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Biographie
Un premier album comme un appel au voyage, suivez Guillaume Grand sans préavis.
Il a vécu son enfance au rythme des mutations de son père. Des déménagements comme des voyages sans fin.
Dans les cartons de ce jeune auteur-compositeur, on trouve une guitare dont on entend presque le bois craquer à force d'avoir été malmenée; une voix rocailleuse et minérale qui accroche l'oreille; et une sacrée énergie vitale comme un sentiment d'urgence à exister.
Une névrose par-ci (« je suis hypocondriaque »), une obsession par-là (« je suis un hyperactif du bonheur »), Guillaume vit chaque jour comme si c'était le dernier et n'arrive pas à fermer les yeux s'il n'a pas vécu quelque chose de fort dans la journée.
"L'amour est laid", certes, mais le disque, lui, est beau.
INTERVIEW de Jonathan Hamard, rédacteur
Très angoissé par ses premières interviews, Guillaume Grand n'hésite cependant pas à se raconter à cœur ouvert dans son premier opus "L'amour est laid" qui est paru en bacs lundi dernier, le 4 octobre. Faisant preuve d'une très grande humilité, il est toutefois fier des compositions qu'il propose dans ce premier album qui font la part belle à l'amour sous toutes ses formes. Inspiré par ses voyages et ses expériences personnelles, Guillaume Grand nous livre douze titres qui oscillent entre optimisme et désarroi.
J'ai l'impression que ton premier album est le fruit d'un long parcours inspiré de choses que tu as vécu et surtout des nombreux voyages que tu as effectué lors de ton enfance et de ton adