les samedi 3 et dimanche 4 novembre 2018 dans la Grange 1815 à Ligny, riche et magnifique bâtisse qui se distingue dans le patrimoine architectural de l’arrondissement de Namur.
A cette occasion, une exposition sera organisée et proposera une collection exceptionnelle de films sur grands écrans, de disques, posters, partitions, livres, revues, photos, catalogues inédits et même émissions TV et chansons à la demande. Une authentique médiathèque. Surprenant… passionnant, émouvant… les nostalgiques seront comblés. L’exposition sera accessible de 11 h à 19 h. L’entrée est gratuite. À noter qu’une brasserie est ouverte sur le site entre 12 h et 15 h et à partir de 19 h. Un grand parking gratuit est à disposition sur ce site qui se trouve au carrefour de Charleroi, Namur et Nivelles.0478 30 78 19
Joe Dassin : le récit des dernières heures avant sa mort [Photos]
Par Linda Bouras
Ce 21 août, France 3, rend au hommage au chanteur Joe Dassin, avec le documentaire Joe Dassin, le roman de sa vie à 20h50. L' occasion, de revenir sur le destin tragique de cette star de la variété française disparue à l'âge de 41 ans.
Lagon turquoise, sable blanc, le cadre est idyllique. C'est en Polynésie française que Joe Dassin entouré de ses amis, de sa mère Bea, de sa nouvelle compagne Nathalie, et surtout de ses deux fils chéris, est venu tourner la page. Il est arrivé deux jours plus tôt, bien décidé à voir le bout du tunnel. Ses proches sont rassurés : Joe, souffrant déjà d'un ulcère à l'estomac, semble se remettre de son accident cardiaque survenu le 17 juillet. Un malaise qui l'avait obligé à interrompre sa tournée estivale dans le midi de la France. Joe paraissait enfin heureux. Cela faisait si longtemps...
Comme Jacques Brel, il avait trouvé à Tahiti son havre de paix. Là-bas, sa condition de star ne lui pesait pas. Et ce mois d'août, entre parties de billard américain, de golf, et câlins avec Julien, 5 mois, et Jonathan, 18 mois, le chanteur avait bel et bien décidé de profiter des plaisirs simples de son île. En 1973, il y avait même acheté un terrain de vingt hectares à deux cents kilomètres de Papeete, sur l'île de Tahaa, avec l'espoir d'y faire construire un faré, une maison typique. Et ainsi pouvoir vivre d'amour et de tamouré. En attendant, il séjournait dans la résidence d'une amie, perdue au milieu des cocotiers.
La rumeur d'une overdose
Le matin du 20 août 1980, il se lève vers 10 heures. Enfile un pantalon blanc, forcément, et une chemise rouge à fleurs. A 11 h 30, il rejoint ses copains pour un apéro dans un bar de Papeete. Au coeur des discussions, une prochaine randonnée à Rangiroa, un atoll de rêve connu pour sa faune sous-marine exceptionnelle. Joe s'en réjouit, tout en sirotant un verre de vin blanc. Imprudent, il s'accorde même une cigarette. Présent, un ami médecin le sermonne. Il sourit. Midi, direction le restaurant Chez Michel et Eliane, son préféré. Chacun fait la queue au buffet. Pour Joe, ce sera poisson cru à la tahitienne, riz à la noix de coco, papaye et jus d'ananas. A table, l'ambiance est joyeuse.
Quand soudain, le chanteur se met à transpirer, devient pâle. Une douleur indescriptible lui déchire le visage. Son regard se fige, sa bouche reste ouverte. Joe s'écroule. Un docteur dans la salle tente aussitôt de le réanimer. Son verdict est cruel : "Il n'y a plus d'espoir." Ses amis essayent un dernier massage cardiaque. Plusieurs minutes s' écoulent, il n'y a plus rien à faire. Le cœur de Joe a lâché. Il est 12h30. Joe, à 41 ans, s'en est allé rejoindre dans le ciel son fils Joshua, mort en 1973, à 5 jours à peine ...
A Paris, la nouvelle fait l'effet d'une bombe, et réveille les vacanciers de leur torpeur estivale. Les radios s'empressent de passer en boucle les tubes du chanteur. La rumeur d'une mort par overdose circule. "Non, Joe ne voulait pas en finir avec la vie", dira Claude Lemesle, l'un de ses paroliers. Mais il reconnaîtra que son coeur devait être usé par des abus. Oui, il fumait, buvait dix tasses de café par jour, aimait faire la bringue. Les vingt-quatre heures de vol pour se rendre à Tahiti n'ont pas dû arranger son état de santé. Ses médecins n'ont-ils pas été imprudents de le laisser effectuer un tel périple ? D'autant que, par souci d'économie, le chanteur avait pris un vol avec deux escales. Ereintant.
Joe Dassin, Jeane Manson et Carlos dans "Les aventures de Pearl White"
En tout cas, 1980 avait été éprouvante pour l'interprète des Dalton. Couvert de disques d'or en quinze ans de carrière, il a enregistré deux cents titres, entouré de groupies, le chanteur semblait mal supporter son statut d'idole. Sa santé, surtout, le préoccupait. Avant son infarctus en juillet, il avait déjà eu plusieurs malaises ... Autre sujet de tourment, la fin de son histoire d'amour avec Christine Delvaux, sa seconde épouse, rencontrée en 1970 dans une station de ski, et pour laquelle il avait divorcé de Maryse, sa fidèle assistante qui lui avait ouvert les portes de la chanson. Malgré la naissance de Julien, en mars 1980, Christine a déserté le domicile familial de Feucherolles.
Trou de mémoire
L'heureux événement n'a pas réconcilié les parents. Trois semaines plus tard, Joe avait même demandé le divorce et la garde de ses fils. Pour ce faire, il s'était constitué un épais dossier. Titulaire d'un doctorat d'ethnologie obtenu dans une université du Michigan (Etats-Unis), il s'était mis à étudier la législation française en matière de garde d'enfants. Cette bagarre juridique et les multiples discussions avec Christine l'épuisaient.
Avec elle, il avait vécu, dit-on, trois années de dérive. Physiquement, il en avait gardé des séquelles, il avait changé. Un peu bouffi, fatigué, irritable. En 1978, à Nantes, il donne un concert. Trop saoul, il a un trou de mémoire. Le public le hue. Lui, le gendre idéal, celui-là même qui enchante les soirées des Français dans les shows télé de Maritie et Gilbert Carpentier, semble en avoir assez. En ce début d'été 1980, la justice lui donne raison. Joe obtient la garde de ses deux fils. Et c'est à Tahiti qu'il décide de prendre un nouveau départ. Il avait demandé à son fidèle parolier Claude Lemesle de lui écrire de nouvelles chansons, plus classiques que celle de son dernier album Blue Country, sorti en janvier 1980 et que le public traditionnel de Joe avait quelque peu boudé.
Sa carrière, sa famille, il y tenait. Le destin est cruel... "Ma carcasse, je m'en fiche qu'on la mette à la poubelle", disait-il souvent. Mais c'est au cimetière israélite d' Hollywood que ses parents, le célèbre cinéaste Jules Dassin, sa belle-mère l'actrice Melina Mercouri, sa mère Bea et ses sœurs Julie et Richelle, ont choisi de l'enterrer, le 31 août 1980. Jusqu'au dernier moment, le lieu des obsèques aura été tenu secret. Autour de son cercueil, il n'y aura que la famille. Christine, sa veuve, n'a pas été conviée. Elle aurait aimé rapatrier le corps de Joe en France pour offrir au chanteur une cérémonie digne des plus grands. Jules Dassin lui a rétorqué que Joe était américain ! Né à New York et élevé à Los Angeles, il y reposera loin de ses fans... en paix à jamais
Joe Dassin : sa femme, Maryse, témoigne [interview exclusive]
Elle a été sa moitié pendant 13 ans. Maryse Grimaldi, la première Mme Dassin entre 1963 et 1977, fut à l'origine de la carrière du chanteur de "l'Eté indien" et son plus grand soutien. Alors qu'est diffusé, ce 17 novembre à 20h45 sur France 3, "Joe Dassin, le roman d'une vie", elle nous raconte son quotidien avec celui qui demeure « l'homme de sa vie ».
Télé Star : Qu'avez-vous ressentie la première fois que vous avez rencontré, en 1963, Joe Dassin lors d'une soirée costumée chez Eddy Barclay ?
Maryse Grimaldi : Ce qui m'a frappé c'est qu'il était barbu, ce qui était rare, à l'époque, pour un garçon de 25 ans. Au milieu de 2000 personnes, j'ai flashé sur lui d'autant qu'il était déguisé en pirate et portait un maquillage fait par un professionnel qui avait travaillé sur le film de son père, Topkapi. Ce qui est fou, c'est que lui aussi m'avait remarquée et que nous avons passé la soirée, l'un comme l'autre, à chercher des gens pour nous présenter. Finalement, il a réussi à trouver une personne qui me connaissait afin d'établir le contact !
Est-il vrai qu'il vous a définitivement séduite avec une chanson ?
M.G. : C'est-à-dire qu'il m'a invité en week-end quelques jours plus tard et, ayant apporté sa guitare, m'a fait la cour en chantant du folksong !
C'est sa voix chaude qui vous a fait craquer ?
M.G. : Il avait un timbre magnifique, mais son « plus » était son accent gommé. N'oubliez pas que le français n'était pas sa langue maternelle ! Du coup, il était très difficile à imiter. Patrick Sébastien s'y est essayé, sans y parvenir totalement.
Lorsque vous avez commencé à vivre ensemble, était-il ouvert à l'idée de devenir chanteur ?
M.G. : Non, il n'y avait jamais pensé ! Il chantait naturellement, chez lui, avec des copains. Mais quand une première proposition de contrat lui a été faite, Joe a commencé par refuser. J'étais d'accord avec lui, d'ailleurs... Pendant six mois, la maison de disques est revenue à la charge. CBS a dû écouter sa première bande en janvier 1964, et son premier single est sorti en mars 1965. Ça vous donne une idée du délai de réflexion !
Que voulait-il faire ? Être romancier, comme lorsqu'il écrivait des nouvelles pendant ses années d'université ?
M.G. : Absolument, il souhaitait écrire. Et, plus certainement, travailler dans le cinéma. Comme scénariste ou metteur en scène. Il avait même fait l'acteur pour son père, Jules Dassin...
Le déclic pour la musique est venu quand ?
M.G. : Pas immédiatement. Il a enregistré son premier disque fin 1964 et l'a trouvé mauvais. Le deuxième, quelques mois plus tard, était pire encore ! Il a songé à s'arrêter et c'est à ce moment que sont arrivés Jacques Souplet, le nouveau patron de CBS France, et le producteur Jacques Plait. Grâce à eux tout a changé, et Joe est devenu un professionnel.
Croyiez-vous en lui à cette époque ?
M.G. : J'adorais sa voix. Mais, au début, la chanson française n'était pas une passion pour moi, à part des classiques comme Brel ou Brassens. Cela dit, je percevais son potentiel et l'ai, bien sûr, encouragé ! Reste que c'est Jacques Plait qui a créé le ‘personnage' Dassin et a contribué à faire sa carrière...
Vous minimisez votre rôle, vous qui avez apporté sa première bande à CBS...
M.G. : Ce que j'ai fait, c'est dix ans de tournées avec Joe. C'est vrai que j'étais présente lorsqu'il choisissait les chansons, puis quand il les enregistrait. En outre, je pense qu'il avait une confiance totale en moi. Alors, oui, j'ai suivi sa carrière et j'y ai participé.
A part Georges Brassens, quel artiste français Joe Dassin admirait-il ?
M.G. : Bobby Lapointe ! Il en était fou. Au point de le prendre en première partie, quand il a fait sa première tournée en tant que vedette. C'était un plaisir pour Joe comme pour moi...
On sent que votre mari se faisait une haute idée de sa mission de créateur de chansons, même si celles-ci devaient apporter de la légèreté aux gens...
M.G. : Non, je pense plutôt qu'il était conscient de bien faire, d'être professionnel et honnête dans son travail. Maintenant, le doute, tous les artistes l'ont. Quand il sortait du studio d'enregistrement à 3-4h du matin, et qu'on en discutait, Joe pensait qu'il n'avait pas été bon et que ses chansons n'allaient pas marcher. Mais c'était normal comme réaction...
Vous ne l'avez jamais vu sortir d'un enregistrement content de lui ?
M.G. : Sûrement l'était-il parfois, intérieurement. Mais il ne me l'a jamais dit. Ça n'était pas dans son caractère.
Le vrai succès est arrivé, en mai 68, avec "Siffler sur la colline"...
M.G. : C'est vrai. Après ça, 1969 et 1970 ont été de grandes années !
Comment l'a-t-il vécu ?
M.G. : Il était hyper-heureux, et moi avec ! Mais il n'a pas eu la grosse tête et nous avons continué à vivre de la même façon. Alors c'est vrai qu'il surveillait ses ventes, mais il n'était pas dans le star-system. Après les spectacles, il ne trainait pas ; on rentrait tout de suite...
La contrepartie n'était-elle pas une certaine froideur à l'égard des fans ?
M.G. : Quand ça se présentait, il était très aimable. Mais il ne recherchait pas forcément ça. Il ressentait cette adulation comme dégradante. Pas pour lui, mais pour les gens ! Il trouvait qu'il n'y avait pas de quoi s'extasier. Il était très content qu'on achète ses disques et qu'on remplisse les salles, mais le reste ne l'intéressait pas. Il n'était jamais aussi heureux qu'à l'étranger, sans « surveillance » de nos faits et gestes...
Vous-même étiez extrêmement discrète !...
M.G. : J'étais déjà 24/24h avec lui, je n'allais pas en plus me mettre en avant ! Je n'étais pas une artiste ; je n'avais rien à vendre. Je ne me cachais nulle part, ni de personne. Je faisais juste partie de sa vie privée. Dès qu'un photographe nous pistait, on le sentait ! Il ne faut pas mettre le doigt dans l'engrenage. Joe d'ailleurs faisait très peu d'interviews...
Parce qu'il refusait de parler de son intimité ?
M.G. : Tout à fait. Il ne demandait rien à la presse et le payait en retour.
Fréquentait-il des collègues artistes ?
M.G. : Non, à part Carlos et, un peu, Michel Fugain. Mais quand on faisait des dîners chez nous, c'était auprès de la famille ou d'amis qui n'étaient pas du métier. Joe avait, notamment, gardé ses deux copains d'université, Bernard et Alain.
Quel était son caractère au quotidien ?
M.G. : Il était très slave. Du genre dépressif qui, dans la demi-heure qui suivait, me prenait dans ses bras pour danser ! Et puis, il avait aussi beaucoup d'humour...
Avant L'été indien, en 1975, il a connu un creux de la vague ?
M.G. : C'est vrai. Entre 1972 et 1974, Il a vendu moins de disques, mais restait présent à la télé. Et puis est arrivé l'Eté indien. Ce qui lui a fait le plus plaisir, c'était d'avoir le tube de l'été dont il rêvait depuis dix ans ! Dès qu'on a entendu la mélodie, on s'est dit que l'on tenait quelque chose. Le disque a été enregistré très rapidement, d'ailleurs...
Cette époque marque la fin de votre couple. Vous aviez, deux ans auparavant, perdu un bébé, peu après sa naissance...
M.G. : Ce fut traumatisant. Tout allait bien et, pour la première fois, la vie nous refusait quelque chose. Cette perte n'a pourtant rien à voir avec la rupture de notre couple qui s'est dissout en 1976, avant que nous divorcions en 1977. Mais la séparation fait partie de la vie d'un couple. Il y a eu un moment où Joe a voulu autre chose. C'est très humain...
Même si cela a impliqué pour lui une vie débridée ; les nuits en boîte, l'alcool, la drogue ?
M.G. : Il est certes parti dans une autre direction qui n'était pas un bon choix ; il a brûlé la chandelle, tiré la corde jusqu'à ce qu'elle cède. Je me souviens lui avoir dit, au moment de notre séparation, que s'il continuait ainsi il ne serait plus de ce monde dans cinq ans... Mais c'était son choix. Et je le respecte. Joe reste l'homme de ma vie et la seule preuve d'amour, c'est de comprendre les gens. A un moment, il a voulu que j'ouvre la porte pour qu'il puisse s'envoler...
Vous n'êtes pas plus vindicative à l'égard de celle qui l'a accompagné dans cette voie, Christine Delvaux, devenue la seconde Mme Dassin...
M.G. : Pourquoi serais-je agressive ? J'espère juste qu'il a été heureux dans cette relation, parce qu'il a payé l'addition très chère. Quant à moi, j'ai vécu treize années hyper-heureuses avec Joe, sans nuages, ni engueulades. Après, quand les choses changent, il faut en tirer les conséquences...
Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
M.G. : Deux mois avant sa mort. Il était en plein marasme, en plein divorce, dans un état tragique. Mais nous avons pu remettre les pendules à l'heure. Et c'est bien...
Propos recueillis par Olivier Rajchman
Mort de Joe Dassin : le bel hommage de Johnny Hallyday à son ami disparu voilà 35 ans [Photos]
Par Thomas Janua
Johnny Hallyday a rendu sur les réseaux sociaux un hommage simple et très beau à son ami Joe Dassin, disparu voilà 35 ans.
Joe Dassin est mort d'un infarctus voilà 35 ans, le 20 août 1980 à Papeete. Le disparu avait 41 ans. Une grande star qui l'a bien connu, Johnny Hallyday a profité des réseaux sociaux Instagram et Twitter pour publier une photo émouvante du début des années 70 où il patientait, aux côtés de Joe Dassin à Saint Barth. Pas de trémolo ou de texte hommage : Johnny donne juste l'essentiel : "St Barth 1972" et touche au cœur les fans du disparu.
Au moment de sa disparition, Joe Dassin peinait à se remettre d'une épuisante tournée estivale et s'inquiétait à propos de l'intense bataille juridique à venir avec son ex-femme Christine, épousée en 1978. L'objectif pour le chanteur était de préserver la garde de ses deux fils, Jonathan et Julien, respectivement âgés de 1 an et demi et 5 mois.
Le chanteur est mort au beau milieu du déjeuner, à 12 h 30 dans un restaurant où tablaient avec lui Jonathan et Julien. Après la disparition de leur père, les deux garçons seront élevés par leur mère, dans une maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines. Jonathan, 36 ans aujourd'hui, raconte au Nouvel Observateur sa difficulté à faire découvrir sa musique.
Joe Dassin vu par son fils, 35 ans après sa mort
Sophie Delassein
"L'Obs" a rencontré Jonathan, l'un des fils chéris de Joe Dassin, mort il y a 35 ans. Lui aussi s'est mis à la musique.
"Qu’est-ce qui m’arrive ?", se demande-t-il à voix haute. Il est 12h30, ce 20 août 1980, Joe Dassin déjeune au restaurant "Chez Michel et Eliane", rue Jeanne d’Arc à Papeete, où il a ses habitudes. Autour de lui, il y a ses deux fils, Jonathan (1an et demi) et Julien (5 mois), sa mère, la violoniste Béatrice Launer, son ami et parolier Claude Lemesle. Il semble bien, il semble heureux. La fleur aux dents, comme dans sa chanson.
Ce déjeuner à Tahiti, c’est un peu sa récompense, Dieu sait qu’il a tant et tant attendu ce moment. Il le vit comme un tournant dans sa vie, lui qui vient de passer des mois éprouvants émotionnellement et physiquement. Dassin contre Dassin : la guerre contre Christine, épousée en secondes noces le 14 janvier 1978, est déclarée.
Le divorce viendra en son temps, pense-t-il, l’enjeu, la priorité, est d’obtenir la garde de Jonathan et de Julien. Dans une vie antérieure, quand il était marié à Maryse Massiera, le couple avait perdu un bébé de 5 jours, Joshua. Traumatisé à jamais, il veut voir grandir ses fils. Absolument, passionnément. C’est son nouveau projet de vie, sa carrière d’étoile de la chanson passera désormais au second plan.
En août 1979. (Christian Pinson / Sipa)
Avant de s’envoler pour ce voyage charnière à Tahiti, et même si le cœur n’y était pas tout à fait, il est monté sur scène pour une tournée d’été. Tout de blanc vêtu, il s’est montré tel que son public l’aimait, lui le pilier des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, le bon client de Danielle Gilbert, de Michel Drucker.
Il est monté sur scène et il a enchainé ses tubes : "Et si tu m’existais pas", "Cécilia", "L’Amérique", "Les Champs-Elysées", "A toi", "Le petit pain au chocolat", "L’été indien". Il a souri, a attaqué ses chansons avec ce mélange de force et de tendresse qui fait son succès. Il s’est tenu droit, du moins il a essayé.
Tout est fichu
Ce long voyage jusqu’à Papeete n’est pas une bonne idée. Le trajet est long, déraisonnable, une folie, de l’inconscience brute. Il n’est pas en état de le faire et il ne peut l’ignorer. Les médecins et ses amis le lui ont répété mille fois. Il n’a rien voulu entendre. Déraisonnable et dangereux, quand on sait qu’un mois plus tôt... Un mois plus tôt, sa tournée d’été passait par Cannes. Ce soir-là, Joe Dassin n’a fait qu’essayer de chanter, jusqu’au moment où il a vacillé, et a dû quitter la scène au beau milieu d’une chanson. Il part, revient, repart. Définitivement. Le cœur commence à lâcher, le médecin pompier le contraint à l’hospitalisation. Il passe une semaine en soins intensifs à l’Hôpital Américain de Neuilly.
Il n’a toujours qu’un seul but : se mettre au vert pour s’occuper de ses enfants loin des feux de la rampe. Il songe à passer plus de temps dans son Amérique natale et à Tahiti, son île d’adoption. Nous sommes au mois de juillet. Et il part. Mais, déjà, lors de l’escale réglementaire à Los Angeles, il est victime d’un nouvel infarctus.
Il est 12h30, ce 20 août, Joe Dassin a 41 ans. Au beau milieu du déjeuner, il lâche "Qu’est-ce qui m’arrive ?" et il tombe. C’est fini la gloire et c’est fini la famille, tous les projets fichus, cette nouvelle vie qu’il appelait de ses vœux, et son ambition primordiale : s’occuper de ses deux fils et s’émerveiller de les voir dessiner leurs premiers accords de guitare. Ça ne se fera pas, il faut que les vivants l’intègrent, l’acceptent, survivent à cette injustice. Au chagrin.
Les enfants, surtout. Jonathan et Julien, les fils chéris de Joe Dassin. S’ils ont du mal à parler de leur père, c’est qu’ils ne l’ont pas connu, n’ont pas de souvenirs avec lui. Un père célèbre, hyper populaire, qu’ils sont les seuls à ne pas connaître. Jonathan Dassin a les mêmes initiales que son père, un air de famille flagrant, émouvant, et quand il chante, on entend parfois les intonations de cette voix familière qui a fait chanter la France des années 1960 et 1970.
Le fils chéri
Jonathan Dassin a sorti un premier album auto-produit il y a deux ans ; il est dans l’attente d’en faire paraître un deuxième prochainement. Il prend son temps, tente de nouer des contacts, de trouver des soutiens. A 36 ans, il n’a ni l’outrecuidance ni les réseaux des "fils de". Il raconte :
J’ai fait le tour des maisons de disques pour me heurter à une certaine incompréhension : souvent, les gens ne savent pas comment ils vont me présenter. Le fait que je sois le fils de Joe Dassin semble les gêner. Mon âge aussi, sans doute, alors que je pense au contraire que plus on avance et plus on a de choses à raconter."
Jonathan Dassin en 2013. (PJB / Sipa)
A 36 ans, Jonathan Dassin mène une double carrière : développer ses projets musicaux personnels et gérer le catalogue de son défunt père au côté de Julien, son petit frère. A chaque commémoration du 20 août 1980, tous les cinq ans, les dix ans, les quinze ans, il leur faut imaginer un concept pour raviver la flamme et que vivent les chansons : une intégrale, un best of, un spectacle, un documentaire, pourquoi pas un biopic.
Mais qui est Joe pour Jonathan ? Il en parle à la fois avec émotion et distance, tant d’années ont passé depuis l’été meurtrier, depuis le déjeuner fatal de Papeete.
Je n’ai pas eu le temps de le connaitre, d’avoir des souvenirs, des anecdotes. Je ne le connais pas davantage que son public, puisque je ne l’ai finalement vu qu’à travers des photos, des vidéos. Ce que j’ai en plus, ce sont les témoignages de ses sœurs, mes tantes, dont je suis très proche. Mais lui, mon père, je ne l’ai jamais eu en face de moi".
Jonathan a ainsi grandi, dans l’absence et le fantasme, mais pas tout à fait comme les autres orphelins, justement parce que beaucoup de gens le connaissent mieux que lui, comme il dit.
Elevés par leur mère
Après la disparition prématurée et tragique de Joe Dassin, c’est leur mère, Christine, qui a repris ses droits sur les deux petits garçons. Elle les a élevés, seule, dans la grande maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines, à Feucherolles. Juifs par leur père qui les avait circoncis à la naissance, Christine les fait baptiser. Les liens avec la famille Dassin ne sont pas rompus pour autant. Au contraire. Depuis la Grèce où il vit avec Mélina Mercouri, Jules Dassin, le cinéaste de "Jamais le dimanche" et "Du rififi chez les hommes", veille sur ses petits-fils jusqu’au bout – il mourra à l’âge de 97 ans. Jonathan Dassin poursuit :
Dans la vie, on rencontre des hommes qui pourraient devenir des figures paternelles. Moi, des pères, j’en ai eu des tonnes, je pense surtout à mon grand-père. Je retrouvais Mélina et Jules environ trois fois par an, pendant les vacances scolaires. Il était très regardant sur ce qu’on devenait. Quant à Mélina, elle fut pour moi comme une grand-mère. Elle avait énormément de caractère, c’était une femme à poigne, mais je m’entendais très bien avec elle."
Une femme de tempérament, Christine en est une autre. Dans les livres et les documentaires, elle est souvent décrite comme celle qui, entre les disputes et toutes sortes d’excès, précipita la mort de Joe Dassin. Son fils est blessé :
C’est très compliqué de juger ce qu’on ne connait pas, comme le fonctionnement d’un couple. Certaines personnes ont pu être témoins de soirées arrosées et même davantage, mais qui peut affirmer que c’était leur quotidien ? Cela ne ressemble pas à ce que nous avons vécu, mon frère et moi. Malgré les circonstances, nous avons été bien élevés. Je tiens à dire que ma mère était une femme courageuse."
Mais, assez vite, dans la maison de Feugerolles, un autre drame se trame : Jonathan n’a que 16 ans quand Christine disparaît à son tour – la maintenance de la maison est assurée par un couple de Yougoslaves. Il est le premier à quitter les lieux, Julien attendra que la bâtisse soit vendue.
Jonathan n’a pas tardé à arrêter ses études pour s’engager dans une carrière de musicien. Il a continué à prendre des cours de trompettes, de piano, de solfège. Il a monté des groupes, jusqu’au moment où il s’est lancé en solitaire, en novembre 2013. Non sans difficultés…
C'est le témoignage-choc de la semaine. Celui de l'ex-flic René-Georges Querry qui, dans un chapitre de son livre "De Mesrine à DSK" (Editions JC Gawsewitch), évoque une anecdote qu'on pouvait imaginer sans qu'elle ait été, jusqu'alors, racontée. Elle concerne un chanteur immensément populaire : Joe Dassin. Entre...
1977 et 1980, l'auteur-compositeur-interprète des "Champs-Elysées" et de "l'Eté indien" a plongé dans l'enfer des drogues dures. Une pratique qui a modifié son comportement -il devenait souvent difficile avec les autres et ingérable, en dépit de son grand professionnalisme- et a probablement précipité sa mort, d'une crise cardiaque, en août 1980.
Déjà, en 1977, Joe et son épouse, Christine Delvaux, avaient été interpellés par la police en possession de 20 grammes de cocaïne. La star avait alors déclaré à la presse : "Je ne me drogue pas". Sans vraiment convaincre... Querry, de son côté, rapporte dans son livre avoir arrêté le chanteur alors que ce dernier détenait une quantité impressionnante de 200 grammes de coke!
La scène a lieu alors que Dassin vient de se fournir chez son dealer. Il est accompagné d'une amie : "L'interpellation se passe dans le calme. Je me dis : "Ce n'est pas possible que ce type prenne de la came". Je le vois dans cet endroit presque minable (...) On l'emmène au 36 quai des Orfèvres. Il ne proteste pas. Sa copine se défend un peu. On l'emmène dans une pièce pour la fouiller. "Pas la peine !", elle sort de sa culotte 200 grammes de cocaïne. Lui : "Oui, je reconnais, c'est pour ma consommation personnelle".
Inculpé pour possession de drogue, Joe Dassin n'en voulut pas à Querry... au point de l'inviter à déjeuner.
Il faut dire que le flic avait su rester discret et que la presse de l'époque fermait volontiers les yeux sur ce genre d'affaires. Dassin, lui, malgré sa grande intelligence, ses nombreux dons, les exigences nouvelles de sa paternité (il eut deux fils en 1978 et 1980) et l'amour de son public ne s'en est pas remis. Un vrai gâchis...
Le parolier historique de l'inoubliable interprète de L'été indien fait partie des grandes plumes de la chanson française, à qui Universal Music a consacré un coffret. Plus de 3.000 titres et des dizaines de disques d'or écrits pour Reggiani, Bécaud, Dassin, Sardou y sont rassemblés. Pour Le Figaro, il livre une partie de ses secrets.
Son nom est méconnu du grand public mais la liste des interprètes de ses paroles est impressionnante. Claude Lemesle a écrit des chansons pour Joe Dassin, Serge Reggiani, Gilbert Bécaud, Michel Sardou, Julio Iglesias, Gilbert Montagné, Carlos, Johnny Hallyday... La crème de la crème de ce qu'on appelait dans les années 1970 et 80, avec un zeste de condescendance, les artistes de variétés.
On ne compte plus les disques d'or accumulés par Claude Lemesle. Les titres de ses succès - il déteste le mot tube - donne le tournis: L'été indien, Je n'ai pas changé, J'ai le blues de toi, Une fille aux yeux clairs, Rosalie...
À l'occasion de l'édition d'un coffret collector de ses créations dans la collection des grandes plumes de la chanson chez Universal Music, Le Figaro a rencontré Claude Lemesle pour tenter de connaître son art et sa manière.
LE FIGARO. - Vous avez écrit d'incroyables succès comme L'été indien et La fleur aux dents pour Joe Dassin ou Le barbier de Belleville pour Serge Reggiani. Possédez-vous des secrets d'écriture?
Claude LEMESLE. - Non, je me considère avant tout comme un artisan. J'ai commencé dans les cabarets rive gauche. Comme personne à l'époque ne voulait interpréter mes chansons, je chantais mes textes. Dans cette mouvance, au fond, on était un tantinet prétentieux. À partir du moment où l'on racontait des choses intéressantes, peu importait la façon dont cela se mariait avec la musique. Alain Souchon, a dit un jour: «Il suffisait d'être un peu hirsute, barbu, et de gratter trois accords de guitare en chantant «Viet nam ça va pas», pour que tout le monde se lève et crie au génie. Et puis j'ai eu un déclic lorsque j'ai travaillé avec Joe Dassin. Il a américanisé mon écriture. Tout à coup j'ai harmonisé les mots avec la musique en respectant la valeur de notre langue, sa sonorité, ses temps forts et ses temps faibles. Joe accordait beaucoup d'importance à ce mariage des paroles avec la musique.
«Mon ami, le regretté Allain Leprest,
formidable parolier, aimait à répéter:
«Une chanson ? C'est du travail qui
ne se voit pas.»
Claude Lemesle
Vous pensez donc que la chanson est une forme d'artisanat...
Oui, il n'y a pas de recette. J'ai écrit plus de 3.000 chansons et à chaque fois j'en bave. Vous savez, j'ai refusé il y a trois ou quatre ans de participer à une émission de radio, que je ne citerai pas, qui voulait s'intituler «La fabrique à tubes». Leur idée était de faire croire qu'il y aurait sur la place de Paris une dizaine de gens très spécialisés, armés d'un cahier, d'un stylo ou d'un ordinateur et qui, d'un coup de baguette magique créeraient un produit calibré qui vendrait à des centaines de milliers d'exemplaires. Heureusement, ça ne se passe pas comme ça. La spontanéité existe. Je me souviens que le premier jet de La fleur aux dents m'est venu en marchant dans la rue: Il y a des filles dont on rêve et celles avec qui l'on dort... Après il y a eu des ratures, d'autres phrases, des ébauches. Je garde tous mes cahiers de brouillon depuis 1967. Un carnet entier est rempli de toutes étapes de la création de La fleur aux dents et de L'équipe à Jojo. Mon ami, le regretté Allain Leprest, formidable parolier, aimait à répéter: «Une chanson? C'est du travail qui ne se voit pas.»
Vous évoquez L'équipe à Jojo. Vous avez conservé une tendresse particulière pour elle...
Je l'ai écrite très jeune, à 25 ans. J'ai signé les paroles et la musique. Elle me ressemble vraiment. Je voulais l'appeler La bande à Jojo, mais comme Joe avait déjà fait La bande à Bonnot, il y avait trop de similitudes entre les deux titres. Quarante-sept ans après elle tient le coup, je l'aime toujours. Elle signe la philosophie de l'époque 1960-1970 mais je ne m'en rendais pas compte. Elle rejoignait une chanson que j'adore de Pierre Delanoë: Soiree de prince. La mienne est plus festive, elle signe un autre air du temps.
Vous avez souvent co-écrit avec Pierre Delanoë. Comment vous partagiez-vous les rôles?
Avec Pierre, c'était un régal parce que nous étions totalement différents. Il était d'une efficacité redoutable. Il trouvait la phrase essentielle. Il était le roi du titre. Moi, je cherchais le détail, la petite bête, le petit truc. Mais la chanson est un art qui ne connaît que des exceptions. Pour L'été indien, la démarche s'est inversée. En gros les couplets c'était lui et le refrain: Y'a un an, y'a un siècle, y'a une éternité... C'était moi.
*Dans la collection Les grandes plumes de la chanson française, chez Universal Music le coffret Claude Lemesle: 3CD et un livret rédigé par l'auteur.
Video Joe Dassin donne son avis sur le mariage archive INA
Joe DASSIN et Christine DELVAUX
Joe Dassin, 38 ans, un âge mûr, une carrière énorme basée sur le thème d'amour. Lui, ne semble pas encore l'avoir trouvé. Mais un certain jour...
En 1976, Joe Dassin était en tournée à Rouen. Le jour de relâche il entre dans un magasin de photos pour donner un film à développer. C'est une jeune fille qui est là pour le servir. Elle tient le magasin de son père pendant l'heure de déjeuner. Joe la remarque tout de suite et l'invite à déjeuner.
Ils se plaisent, ils s'aiment et décident de ne plus se quitter. Partout ils sont ensemble. Il semble qu'après avoir longtemps cherché, le chanteur avait trouvé le bonheur en rencontrant Christine, l'étudiante. Quand Joe est sur scène, la jeune fille attend fébrile dans les coulisses ou lorsqu'il enregistre elle fait les cent pas dans les couloirs du studio. Même pendant une croisière aux Antilles avec Johnny et Michel Sardou, elle est là. La fin de l'histoire est facile à deviner : Joe Dassin épouse Christine Delvaux, celle qui, il y a deux ans, se trouvait presque par hasard dans le magasin de photos de son père.
Le mariage est fixé le 14 janvier 1978 à Cotignac, un petit village du Var. Il y a une dizaine d'années, Joe Dassin chantait ici. Ce gala était gratuit et pourremercier le chanteur le comité des fêtes du village lui avait offert un terrain à bâtir sur les hauteurs de Cotignac.
Depuis, Joe y avait fait construire une superbe maison dans le style provençal. C'est pour cette raison qu'il a décidé de s'y marier.
La veille du mariage, il pleuvait déjà très fort. Tout le monde espérait pour le lendemain un changement favorable. Mais pas du tout, la pluie était au rendez-vous des amoureux. Ce pourrait d'ailleurs être le titre d'une chanson de Joe. Cela n'a pas empêché les habitants de ce charmant village d'assister à ce mariage vedette.
Joe et Christine sont arrivés, entourés de leurs amis, venus spécialement de Paris. Parmi ceux-ci, Serge Lama, Jeanne Manson, Carlos... Les témoins du mariage étaient, pour Joe, Pierre Lambroso, son manager, et Jacques Plait, son directeur artistique. Pour Christine, A. Hattat et son amie d'enfance Isabelle Regamey. C'est le sourire aux lèvres que Joe et Christine ont signé le registre des mariages. Lorsque Joe lui a glissé l'alliance à son doigt, Christine avait les larmes de bonheur aux yeux.
Les jeunes époux ont déjeuné avec leurs parents et leurs proches avant la grande réception en présence du « tout show-biz », environ 500 personnes. Christine, dans une robe romantique choisie avec amour par Joe, rayonnait de bonheur. Ça faisait longtemps qu'elle attendait ce jour !
La Sélection Best Of 3 CD
à paraître le 12 août 2016
Avec Les Champs-Élysées, L'été indien, Et si tu n'existais pas, À toi, Siffler sur la colline... Éditeur : Sony EAN commerce : 0888751008625 Date sortie / parution : Disponible le 12/08/2016
Et si ce selfi avait été pris par Joe Dassin LOL
sortie en presse dans closer Hors Série
et dans Destins Brisés France Dimanche (8 pages sur Joe)
discographie
Né le 5 novembre 1938 à New York.
Décédé le 20 août 1980 à Papeete (Tahiti).
Chanteur. Compositeur. Ecrivain.
Americano-Français.
Plus de 50 M de disques vendus dans le Monde. 17 M de disques vendus en France.
Père de Joe Dassin
Jules Dassin (1911 – 2008). Réalisateur de films. Nationalité américaine.
Jules Dassin est membre du Parti Communiste Américain jusqu’à la signature du pacte germano-soviétique (1939. 23 août).
Jules Dassin est dénoncé par le réalisateur Edward Dmytryk, membre du Parti.
1950. Sous la pression des évènements entrainés par ses engagements politiques, Jules Dassindécide d’émigrer en Europe où il déménage de nombreuses fois avec sa famille..
Grand-père. Samuel Dassin immigré juif d’Odessa qui est à l’origine du nom de Dassin puisqu’il ne parlait pas anglais et que les services d’immigration ont entendu Dassin pour Odessa.
Deux soeurs. Richelle, surnommée Ricky et Julie connue comme la petite.
Epouses et enfants de Joe Dassin
1966 – 1977. Maryse Grimaldi est l’épouse de Joe Dassin.
1973. Le couple a un fils Joshua qui meurt 5 jours après sa naissance.
1978. Joe Dassin épouse Christine Delvaux à Cotignac (83).
Le couple a deux fils Jonathan, et Julien.
1978. 14 janvier. Joe Dassin épouse Christine Delvaux à Cotignac (83).
1980. Divorce.
La Vie de Joe Dassin
Enfance à New York, puis Los Angeles, Jeunesse entre la France et les Etats-Unis, cinéma
Joe Dassin apprend auprès de sa mère le banjo, la guitare et le piano.
Années 1950. Joe Dassin fréquente 11 écoles avant d’avoir son bac en France, à Grenoble, avec Mention Bien.
En désaccord profond avec son père divorcé en 1954 Joe retourne aux Etats-Unis.
Plusieurs jobs pour financer ses études : plongeur dans un restaurant, chauffeur-livreur, testeur psychologique, DJ dans la radio WCX de Detroit.
Joe commence à chanter dans les cafés autour du campus ou lors de mariages, des airs de son chanteur préféréGeorges Brassens.
Joe fait connaissance de Pete Seeger et Bob Dylan.
Joe Dassin étudie d’abord la médecine puis il choisit la spécialité de l’ethnologie.
Il soutient une thèse d’ethnologie sur la tribu des Indiens Hopis à l‘Université du Michigan.
Joe Dassin est diplômé professeur assistant le jour de ses 23 ans.
Son doctorat en poche, Joe Dassin est réformé par les autorités militaires à cause d’un souffle au cœur.
1962. Alors qu’il envisage une carrière d’écrivain, Joe revient en France aux côtés de sa mère et de ses sœurs.
Joe y écrit un roman et des nouvelles.
Joe signe des papiers pour des magazines américains : New Yorker, Playboy.
Joe travaille comme technicien pour son père. Il fait, par la suite, quelques figurations dans ses films.
Son père l’engage comme assistant sur le tournage de Topkapi. Il y fait une brève apparition dans le rôle de Josef.
1963. Le 13 décembre. Joe fait la connaissance de Maryse Massiera, chez Eddie Barclay.
1965. Joe Dassin fait une apparaît dans le film Nick Carter et le trèfle rouge de Jean-Paul Savignac.
La distribution du film comprend Eddie Constantine, Nicole Courcel et Graziella Galvani.
1965. Joe Dassin est assistant-metteur en scène sur le tournage de What’s New Pussycat ?
1965. Joe Dassin joue dans le film franco-italien Lady L réalisé par Peter Ustinov.
Sophia Loren, Paul Newman, David Niven, Peter Ustinov figurent dans la distribution.
Joe Dassin joue le rôle d’un inspecteur de police.
Une partie du film a été tournée à Castle Howard, dans le Yorkshire.
1964 – 1980. 16 ans de carrière de chanteur – compositeur
1964. Joe Dassin enregistre quatre titres sur un disque produit par la CBS, maison de disques américaine récemment installée en France.
Maryse Massiera joue un rôle décisif dans cette publication.
Joe Dassin interprète Freight Train, folk song américaine.
1965. La sortie de Je vais mon chemin est un échec.
1965. Bip-Bip est le premier vrai succès radio de Joe Dassin et lui permet de se classer dans les hit-parades.
1965. 31 décembre. Jacques Souplet, nouveau PDG de CBS France, lui présente Jacques Plait qui deviendra son producteur et ami.
1966. 18 janvier. Joe Dassin épouse Maryse Grimaldi.
1966. Avril. Sortie de son 4ème disque avec deux titres qui resteront : Ça m’avance à quoi et Comme la lune.
1966. Eté. La sortie de Guantanamera est un tournant.
La chanson est également interprétée par Nana Mouskouri mais Joe Dassin, lui donne en France sa plus grande popularité.
1966. Fin de l’année. Excuse me Lady couronne une brillante année.
1967. Les Dalton est un immense succès musical.
Le titre est également un succès à la télévision.
Lors de l’émission les « Salves d’Or » d’Henri Salvador, Jacqueline Salvador lui conseille de porter un costume blanc afin de mieux capter la couleur… Joe Dassin suivra ce conseil toute sa vie.
1967. Bébé requin avec France Gall. Suivent Marie-Jeanne, Tout bébé a besoin d’une maman…
1968. La Bande à Bonnot et Siffler sur la colline qui donne à Joe Dassin son 1er Disque d’Or. Ma Bonne Etoilesuit.
Année de la découverte de Cotignac, village du Var (83) qui restera cher à Joe Dassin toute sa vie.
1969. Succès avec Le Petit Pain au chocolat mais premier infarctus.
L’année est couronnée par Les Champs Elysées, adaptation de Waterloo Road de Lionel Morton, et le Chemin de papa.
1970. C’est la vie Lily, Billy le Bordelais, L’Amérique et Cécilia.
1970 – 1974. La Fleur aux dents et L’Équipe à Jojo, C’est bon l’amour, La Luzerne, Un cadeau de papa et Le Portugais précèdent un passage à vide.
1973. 12 septembre, naissance de Joshua qui meurt 5 jours après sa naissance.
Joe Dassin est alors animateur des émissions Western Story sur Radio Luxembourg.
1974. Vade retro et Si tu d’appelles mélancolie marquent la sortie de crise.
1975. Mai. L’Eté Indien de Toto Cutugno et Vito Pallavicine devient le plus grand succès de Joe Dassin.
Le chanteur prend une dimension internationale considérable qui inclut les pays de l’est, le Canada, l’Italie, l’Amérique latine…
1976. Il était une fois nous deux est un immense succès.
1977. 5 mai. Divorce à l’amiable avec Maryse Grimaldi.
1978. 14 janvier. Joe Dassin épouse Christine Delvaux à Cotignac (83).
Lors d’un gala qu’il effectue gratuitement dans cette même commune, la municipalité lui offre un terrain. Il fera construire une maison de vacances qu’il occupera plusieurs années.
1978. 14 septembre. Naissance de Jonathan, fils de Joe et Christine, à l’hôpital américain de Neuilly.
1979. En pleine période Disco, Le Dernier Slow est le dernier grand succès de la carrière de Joe Dassin.
1979 – 1980, la chute
1979. Décembre. Alerte cardiaque et ulcère à l’estomac.
1980. Multiplication des malaises cardiaques. Alcool, drogue, problèmes juridiques conjuguent leurs effets néfastes…
1980. 22 mars. Naissance de Julien, second fils de Joe et Christine.
1980. Dernier album « Le Marché aux Puces » avec le titre « The Guitar Don’t Lie »…
1980. Juillet. Hospitalisation à l’hôpital américain de Neuilly après un infarctus.
1980. 20 août. Agé de 41 ans, Joe Dassin meurt à Tahiti à la suite d’un infarctus du myocarde mors d’un repas en famille.
Son monument funéraire se trouve à l‘Hollywood Forever Cemetery, cimetière juif d’Hollywood à Los Angeles(Californie).
1995. A l’âge de 50 ans, Christine Delvaux meurt foudroyée par une crise d’asthme.
Après avoir quitté son Amérique natale pour effectuer des études d'Arts dramatiques en Europe, Jules Dassin retraverse l'Atlantique pour s'installer à New-York, où il se distingue sur les scènes locales à la fin des années 30. Scénariste pour des publicités radiophoniques, auteur pour le théâtre, il tente l'aventure hollywoodienne en 1940, devenant notamment l'assistant d'Alfred Hitchcock.
Engagé par la MGM, Jules Dassin débute modestement à la réalisation avec le drame Nazi Agent, en 1942. Il enchaîne très vite avec des comédies assez modestes et confidentielles, mais qui lui permettent déjà de côtoyer certaines grandes stars de l'époque, comme John Wayne et Joan Crawford pour Reunion in France (1942) ou Charles Laughton pour Le Fantôme des Canterville (1944), qui remporte un joli succès d'estime. C'est à la fin des années 40, en abordant le film noir, que le cinéaste se révèle : le film carcéral Les Démons de la liberté (1947) ainsi que La Cité sans voile (1948) et Les Bas fonds de Frisco imposent une touche réaliste, qui adhère parfaitement au genre.
Déclaré communiste et blacklisté, Jules Dassin fuit les Etats-Unis pour s'installer en Europe. D'abord en Angleterre, où il réalise le thriller Les Forbans de la nuit (1950), avec Richard Widmark, puis en France, où il signe l'un de ses plus beaux succès, le film de braqueurs Du rififi chez les hommes (1954), Prix de la Mise en Scène à Cannes. Vivant désormais dans l'Hexagone, où il jouit d'une belle popularité et où son fils Joe est en passe de devenir une star de la chanson, le cinéaste dirige un casting de luxe dans La Loi (1958) puis se met en scène avec sa compagne Melina Mercouri dans la comédie dramatique Jamais le dimanche (1960). Succès international, le film offre le Prix d'interprétation à Mercouri et assied un peu plus la collaboration fructueuse entre Dassin et sa femme (neufs films).
Aussi à l'aise dans les films intimistes que dans des projets plus populaires et grand spectacle, Jules Dassin peut aussi bien aborder l'Antiquité Grecque avec Phèdre (1962) que retenter avec succès le film de braqueurs en signant Topkapi (1964). Se faisant un peu plus discret, il réalise ensuite, entre autres, Dix heures et demie du soir en ete (1966), avec Romy Schneider, et A Dream of Passion (1978), avec Ellen Burstyn
Johnny Hallyday a rendu sur les réseaux sociaux un hommage simple et très beau à son ami Joe Dassin, disparu voilà 35 ans.
Joe Dassin est mort d'un infarctus voilà 35 ans, le 20 août 1980 à Papeete. Le disparu avait 41 ans. Une grande star qui l'a bien connu, Johnny Hallyday a profité des réseaux sociaux Instagram et Twitter pour publier une photo émouvante du début des années 70 où il patientait, aux côtés de Joe Dassin à Saint Barth. Pas de trémolo ou de texte hommage : Johnny donne juste l'essentiel : "St Barth 1972" et touche au cœur les fans du disparu.
Au moment de sa disparition, Joe Dassin peinait à se remettre d'une épuisante tournée estivale et s'inquiétait à propos de l'intense bataille juridique à venir avec son ex-femme Christine, épousée en 1978. L'objectif pour le chanteur était de préserver la garde de ses deux fils, Jonathan et Julien, respectivement âgés de 1 an et demi et 5 mois.
Le chanteur est mort au beau milieu du déjeuner, à 12 h 30 dans un restaurant où tablaient avec lui Jonathan et Julien. Après la disparition de leur père, les deux garçons seront élevés par leur mère, dans une maison que Joe Dassin avait fait construire dans les Yvelines. Jonathan, 36 ans aujourd'hui, raconte auNouvel Observateur sa difficulté à faire découvrir sa musique.
Vendredi soir FRANCE 3 rend hommage en rediffusant le reportage "le roman de sa vie"
Avec ta voix chaude tu nous as laissé ton souvenir gravé à jamais dans nos mémoires, déjà 35 ans que tu as subitement rejoint le ciel étoilé pour l'éternité.
Maintenant tu brilles là haut et tu veilles sur tes deux fils qui volent maintenant de leurs propres ailes.
Tu resteras "ma bonne étoile" et ton image du chanteur populaire en "costume blanc" aux chansons romantiques ne cessera de voiler mon regard.
voici quelques pièces plutôt rares de ma collection très complète de Joe Dassin.
Joe Dassin reste encore aujourd'hui une icône de la chanson française, et un de ceux qui a donné à la variété ses lettres de noblesse.
Avec près de 25 millions de disques vendus, et des titres intemporels, simples et accrocheurs, qui séduisent toutes les générations, comme "L'Eté indien", "L'Amérique", "Si tu n'existais pas", "La fleur aux dents", il occupe toujours une place particulière, celle du chanteur charmeur et charmant. Mais s'il connaît bien l'artiste, son répertoire, sa silhouette en costume blanc, le public sait peu de choses sur Joe Dassin l'homme. Il en ressort un curieux sentiment à la fois de proximité et de mystère.
Quand il décède en 1980, à l'âge de 41 ans, c'est un choc. Un choc parce que cette mort, par épuisement cardiaque à la fleur de l'âge, laisse de nombreuses questions sans réponse, et révèle un autre visage, plus souterrain et plus torturé, du chanteur au sourire ravageur.
Au travers d'images d'archives souvent inédites et de témoignages de ceux qui l'ont connu, comme Maryse Grimaldi, sa première épouse, Claude Lemesle, son parolier, Jacques Ourevitch, son ami fidèle, ou encore Dave, avec lequel il a partagé ces grandes années de la variété des années 70, ce film retrace le portrait d'un homme entre raison et déraison. Il y a le Joe, lumineux et populaire, qui le samedi soir séduit le public dans les shows télévisés des Carpentier, et Dassin, le torturé, dont les angoisses et le profond manque de confiance en soi ne sont pas étrangers au comportement extrême amenant à sa mort prématurée.
Si on présente souvent le costume blanc d'un côté et l'homme tourmenté de l'autre, en retraçant son destin singulier, ce film se propose pour la première fois de lier les deux pour faire apparaître un artiste complexe et attachant.
Réalisation : Pascal Forneri Auteur : Pascal Forneri Production : Rachel Kahn, Et la suite Productions
Francois joyeux recoit cette semaine dans "Une Heure avec..." Le chanteur Jonathan Dassin à l'occasion de la sortie de son 1er album simplement intitulé "Jonathan Dassin" ( Joxy Music) - François JOYEUX (Yvelines Radio).
Le fils de Joe Dassin et petit-fils du réalisateur Jules Dassin s’est plié à cette règle. Il a prénommé sa fille, âgée de trois ans et demi, Jana. Avec elle, il évoque parfois papy Joe. «Elle sait qui il est et l’aime beaucoup», sourit-il. Pour autant, Jonathan, trente-cinq ans, ne vit pas dans le souvenir de ce père foudroyé par une crise cardiaque alors qu’il n’avait pas deux ans. La seule réminiscence qu’il garde de son papa est cette menace de fessée parce qu’il s’approchait trop du barbecue! Chanteur lui aussi,il est bien décidé à tracer son propre sillon… musical...
jonathan nous a annoncé la nouvelle cet après-midi depuis sa page Facebook : les extraits de son album sont disponibles à l'écoute
On découvre des titres comme "Un autre matin", "Faut que je me taille", "Sans raison", "Quand je serai", "Pourquoi faire", "Idées noires" et "Amnesia".
À notre grand plaisir aussi, on y retrouve "Le désert" et "Pays lointain", ainsi que "Ma gueule", une chanson qui nous manquait ! En effet, elle n'avait connu qu'une courte période d'écoute sur la chaîne YouTube de Jonathan.
Vient s'ajouter également "Ma voisine". Ce titre, sorti il y a quelques mois, nous a rendu tous zinzin et nous a permis de rencontrer Jonathan lors de son Live à Montpellier en juillet dernier. À cette occasion, Jonathan me confirmait qu'il bénéficiait bien de la collaboration artistique de Ricky Dassin.
J'ai acheté et écouté l'album qui est une pure merveille, beaucoup d'émotions et très ému en lisant ce que nous a écrit Hélène dans le livret inclut dans le CD...
De jolies photos de Hélène et de Joe, merci à Julien et à Jonathan d'avoir conté Hélène pour ce projet.
Pour les nostalgiques de Joe Dassin n'hésitez pas à l'acheter.
L’annonce du nouvel album d’Hélène Ségara et le premier extrait « Et si tu n’existais pas » en duo avec Joe Dassin, a fait plaisir à beaucoup d’entre vous !
En effet, la talentueuse Hélène Ségara a décidé d’offrir à son public un album de reprises des plus gros tubes du chanteur, qu’elle interprète seule ou en duo virtuel. L’opus sera disponible le 7 octobre prochain, mais pour vous faire patienter, le premier extrait « Et si tu n’existais pas » a été dévoilé et le clip vient tout juste d’être diffusé sur la toile.
Vous découvrirez 13 chansons (« Ça va pas changer le monde », « Les yeux d’Emilie », « L’été indien », « Les Champs-Elysées »…) qui parlent d’amour avec un mélange de mélancolie, de sensualité et d’humour propre à Joe. Un nouveau spectacle est déjà annoncé pour 2014.
Sans plus attendre, regardez le très beau clip de « Et si tu n’existais pas » :
Mon avis personnel:
Tout d'abord la pub pour les cartouches d'imprimante au début du clip est en trop !!!!!
Le clip est magnifique mais ce qui me perturbe un peu c'est de voir Joe Dassin avec Hélène Ségara comme s'il était encore là sans avoir pris une ride. Disons que je vais me dire que ce clip a été enregistré il y a plus de 33 ans...
France 3 avait diffusé le 29 octobre 2012 cette émission et je l'avais ratée, ce samedi 17 août 2013 ce reportage sur les chansons laissées en héritage vient d'être rediffusé...
retrouvez ici Joe Dassin et un de ses deux fils Julien qui gère le patrimoine familiale et l'image de Joe Dassin...
C'est le 20 août 1980 que Joe s'est éteint à Tahiti foudroyé par un arrêt cardiaque...
laissant derrière lui son épouse Christine et ses deux enfants Jonathan et Julien...
autres vidéos interviews...
Venez donc chez moi ! Joe Dassin par MTLTV
interview...
Jules et Joe Dassin L'Amérique...
Joe Dassin chez lui dans l'intimité avant l'Olympia - Archive vidéo INA (cliquez sur l'image)
Les meilleurs moments TV de Joe Dassin (INA) (cliquez sur l'image)
Le 20 août 1980 disparaissait l’un des chanteurs les plus doués et les plus aimés des Français : Joe Dassin.
En 2010, pour commémorer le trentième anniversaire de sa disparition, Hors Collection publie « Il était une fois Joe Dassin ». Pour la première fois, sa soeur Richelle et son fils Julien, ouvrent leur album de famille et leurs coeurs pour livrer un témoignage bouleversant. Photos de famille, souvenirs de tournée, documents personnels …Ils reviennent à la fois sur la carrière de l’artiste hors du commun mais aussi sur l’histoire intime d’un homme de bien que nul n’a pu oublier tant il a marqué son époque par son talent, son charme et son charisme. Un portrait sensible et inédit du chanteur, mais aussi de l’homme qu’il était, à découvrir dans cet ouvrage parut le 9 septembre 2010.
Fils de Jules Dassin, Joe n’a eu de cesse de côtoyer, dès son adolescence, de nombreux univers artistiques dont celui de son père qu’il assista sur quelques uns de ses films dont le fameux Topkapi.
Puis vint la chanson… des débuts prometteurs et encourageants avant les premiers succès : L’Eté indien, Les Pains au chocolat, Les Daltons, Et si tu n’existais pas, Les Champs Elysées…
Ces chansons, encore aujourd’hui incontournables, font toujours le bonheur des programmateurs radio et des maisons de disques.
Richelle Dassin est la soeur de Joe Dassin, elle présente l’ouvrage en compagnie de sa sœur et de ses neveux : Julien et Jonathan. Richelle fut l’un des témoins clefs de l’enfance et de l’adolescence du chanteur.
A l'occasion de la parution de quatre nouvelles inédites de Joe Dassin, Cadeau pour Dorothy (éditions Flammarion), Philippe Collin et Xavier Mauduit reçoivent aujourd'hui Richelle Dassin, soeur de l'auteur, traductrice de ses oeuvres. Plus connu pour ses chansons en tête des hits-parades, on découvre une autre facette de Joe Dassin avec la parution de cet ouvrage sur l'Amérique en mutation.
interview de Richelle DASSIN sur France inter ci-dessous
Par Bertrand Guyard Publié le 18/03/2013 Le Figaro
Joe Dassin :
extrait en avant-première de ses nouvelles
Flammarion a publié ce mercredi 20 mars 2013 quatre textes posthumes écrits par le chanteur alors qu'il avait 20 ans. Rédigés en anglais, ils ont été traduits par sa sœur Richelle et son ami Alain Giraud.
«Je sais maintenant ce que je veux faire: être écrivain». Cette profession de foi, Joe Dassin l'écrit à son père, le cinéaste Jules Dassin, alors qu'il a tout juste 21 ans. Le futur interprète deChamps Elyséesne plaisante pas. Il publie dans sa langue maternelle, l'anglais, deux nouvelles, dont une (Wade in the Water) recevra le premier prix de son université. Richelle Dassin, sa soeur, se souvient que dès son plus jeune âge son frère était passionné par la lecture «Il dévorait les grands écrivains américains: Steinbeck, Hemingway, Salinger, Caldwell... Il était aussi un lecteur avide de science-fiction. Il s'est constitué une immense bibliothèque dont il était très fier. Son écrivain français préféré était Giono». À la fin de ses études secondaires, il prépare le bac français. Lui le futur chanteur à succès ne connaît qu'un modèle: Georges Brassens. Dix ans plus tard, le prince des mots de la chanson française rendra hommage au chanteur populaire pour sa chanson Marie-Jeanne.
Pour imiter son modèle, Georges Brassens, le jeune Joe fume la pipe
On connaît le destin de Joe Dassin. Il ne deviendra pas écrivain. Il sera de 1965 à 1980 l'un des plus grands vendeurs de disques de l'époque. Le Petit pain au chocolat, La Fleur aux dents, L'Amérique,L'Été indien... tous ses titres ont atteint le sommet des hit-parades. La vedette de la chanson est extrêmement sollicitée. Il assure des tournées en France, en Allemagne. Il est une des stars préférées des shows des Carpentier et de Guy Lux. Épuisé, il est victime d'un premier malaise cardiaque. Ses médecins lui conseillent de ralentir son rythme de travail. Le 20 août 1980, son cœur ne résiste pas . Il s'écroule au milieu de ses amis dans un restaurant de Papeete à Tahiti.
Facebook exhume les manuscrits
Mort à 41 ans, Joe Dassin n' a pas pu vivre tous ses rêves. Sa sœur Richelle Dassin en est persuadée. «Il est devenu chanteur pour gagner sa vie». Au fond d'elle même, elle pense que son frère chéri est un romancier contrarié. Il y a deux ans, son neveu Jonathan reçoit un message sur Facebook «êtes-vous le fils de Joe Dassin?». Dorothy, l'amour de jeunesse du chanteur, vient de retrouver les nouvelles que Joe lui avait dédiées. Jonathan confie les manuscrits à sa tante. Elle voulait depuis longtemps publier la nouvelle américaine primée de Joe.
Avec quatre histoires, dont une presque autobiographique, elle sait que le projet sera suffisant pour une maison d'édition. Elle prend ce projet à bras le corps. Elle assure en personne, aidée de l'ami d'université de son frère, Alain Giraud, la traduction . «Nous savions Alain et moi, que ce ne serait pas un travail facile. Mon frère adorait créer des néologismes en anglais, confie Richelle. Il s'appuyait aussi sur un style métaphorique difficilement traduisible».
«Je crois qu'il y a de bons passages»
Cadeau pour Dorothy sortira mercredi 20 mars. Les quatre nouvelles de Joe Dassin évoquent des histoires différentes. La première,Réunion de familleest quasiment autobiographique. Elle décrit l'univers de l'enfance de Joe à travers la vie de son grand-père. La seconde, Gospelraconte le racisme latent preque inconscient de l'amérique des années 50. La troisième, Gloire du matin et bocaux d'olives,l'âme complexe d'un homme qui ne sait pas assumer sa sensibilité. Enfin Baleine sur canapéromance l'histoire d'amour qu'il vécut pendant le tournage d'un film de son père.
Ces nouvelles méritaient-elles d'être publiées? C'est Joe Dassin lui-même, en perfectionniste scrupuleux, qui, dans la dédicace qu'il écrivit à Dorothy Sherrick, nous suggère ce qu'il faut en penser: «Il n' y a là, ma chérie, guère autre chose qu'un premier jet mis au propre, bien que j'en aie déjà coupé presque vingt pages. J'y ai tellement travaillé la semaine dernière que j'en suis à détester chaque mot mais, sérieusement, je crois qu'il y a de bons passages.»
Extrait de Réunion de famille,
une nouvelle autobiographique romancée. Elle a pour thème la vie à New York de sa famille.
Joe et sa sœur Richelle tenue par Jules Dassin.
Mon père avait cinq frères. Lui et ma mère- qui eurent quelques déboires lorsque l'époque redevint plus prospère - parlent souvent avec émotion du bon vieux temps de la Dépression,quand les fils Bonani étaient la terreur et la gloire du territoire qui s'étendait entre le métro aérien et l'East River, entre Houston et Delancey Street.
Cela se passait, bien entendu, après le départ de Papy Bonani avec l'infâme Ethel, dont le nom dans notre famille était toujours prononcé à voix basse. Bonani était venu de la Calabre en fond de cale, à l'âge de dix-neuf ans, après avoiremprunté un petit paquet de lires à chacun des membres, même les plus éloignés, de sa vaste famille.
Il avait été apprenti barbier dans son village de Bagnoli et trouva du travail à Manhattan chez un coiffeur quatre jours après avoirembobiné l'agent de l'immigration grâce à la fausse lettre d'un oncle imaginaire se portant garant côté finances. La lettre avait été écrite par un instituteur qui se spécialisait dans ce genre de correspondance et cela avait coûté à Bonani ses premiers jours de salaire. Deux ans plus tard,il était propriétaire de ses instruments de coiffure, marié et père d'un petit garçon portant le prénom de celui de ses parents qui lui avait prêté le plus d'argent pour partir en Amérique.
La Prohibition fut bonne fille avec lui. Il trouva un job de rêve comme coiffeur personnel d'un trafiquant de rhum, rital nostalgique qui parlait uniquement anglais à ses collègues italiens et ne s'autorisait des moments de détente dans sa langue maternelle qu'avec son barbier privé.
Bonani, riche d'honoraires exorbitants, déménagea sa femme à Brooklyn Heights et lui fit quatre fils supplémentaires en cinq ans. Là dessus son patron fut abattu à la mitraillette, le jour de son quarantième anniversaire, dans un bordel célèbre dont il était le propriétaire.
Bonani trouva un nouveau travail comme barbier remplaçant d'un grand salon de coiffure à vingt-cinq fauteuils du Lower East Side, mais l'Histoire voulut que la perte de sa sinécure arrive au moment le plus inopportun. Le krach de Wall Street eut lieu moins d'un mois plus tard et la Grande Dépression qui suivit, parmi ses méfaits les plus bénins, entraîna la fin du besoin de remplacements dans le salon de coiffure: les barbiers titulaires, pleins de reconnaissance pour la sécurité de leur emploi en ces temps incertains, exprimaient leur gratitude par une remarquable assiduité au travail.
Même s'il avait acquis un certain vernis de sophistication mondaine au contact de feu son patron, Bonani conservait une vision fondamentalement paysanne des choses: à lui sa part de travail, à Dieu la sienne. Moyennant quoi la suite des évènements s'avéra désastreuse.
Bonani avait atteint un âge où il s'était lassé de sa femme et commençait à manifester déception et frustrations. Il finit par affirmer sa liberté et son détachement vis-à-vis de toute obligation morale en persuadant Ethel de fuir avec lui dans le New Jersey.
Personne n'a jamais su grand-chose concernant Ethel. Elle était sa maîtresse depuis plusieurs années et lui avait même rendu visite chez lui une fois, alors qu'il était malade, se faisant passer pour l'épouse du frère d'un camarade de loge. Les enfants se souvenaient d'elle comme d'une femme à l'allure étrangement masculine, avec des vêtements sévères et une bouche comme une lame de ressort. Pendant un an ou deux, Bonani fit des tentatives sporadiques pour revoir ses enfants, mais ni lui ni eux ne se sentaient très à l'aise pendant ces rencontres de plus en plus espacées et, peu à peu, il disparut complètement de leur vie.
D'après la légende familiale, quand Mamie Bonani eut finalement été convaincue qu'il était parti pour de bon, elle s'enferma pendant trois heures dans la salle de bains. Aucun de ses six fils n'a jamais su si c'était pour pleurer ou parce qu'elle éprouvait le besoin de réfléchir au calme.Quand elle réapparut, elle donna à Peter, l'aîné,une pièce de cinq sous des économies du foyerpour aller acheter un journal et chercher du boulot parmi les offres d'emploi.
Au bout du compte, ils s'entassèrent dans un deux pièces à Spanish Harlem et, bientôt, même le petit dernier, Eddy, eut un travail. De déménagement en déménagement, ils survécurent ainsi à la Dépression et cela laissa aux garçons un sens de la solidarité familiale en acier trempé.
Plus tard, ils se sépareraient pour aller vivre dans différents coins du pays, mais ce lien de fraternité spécial forgé entre les frères Bonani resterait toujours intact.
Mon père s'installa à Los Angeles, où il s'était trouvé un poste de professeur d'anglais. Nous étions très proches de mon oncle Eddy et de sa famille qui habitaient dans la vallée de San Fernando, pour ainsi dire la porte à côté, et il ne s'écoulait pas un seul jour sans que nous soyons tenus au courant de tout ce qui se passait dans la vie de mes autres oncles - Peter et Carno, toujours à New York, Nick, négociant en fourrures à Cleveland, et John, qui tenait un débit d'alcool à Detroit. Il n'y avait cependant pas beaucoup d'occasions de les voir tous ensemble...
Quatre nouvelles inédites du chanteur et compositeur Joe Dassin ont été retrouvées. Sa soeur, Richelle Dassin, les a publiées aux éditions Flammarion, à titre posthume, dans un recueil baptiséCadeau pour Dorothyqui est dans les librairies depuis le mercredi 20 mars 2013.
Un cadeau pour Dorothy
Joe Dassin, lorsqu'il est étudiant aux Etats-Unis à la fin des années 50 envoie une lettre à son père, le cinéaste Jules Dassin: "je sais maintenant ce que je veux faire, être écrivain". Il a 21 ans et il passe à l'acte, il écrit en anglais, sa langue maternelle. Deux de ses nouvelles sont publiées dans le journal de son université. Elles sont dans le livre ainsi qu'une troisième que la soeur cadette de Joe, Richelle Dassin, a retrouvée dans les papiers de son frère. Quant à la quatrième nouvelle, celle qui ouvre le recueil, elle est réapparue dans des circonstances extraordinaires. Joe l'avait écrite en cadeau d'anniversaire pour sa petite amie américaine de l'époque, une certaine Dorothy.
La plus émouvante des quatre histoires que raconte Joe Dassin dans Cadeau pour Dorothyest sans doute la deuxième,Gospel: une dénonciation du racisme aussi stupide qu'ordinaire dans l'Amérique ségrégationniste.
Article de presse dans GALA du 20 mars 2013
Magazine Nous deux du 2 au 8 avril 2013 Page 8
Magazine France Dimanche du 29 mars au 4 avril 2013
Interview Richelle DASSIN par Ouest France Trouville
Photo presse Ouest France vendredi 26 avril 2013
Richelle Dassin profite du soleil avec Ophélie, chienne de sa meilleure amie, décédée récemment.
Richelle Dassin:"Ah que Trouville était jolie"
Rencontre avec...La soeur cadette de Joe Dassin était à Trouville ce week-end pour se ressourcer sur ce bord de mer tant apprécié par sa famille. Elle vient de traduire quatre nouvelles écrites par Joe.
Entretien avecRichelle Dassin
Qu'est-ce qui vous rapproche de Trouville et Deauville ?
Jules Dassin, notre père, nous ramène en France en 1953. Car aux Etats-Unis, le maccarthysme fait s'éloigner certains créateurs. Nous sommes alors accueillis par la famille du cinéma et très vite, nous découvrons Deauville et Trouville. Jules adore Marguerite Duras et, plus tard, Françoise Sagan. Mais il préfère plutôt Deauville et l'hôtel Normandy. Et ma mère, Béatrice, s'attachera à la plage de Trouville et l'hôtel Florian. Elle se rapproche des peintres d'Honfleur.
Nous venons en famille très souvent le week-end. J'écris même une chanson avec Claude Lemesle. Joe compose la musique et Julie, notre soeur, l'interprète : « Ah que Trouville était jolie ». Ici on s'est souvent trouvé bien. C'est un pays enchanté.
Le public n'a pas connu Joe en tant qu'écrivain. Pourquoi ?
Il faut savoir que la famille est passionnée de lecture. Jules, notre père, nous faisait la lecture à haute voix. Les livres faisaient partie de notre vie.
Joe, adolescent, a écrit un livre d'enfant illustré : l'histoire d'une mite qui va à l'opéra dans un étui de violon. Joe a toujours su faire plusieurs choses à la fois. Il déclare à son père : « Je veux être écrivain ! »
Et en même temps, il suivra des cours d'ethnologie, dont il sortira diplômé. Et à côté de ses études, il joue de la guitare blues (La guitare ne ment pas, dit-il !) et écrit des nouvelles dont certaines seront publiées et même primées. Quand il s'installe en France, sa première femme, Maryse, qui aimait le garçon chanteur, l'entraîne dans cette voie qui le rendra célèbre.
Pourquoi traduire et publier si longtemps après ces nouvelles de Joe ?
C'est le hasard qui nous a fait rechercher les écrits de Joe. Il y a 3 ans, une de ses ex-petites amies du temps de la fac aux Etats-Unis, Dorothy, retrouve la trace d'un des fils de Joe et lui communique plus tard une nouvelle que Joe lui avait consacrée.
Et l'idée me vient de faire découvrir une autre facette de Joe : l'écrivain. Avec l'aide d'Alain Giraud, l'ami d'enfance de Joe, nous allons traduire quatre nouvelles et veiller à conserver le style de l'écrivain. Quatre histoires composées autour de moments forts de la vie de Joe. Ce travail permettra de compléter son image.
Joe était un personnage multiple, complexe et doué dans tout ce qu'il entreprenait. Peu de temps avant son départ à Tahiti, son dernier voyage, il m'avait confié qu'il souhaitait se retirer quelque temps dans les Rocheuses pour se consacrer à l'écriture.
Le livre de Joe Dassin, traduit par Richelle Dassin et Alain Giraud, Cadeau pour Dorothy, aux éditions Flammarion, est disponible en librairie.
C’est rare quand je demande à un artiste dont je n’ai pas entendu l’album de venir me voir. Dans le cas de Jonathan Dassin, je n’ai écouté que deux titres, Dans le désert et Ma gueule… Mais cet artiste est un cas particulier. Il est impossible de ne pas voir en lui son père, Joe Dassin. Et pourtant il a beaucoup lutté contre cette ressemblance. Puissamment. Aujourd’hui, il a cessé de lutter. Il assume cette filiation vocale et physique. Du coup, il avance plus vite et plus honnêtement.
Les textes de son premier album, selon son dossier de presse, sont « romantiques et effrontés. Sa musique est à la frontière de la soul, du funk et de la variété. L’univers du premier album de Jonathan Dassin joue sur les contrastes, entre mélodies enjouées et textes désenchantés. Sa voix grave nous rappelle celle de son père, mais son univers bien particulier épouse la nouvelle scène française ». Jonathan Dassin est venu à « l’agence » le 19 juillet dernier. Merci à son attaché de presse, Pierre-Henri Janiec, d’avoir tenu parole... et si vite. Comme d’habitude...
Ses émouvantes confidences sur la mort de ses parents...
Ce 20 août 1980, la France se réveille sous le choc. L'une de ses idoles, Joe Dassin, est morte d'une crise cardiaque à seulement 41 ans. Un décès qui laisse orphelins les petits Jonathan (2 ans) et Jules (5 mois), les deux fils du mythique chanteur. L'aîné, 35 ans, s'est depuislancé dans la chanson, comme un hommage à Joe, et livre aujourd'hui un nouveau témoignage sur la douloureuse disparition de son père puis celle de sa mère dans le magazineGala.
photo Pure people
La vie n'a malheureusement pas toujours épargné le clan Dassin. Et notamment les deux fils du chanteur, Jules et Jonathan, orphelins à seulement 14 et 16 ans quand leur maman Christine Delvaux décède à son tour en 1995 d'une crise d'asthme. Une douloureuse épreuve qui a évidemment marqué à jamais Jonathan, qui reste à l'époque dans la maison familiale. "Mon petit frère et moi sommes restés vivre dans notre grande maison de Feucherolles. Nous avions bien sûr des tuteurs légaux, mais ils ne vivaient pas à proximité. C'était un peu étrange. Nous étions seuls dans 800 m² avec le couple de Yougoslaves qui travaillait pour ma mère avant son décès",se souvient le chanteur.
Une expérience aux côtés de ce couple dont Jonathan tirera de nombreux enseignements. "Ils étaient serbe et croate et m'ont beaucoup appris sur la tolérance. Une valeur primordiale à mes yeux", explique-t-il. Car aujourd'hui, le fils de Joe Dassin file le parfait amour avec une jeune femme d'origine maghrébine, Samira. "Je suis un peu juif et je partage la vie d'une musulmane", rappelle-t-il. Une compagne qui a une importance primordiale dans sa vie mais aussi dans sa musique. "C'est mon deuxième cerveau", assure fièrement le grand frère de Julien, lui aussi chanteur comme on l'a vu dans la comédie musicale hommage à son papaIl était une fois... Joe Dassin, et un disque consacré àYves Montand,Monsieur Montand.
Outre son expérience personnelle et des séjours dans de multiples pays, c'est ce mélange de différente cultures qui a notamment inspiré Jonathan pour son album éponyme sorti le 12 novembre, véritable invitation au voyage. "Il est vrai qu'enfants, nous avons beaucoup voyagé. Puis à 16 ans, je suis parti à Belgrade. J'y ai découvert les influences slaves et appris la trompette. À 18 ans, j'ai vécu pendant dix mois à Tahiti. (...) On retrouve ce vécu dans ma musique", explique celui dont la voix rappelle forcément celle de son fameux papa, qui revit un peu aujourd'hui à travers lui...
L'interview complète est à retrouver dans le magazine "Gala" du 13 novembre 2013.
Jonathan Dassin : de Dan Brown au livre du père
Sa voix évoque celle de son père, Joe, icône de la chanson française. Le jeune homme sort son premier album, intitulé "Jonathan Dassin".
Jonathan Dassin le reconnaît volontiers : il n'est pas un gros lecteur. Mais "lorsque j'ouvre un livre, explique le chanteur, j'ai du mal à en sortir, je ne suis pas très facile à vivre dans ses moments-là parce que je suis centré sur la lecture". Sa dernière 'orgie' : deux Dan Brown, 'Da vinci Code' et 'Inferno', qu'il vient de dévorer. Récemment, le jeune homme a aussi lu des textes de son père, qu'il a perdu à deux ans à peine.
Une ex-compagne de Joe Dassin lui a envoyé des manuscrits originaux, des nouvelles écrites en anglais par le chanteur. Des écrits que la famille a décidé de traduire et publier. "Ca m'a permis d'en apprendre plus sur l'histoire de la famille."
Un rendez-vous musical unique pour partager des moments privilégiés avec des artistes de talent dans une ambiance intime et chaleureuse. Des invités et différentes générations d’artistes rendent hommage aux plus grands noms de la chanson française, d’hier comme d’aujourd’hui. Les stars chantent en acoustique ou en "live" des versions inédites des plus belles chansons françaises, entourées de musiciens de talent. Ensemble, ils offrent des reprises, des improvisations et des duos surprenants.
Avec :
- Frank Michael
- Ycare
- Chimène Badi
- Sylvie Flepp et Coline d’Inca, comédiennes dans "Plus Belle la Vie"
Une émission musicale entièrement dédiée à la chanson françaisePrésentée par Daniela Lumbroso. Réalisée par Pascal Rétif et Jean-Jacques Amsellem. Avec la participation de Jacques Pessis, biographe et spécialiste musical, de la chanteuse Nathalie Lhermitte et de la journaliste Alexandra Baldeh. Produit par Degel Prod, avec la participation de France Télévisions
Après avoir rendu hommage à son père avec la comédie musicale « Il était une fois Joe Dassin », Julien Dassin salue la mémoire d’un autre grand nom de la chanson française, Yves Montand, disparu il y a 20 ans. Sur le plateau du 13 heures de France 2, il présente son nouveau disque intitulé « Monsieur Montand », un florilège des plus grands succès d’Yves Montand interprétés en duo avec Florence Coste.
"Sous le ciel de Paris", "Les feuilles mortes", "Les grands boulevards"... En interprétant ces succès inoubliables, Julien Dassin renouvelle les liens entretenus par son grand-père et son père, Jules et Joe Dassin, avec Yves Montand. Car entre les deux familles, c'est une grande histoire d'amitié, commencée dans les années 50.
En 1951, le réalisateur Jules Dassin, qui vit aux Etats-Unis, est accusé d'être un sympathisant communiste par la commission Mac Carthy. Il s'exile alors en France avec sa famille et à son arrivée, Yves Montand devient son premier soutien officiel. 7 ans plus tard, en 1958, c’est au tour de Montand de rencontrer des problèmes avec les autorités américaines qui refusent de lui délivrer un visa, indispensable pour se rendre à New York. Jules Dassin, qui s’apprête à y tourner « La loi », impose alors Montand dans son film, contre l’avis du producteur. Joe Dassin enregistre la bande originale du film et fait partie des figurants.
Il était une fois Joe Dassin, spectacle musical en hommage à la vie et à la carrière du chanteur disparu brutalement il y a 30 ans, est passé hier par le Palais NIKAIA de NICE.
J'ai participé à cet événement d'une grande beauté tant au niveau du respect de Joe Dassin de son image et de la qualité de la mise en scène qui fait monter en soi des émotions toutes particulières, surtout quand on a été bercé dans son enfance par tous ces refrains populaires ( comme aimait le dire JOE...).
Quand on ferme les yeux c'est comme ci Joe était là tout près de nous.
Avec des moments extrêments forts comme la chanson "à Mon fils" et le duo virtuel de Julien avec son papa sur la chanson "Salut".
Article de presse La Provence lors du passage au DÔME de Marseille:
Joe Dassin, identification d'une flamme
30 ans après sa disparition brutale, dans un restaurant de Tahiti, Joe Dassin reste dans les coeurs d'un public inconsolable. Mais demeure aussi un mystère pour Julien, ce deuxième fils (le premier, Jonathan, était né en 1978) qui n'avait que six mois quand le chanteur est mort. Spectacle musical en hommage à sa vie et à sa carrière, Il était une fois Joe Dassin, passé hier par le Dôme, prend ainsi des allures de thérapie pour ce trentenaire lançant le récital en voix off... mais apparaissant à la fin sur le plateau pour un singulier duo post-mortem sur Salut, par écran interposé, avec ce père qu'il n'a jamais pu vraiment côtoyer.
Auparavant, dix chanteurs (et pour certains musiciens), cinq filles (dont Cécilia Cara, huit ans après Roméo et Juliette) et cinq garçons, auront fait revivre avec élégance et respect son répertoire, des tubes inoubliables comme Aux Champs-Elysées, Le dernier slow ou L'été indien à des airs moins présents dans les esprits, à l'image de ce Dans la brume du matin de ses débuts. Aidée par un orchestre jouant live derrière, cette troupe tonique et souriante, façon Les années bonheur, a multiplié les changements de costumes, mêlant solos, duos et chorus. Sans chercher l'imitation mais plutôt l'incarnation d'une flamme et d'une époque. Peu de décors, en revanche, dans ce spectacle conçu et mis en scène par Christophe Barratier, le réalisateur des Choristes. Mais des effets vidéo signés de références du Cirque du Soleil et de courts documents d'archives pour dérouler le fil d'une vie aussi intense que brève, aussi brillante que douloureuse et empreinte de mélancolie, Joe Dassin ayant disparu à 41 ans.
Avant d'entonner L'Amérique, ultime succès au générique, les 4 000 présents ont découvert À mon fils, chanson inédite écrite pour Jonathan nouveau-né, sorte de testament prémonitoire où Joe Dassin lançait : "Je ne te verrai pas grandir, ce n'est pas moi qui t'apprendrai à lire ou à écrire"... Le 20 août 1980, Joe Dassin était emporté par une crise cardiaque.
Joe Dassin : dix ans à siffler sur la colline de Cotignac
L'hôtel d'Huguette Caren, ici avec Vincent Tivoli, était le refuge habituel de Joe Dassin. Sa chambre était la n°6. Aujourd'hui fermé, Lou Calen renferme dans son parc une colonne brisée en hommage au chanteur. Photo Frank Muller
« S'il vous plaît où se trouve la maison de Joe Dassin ? » Comme la Madrague à Saint-Tropez, voici la question touristique typique à Cotignac. Douter qu'il a, ici, profité des « Plus belles années de [s] a vie », pour reprendre un de ses tubes, est impossible après avoir partagé les souvenirs d'Huguette Caren.
Aujourd'hui peintre sur étoffe, elle est la belle personne qui initia ses dix années de bonheur dans le Var.
Au coin de l'âtre de sa bastide, le récit de « son » Joe Dassin réchauffe l'âme aussi sûrement que « L'Eté indien ».
L'anecdote de son arrivée au village déclenche toujours son lot de mâchoires décrochées. « A l'époque, j'étais présidente du comité des fêtes. Comme nous ne roulions pas sur l'or, j'ai soumis cette idée au maire : un terrain du domaine communal en guise de cachet pour faire venir Joe Dassin ! » Henri Beausset acceptera le marché.
En 1968, « Siffler sur la colline » colonise les ondes, mais Joe Dassin est loin de se douter qu'il va atterrir sur celle de Cotignac et y construire sa maison... « Il est venu en repérage après un gala. Nous avons partagé le gigot à la maison et je lui ai fait découvrir la parcelle. C'était à la Fontaine d'amour. Un bel endroit, mais Joe estimait qu'elle était trop près du village. Il redoutait d'être assiégé par les fans. J'ai alors pensé à un terrain de 3 000 m² quartier Saint-Joseph, sur les hauteurs, près du monastère. Et ça a fait tilt tout de suite : Joseph, c'était aussi son vrai prénom ! », sourit Huguette.
Cotignac remplace Tahiti
Le 12 août 1968, le concert se déroule merveilleusement à l'école communale et scelle les liens de « l'équipe varoise à Jojo ». En 1971, Huguette ouvre son hôtel Lou Calen, qui devient le repère du chanteur, pourtant habitué du Moulin de Mougins. « La première fois, il s'est mis au standard. Les clients n'en croyaient pas leurs yeux. Avec lui c'était la bosse de rire assurée ! »
L'histoire d'amitié évolue si favorablement que Joe et sa femme Maryse décident de faire leur nid sur le territoire. Ironie du sort, la villa sera achevée quelques jours avant son mariage avec une autre femme, Christine Delvaux...
« La rupture a eu lieu pendant la construction. Beaucoup d'entre nous pensaient que cette femme ne ferait pas son bonheur, mais allez persuader un homme amoureux... », glisse Huguette en haussant les épaules.
Lorsque Joe lui annonce que ses noces initialement prévues à Tahiti, auront lieu à Cotignac, (CBS payant l'intégralité des frais dans l'Hexagone mais beaucoup moins en Polynésie...), elle manque de défaillir... de joie !
Le 14 janvier 1978, près de 500 invités convergent vers le haut Var. La veille, Christine apprend qu'elle est enceinte. Ce sera Jonathan, avant Julien en mars 1980.
Le maire, Henri Martin, unit le couple. En soirée, une nouba musicale rassemble Serge Lama, Jeane Manson ou Stavros Niarchos autour du marié qui alterne micro et guitare. Autant d'instantanés d'un bonheur partagé par Vincent Tivoli, localier pour Nice-matin, intronisé « ami » lors d'une visite de chantier de la villa. « Avec Joe, le tutoiement fut immédiat ! »
« Il était une fois Joe Dassin », c'est aussi cela. Une proximité et une chaleur humaine qu'aucune comédie musicale, hélas, ne pourra jamais saisir.
Extraits des l'émissions de FR2 du 30 août 2010 et du 11 novembre 2010 "C'est au programme..."
Livre : "Joe Dassin : derniers secrets"
De Robert Toutan
Editions du RocherEn ce moment on célèbre les 30 ans de la disparition de Joe Dassin ! Emissions de télé, réédition de CDs, comédies musicales, l'artiste n'a jamais été aussi présent ! Dans ce concert de louanges, nous avons souhaité ce matin entendre un autre témoignage : sans concession et peut-être "politiquement incorrect", celui de Robert Toutan, l'attaché de presse de Joe Dassin pendant 13 ans. Frédéric Zeitoun l'a rencontré pour vous !
La comédie musicale "Il était une fois Joe Dassin" débarque dans les grandes salles de France à l'automne 2010. Une série de représentations est programmée au Grand Rex à Paris à partir du 1er octobre 2010
Plus qu'une comédie musicale, un véritable hommage: "Il était une fois Joe Dassin" retrace les 15 ans de carrière du regretté chanteur de "L'été Indien" ou des "Dalton". Mis en scène par Christophe Barratier, ce spectacle grand format arrivera dans les grandes salles de France dès le mois d'octobre 2010 avec, pour commencer, une quarantaine de représentations au Grand Rex à Paris.
Trente ans après la mort de Joe Dassin, la comédie musicale sera jouée aussi dans les autres grandes villes de France.
"Il était une fois Joe Dassin"
passera successivement à
Caen (Zénith, le 17 novembre)
Rouen (Zénith, le 18 novembre)
Rennes (Le Liberté, le 19 novembre)
Nantes (Zénith, le 20 novembre)
Metz (Les Arènes, le 24 novembre)
Strasbourg (Zénith, le 25 novembre)
Dijon (Zénith, le 26 novembre)
Orléans (Zénith, le 27 novembre)
Le Mans (Antarès, le 28 novembre)
Lille (Zénith, le 1er décembre)
Lyon (Halle Tony Garnier, le 7 décembre)
Grenoble (Summum, le 9 décembre)
Saint-Etienne (Zénith, le 10 décembre)
Clermont-Ferrand (Zénith d'Auvergne, le 11 décembre)
Marseille (Le Dôme, le 14 décembre)
Toulouse (Zénith, le 15 décembre)
Montpellier (Zénith Sud, le 17 décembre).
"Il était une fois Joe Dassin" se propose, à travers un spectacle musical parcourant une quarantaine de ses succès, de relater le destin de cet "enfant Américain", de l'univers enjoué des "Dalton" jusqu'aux couleurs de "L'été indien". Et de se rapprocher un peu plus de ce perfectionniste qui se voulait sans histoires, pour au-delà de l'icône célébrée, découvrir une fragilité qui s'appelait peut-être mélancolie
il était une fois Joe Dassin le clip du spectacle musical
Clip officiel du spectacle musical
IL ETAIT UNE FOIS JOE DASSIN
qui sera présenté en octobre au grand REX à Paris
puis en tournée dans toute la France...
Mis en scène par Christophe Barratier, cet hommage en chansons sera assuré par une troupe de jeunes artistes. Cécilia Cara ("Roméo & Juliette", "Grease"), Joanna Lagrave ("Star Academy 8"), David Ban ("Grease"), Arnaud Léonard ("Le Roi Lion"), Edouard Thibaud ("Chance !", "Spamalo"), Chiara Di Bari ("Hair", Notre-Dame de Paris", "La petite sirène"), Florence Coste ("Aladin", "La petite sirène"), Richard Charest ("Notre Dame-de-Paris", "Rabbi Jacob"), et de nouveaux visages, Charlotte Berry ou Vincent Goursalo, entre autres, font en effet partie de cette belle aventure.
Alternant des images de la troupe sur scène avec celles des préparatifs du spectacle, le premier clip extrait d'"Il était une fois Joe Dassin" est désormais disponible. Pour ce single, la troupe reprend "Il était une fois nous deux", chanson interprétée initialement par Joe Dassin en 1976 sur l'album "Le Jardin du Luxembourg".
La troupe du spectacle musical Il était une fois Joe Dassin sur FR2
Ce dimanche sur le plateau de vivement dimanche de Michel Drucker la troupe du spectacle musical de Christophe Barratier nous a chanté le premier extrait avec la chanson
Voici la vidéo du duo à pleurer de Julien Dassin avec son papa nous chantant "Salut"...
A l'occasion des 30 ans de sa disparition
une nouvelle compilation vient de sortir dans les bacs.
"Joe Dassin les 100 plus belles chansons"
et la réédition
du
triple cd best of
de 2009
avec un nouveau look .
L'ALBUM SOUVENIR
En septembre sortira le livre album photo de famille de sa soeur Rickie que vous présente l'éditeur :
Presses de la Cité (sortie le 9 septembre 2010)
Il y a trente ans disparaissait un des chanteurs les plus doués et les plus aimés des Français : Joe Dassin. Ses chansons, dont au moins un trentaine sont encore aujourd'hui des tubes incontournables, font toujours le bonheur des programmateurs radio et des maisons de disques. Les jeunes générations, à l'image de leurs aînés, sont immédiatement conquis par les refrains éternels que sont devenus : L'Eté indien, Les Pains au chocolat, Marie-Jeanne, Les Daltons, Et si tu n'existais pas, Les Champs Elysées… Cet extraordinaire engouement, jamais démenti en 20 ans de carrière et 30 ans après sa mort, est suffisamment exceptionnel pour faire l'objet d'un album souvenirs écrit par ses proches. Sa soeur Richelle et son fils cadet Julien ont ouvert leurs archives personnelles et leurs coeurs pour nous livrer un témoignage bouleversant et inédit. Ils reviennent sur la carrière de
l'artiste hors du commun et mais aussi sur l'histoire personnelle d'un homme de bien que nul n'a pu oublier tant il a marqué son époque par son talent et son charme.
J'avais envie de partager avec vous ce moment de grande émotion avec la chanson de Julien Dassin en hommage à son papa...Et devinez qui à composé la musique lol ...
France 3 diffuse le 20 mai 2009 à 20h45 un documentaire intitulé
"La véritable histoire de Joe Dassin"
Programme qui esquissera un portrait de l'artiste et devrait
révéler des facettes insoupçonnées de la personnalité de
l'artiste disparu.
Le documentaire passera également en revue ses plus grands succès, des Dalton à l'Eté Indien, en passant par Les Champs-Elysées, le tout parsemé de ses plus célèbres interviews.
Joe Dassin et ses chansons inoubliables... Joe Dassin, de sa naissance à New York en novembre 1938 à sa mort à Papeete en août 1980.
Au-delà de l'artiste accompli, artisan d'une des plus importantes success story de l'histoire de la chanson française,Ce documentaire révélera un homme à l'enfance bourgeoise et parfois difficile.
Un homme extrêmement cultivé, parfois complexé, arrivé dans le monde de la chanson par hasard. Un homme assumant totalement le côté «populaire» de son art. Un homme enfin dont la vie fut jalonnée de joies inouïes mais également de drames...
de Joe Dassin, France Bleu lui rend hommage toute la journée du 3 avril 2009
CD 1
1 Et si tu n’existais pas
2 Cecilia
3 La fleur aux dents
4 Salut les amoureux
5 Depuis l’année dernière
6 Le petit pain au chocolat
7 Siffler sur la colline
8 Le chemin de Papa
9 Dans les yeux d’Emilie
10 Ma bonne étoile
11 Je change un peu de vent
12 Ca m’avance à quoi ?
13 Le marché aux puces
14 Le grand parking
15 Le temps des œufs au plat
16 Salut
17 Guantanamerra
18 Me Que Me Que
19 L’Amérique
20 Les Champs Elysées
CD 2
1 L’équipe à Jojo
2 Les Dalton
3 La complainte de l’heure de pointe
4 La Bande à Bonnot
5 Il faut naître à Monaco
6 Excuse Me Lady
7 Le moustique
8 Viens voir le loup
9 Tout bébé à besoin d’une maman
10 Comme la lune
11 Pauvre doudou
12 Bip Bip
13 Vade Retro
14 La Luzerne
15 Taka Takata (la femme du torero)
16 Un cadeau de Papa
17 Un garçon nommé Suzy
18 Coté banjo, côté violon
19 Billy le Bordelais
20 Fais moi de l’électricité
CD 3
1 L’été indien
2 A toi
3 Mon village au bout du monde
4 Marie Jeanne
5 Le café des 3 colombes
6 Ca va pas changer le Monde
7 Les plus belles années de ma vie
8 Si tu t’appelles mélancolie
9 Happy Birthday
10 Ton côté du lit
11 La première femme de ma vie
12 Le château de sable
13 Il était une fois nous deux
14 Un lord anglais
15 La demoiselle de déshonneur
16 Dans la brume du matin
17 Ma musique
18 Le jardin du Luxembourg (version longue)
Les chansons de Joe Dassin continuent de trainer dans nos têtes, dans des films, sur les radios, en TV… Plus que jamais leur force et leur élégance nous touchent. A travers ses titres, Joe Dassin voulait procurer du bonheur aux gens et les aider à vivre, c’est peut être pour cela que ses textes ciselés et ses refrains en apparence léger continuent de nous faire chanter.
Ce coffret 3 CD regorge de hits qui n’ont pas pris une ride : L’été indien, Les Daltons, Et si tu n’existais pas, La fleur aux dents, Le petit pain au chocolat, Cécilia, A toi, Bip Bip, La bande à Bonnot, Le Chemin de Papa, Ma bonne étoile, L’Amérique, Les Champs Elysées… et le superbe Depuis l’année dernière découvert en 2005.
BIOGRAPHIE
Joseph Ira Dassin, dit Joe Dassin est né le 5 novembre 1938 à New York et meurt le 20 aout 1980 à l'âge de 41 ans d'une crise cardiaque pendant des vacances à Papeete, Tahiti. On peut voir sa tombe à l'Hollywood Forever Cemetery,
un cimetière d'Hollywood en Californie.
Il est le fils de Jules Dassin (qui nous quitte le 31 mars 2008 à Athènes à l'age de 96 ans ),
réalisateur de films, d'origine juive russe,
et de la Hongroise Béatrice Launer, violoniste virtuose.
Joe Dassin Chanteur francophone et compositeur américain et français a connu plusieurs succès dans la francophonie.
Pendant son enfance, il habite New York et Los Angeles. À cause du maccarthisme, ses parents s'expatrient en Europe. La famille déménage de nombreuses fois et Joe connaît beaucoup d'écoles, suivant son père dans ses tournages. Il étudie à l'Institut Le Rosey en Suisse, passe son bac à Grenoble, puis étudie l'ethnologie à l'université du Michigan. Il revient par la suite en France et travaille comme technicien pour son père, puis fait quelques figurations dans ses films.
1955 - Joe repart aux USA pour continuer ses études, il commence à jouer de la guitare et à chanter des chansons de Brassens avec un camarade.
1958 - Joe enregistre quelques thémes pour le film La Loi que réalise son père, devenu un célébre cinéaste.
1962 - Joe revient en Europe, il s’installe en Italie, puis son père l’engage comme assistant sur le tournage de Topkapi, il devient ensuite animateur à Radio Luxembourg.
1965 - Après qu’il ait signé le premier contrat d’artiste français chez CBS (installé depuis peu en France), sort un premier disque, qui ne marche pas. Il sera heureusement suivi de Guantanemera et de Bip Bip qui obtiennent un succès d’estime.
Cette même année, il rencontre Jacques Plait, qui devient son directeur artistique.
1966 - Ca m’avance à quoi, sorti en 45 tours, commence à passer sur les ondes. Il sera suivi d’une nouvelle version de Guantanemera. Puis Joe s’envole pour les Etats-Unis où il va enregistre son 1er album. Excuse me lady sort en novembre et décolle immédiatement.
1967 - Les Daltons propulsent Joe en tête des hits parades, il sera suivi de Marie-Jeanne et d’un deuxième album.
1968 - Sortie de Siffler sur la colline et de La bande à Bonnot.
Joe se lie d’amitié avec Carlos, pour qui il écrira plusieurs chansons.
Il boucle un nouvel album avec les titres sortis en 45 tours auquels s’ajoutent Ma Bonne étoile et Le petit pain au chocolat.
1969 - Après le succès du précédent album, sort le 3ème, sur lequel figure l’un de ses plus gros tubes Les Champs Elysées. Joe passe en vedette à l’Olympia.
1970 - Joe obtient le Grand prix du disque de l’académie Charles Cros pour l’album Champs Elysées.
Sortie en 45 tours de L’Amérique et Cécilia, puis album, avec en prime La fleur aux dents et L’équipe à Jojo. L’album est disque d’or en dix jours.
1971-72 - Sortie d’un nouvel album au succès mitigé, puis tournée à travers le monde. Nouveau 45 tours Taka-taka qui reçoit un bon accueil, et qui sera suivi d’un album avec La complainte de l’heure de pointe, Salut les amoureux et Le moustique.
1973-74 - Au terme de deux années difficiles, Joe retrouve le chemin du succès avec Vade Retro et Si tu t’appelles Mélancolie.
1975 - L’été indien est incontestablement le tube de l’été, le single est suivi d’un album ou l’on trouve Et si tu n’existais pas, Ca va pas changer le monde, Il faut naitre à Monaco…
Joe flirte à nouveau avec le succès.
1976 - Tournée avec le groupe Martin Circus, sortie d’une compilation, puis d’un nouvel album, avec Le jardin du Luxembourg, A toi et Le café des trois colombes…
1977 - Tournée en Espagne et en Amérique du Sud. Sortie de l’album Les femmes de ma vie avec Dans les yeux d’Emilie.
1978 - Joe enregistre une chanson en grec avec sa belle mère Mélina Mercouri pour le film Cri de femmes.
1979 - Sortie de Le dernier slow, qui sera l’un des slows de l’été, puis Joe travaille avec Tony Joe White sur un album en anglais.
1980 - Sortie de The guitar don’t lie. Joe travaille sur un nouvel album en anglais, mais son étât de santé n’est pas bon ; en juillet, il est victime d’un infarctus. Pour se reposer, il s’envole pour Pappeete, où il s’effondre, le 20 août.
Les chansons de Joe continuent de faire vivre sa mémoire, nottament à travers les compilations et les intégrales. A noter en 2005, pour les 25 ans de sa disparition, la découverte de trois titres inédits de grande qualité qui n’avaient jamais été mixés :
Trois Caravelles, A la folie
et le superbe Depuis l’années dernière qui sera repris en synchro dans le film Camping et qui figure dans le somptueux coffret 3 CD Best of sorti le 2 mars.
Joé Dassin a aussi composé pour d’autres :
- Carlos : Big bisou, Le Bougalou du loup garou, Senor météo, Crésus et Roméo en duo avec Joe Dassin - France Gall : Bébé requin, Toi que je veux, La Vieille fille, 24 / 36, Souffler les bougies - Marie Laforêt : Siffle, siffle ma fille - Mélina Mercouri : Le Portugais, Je suis grecque...
Le 10 octobre 2006, au Capitol à Québec, eu lieu la première mondiale du spectacle musical intitulé Joe Dassin la grande fête musicale. Danseurs, musiciens et chanteurs ont redonné vie aux chansons de Joe. Une tournée s'ensuit : Boston, New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Toronto et Montréal...
Un album de reprises, Salut Joe ! Hommage à Joe Dassin produit par Stefie Shock, a été réalisé par des artistes québécois : Stefie Shock, Le Moustique - Les Respectables, Siffler sur la colline - Pierre Lapointe, Dans les yeux d'Émilie - Patrick Norman, Dans la brume du matin - Guy A. Lepage & Marc Labrèche, Salut les amoureux - Sébastien Lacombe, Le petit pain au chocolat - Mélanie Renaud, Il était une fois nous deux - Dobacaracol, Et si tu n'existais pas - Éric Lapointe, À toi - Les Breastfeeders, Bip-Bip - Mario Pelchat, Les Champs-Élysées - Raphaël Torr, L'Amérique - Mara Tremblay et Stefie Shock, L'été indien - Christophe Miossec, Salut les amoureux - Willy Denzey, Et si tu n'existais pas - Les Castafiores, Siffler sur la colline - Rock Voisine, Salut les amoureux - Explosion de Caca, Les Daltons - Le groupe de punk rock américain NOFX a également repris Aux Champs-Elysées en français.
Voilà un petit montage pour cette jolie chanson du répertoire de Joe Dassin
Quand on sera deux
( P.Morelli, "A.Canzuncella")
adaptation: Claude Lemesle et Pierre Delanoé
enregistré en décembre 1977 pour l'album "Les femmes de ma vie"
Faut mettre des rideaux et des coussins fleuris
Des rayons pour les livres, un grand canapé-lit
Où il fera bon vivre, où l'on aura bien chaud
Quand il y aura du givre ou de la pluie sur les carreaux
Quand on vivra ensemble, je te ferai ta maison
Et ses fenêtres s'ouvriront sur l'horizon
Un mur ça monte vite quand le maçon est amoureux
Tout sera si facile quand on sera deux
Faut mettre son berceau du côté du soleil
Pour que sa vie soit belle à son premier réveil
Et pour qu'il se rappelle, l'enfant qui nous viendra
Que c'était une fête d'ouvrir les yeux dans tes bras
Quand on vivra ensemble et qu'il sera notre avenir
Il te regardera pour apprendre à sourire
L'enfance est moins fragile quand le père est amoureux
Tout sera si facile quand on sera deux
Faut mettre de l'espoir comme on mettrait des fleurs
Et s'allumer des rêves comme des projecteurs
Se dire cent fois "je t'aime" ou l'écouter cent fois
Annoncer la nouvelle en la criant sur tous les toits
Quand on vivra ensemble nous auront l'éternité
Si c'est pas suffisant, on va la prolonger
Le printemps passe vite quand les oiseaux sont amoureux
Tout sera si facile quand on sera deux
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Ce 20 août 2008 nous fêtons ton 28ème anniversaire depuis que tu nous a quitté.
Et cette année le 5 novembre tu aurais eut 70 ans...
Mais tu resteras dans nos coeurs le jeune homme de 42 ans si élégant dans son costume blanc...
Happy birthday (Joe Dassin)
Happy birthday,
C'est pas parce qu'on est seul qu'on n'a pas le droit de danser
De boire du champagne à sa propre santé
De tout illuminer et de se répéter : "La vie, la vie est belle !"
Happy birthday,
Il est beau mon gâteau, cette année un peu plus petit
Et y a plus de bougies et je vais dîner aux chandelles
En bonne compagnie, la speakerine ce soir est belle
L'an dernier nous étions toi et moi
Cette année tu manques à mon gala
Et je danse sans partenaire
Un ballet qui n'en finit pas
Happy birthday,
C'est pas parce qu'on est seul, qu'on n'a pas le droit de parler
Du beau temps, de la neige et des anniversaires
Qui se sont éloignés, des prochains dont tu n'auras rien, rien à faire
Happy birthday,
Je me suis fait cadeau du blouson que tu n'aimais pas
Et d'un bel agenda pour tous mes rendez-vous d'amour
Avec toi, pourquoi pas, si tu reviens chez nous un jour
L'an dernier nous étions toi et moi
Cette année tu manques à mon gala
Et je danse sans partenaire
Un ballet qui n'en finit pas
Je tiens à vous remercier pour votre soutien et j'ai décidé de reprendre mon blog même si dans mon coeur... il fait toujours froid... Même si la cicatrice est toujours grande ouverte... Même si je n'ai goût à rien...
Les chansons de Claude me font pleurer, celle de Joe Dassin me rendent nostalgique et les belles chansons à textes que j'écoute sur RFM me rendent triste...
Le soleil du midi ne me réchauffe plus et pourtant il faut bien aller de l'avant mettre un pas devant l'autre et avancer la où le vent de la vie veut bien m'emmener...
Je ne pense pas que je vais vous mettre la vidéo de Kiri le Clown il est encore trop tôt à mon avis...
Vous me manquez aussi ... et j'ai refermé la seule porte qui me permettait de m'évader un peu en pensant à autre chose...
Pour commencer je vais vous faire partager une jolie chanson interprétée par Joe Dassin "SALUT" texte de circonstance ( le mois d'août me rappelle toujours la disparition de Joe... )... après l'adieu... Je vous dis salut c'est encore moi...mais dans quel état !!!!
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Mon île est triste,
C'est une plateforme d'acier,
Perdue dans les brouillards du Nord.
La mer d'Iroise est un grand petrolier,
Où tout est noir, le ciel et l'eau.
Ça va faire trois mois
Que l'on est séparés.
Trois mois de trop.
Mais l'hélicoptère,
Qui vient d' Angleterre
Va m'apporter bientôt
Ta lettre.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Quel drôle de siècle,
Où pour gagner sa vie,
Il faut en perdre le meilleur
Tu m'oublies peut-être,
Dans ce lointain pays,
Où l'on fait le parfum des fleurs.
Ecris-moi, je t'en prie.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Si tu penses à moi,
Comme je pense à toi.
Je ne vais pas les citer ici mais parler de toi celui qui restera dans mon coeur le jeune homme de 42 ans dans son costume blanc, aujourd'hui tu aurais 60 ans mais comme dit Patrick Sébastien tu as l'habit des anges tu resteras dans nos pensées avec cette image.
C'est trop triste de partir si vite et comme ça en laissant derrière toi de magnifiques enfant dont tu serais fier.
Tout en écoutant cette chanson "SI TU PENSE A MOI" qui était celle que j'écoutais en permanence sur mon pic-up en 1980 et en particulier ce 20 août 1980 quand j'ai appris cette terrible nouvelle: Joe Dassin vient de nous quitter...
J'en ai encore les larmes aux yeux...
Pour la seconde chanson c'est un titre inédit déniché par les enfants de Joe lors du déménagement de la maison de Feucherolle qui a du être vendue. Cette chanson est restée oubliée dans un carton suite au succès de l'été indien .
14Et si tu n'existais pas (À toi, Joe Dassin)Camélia Jordana 03:35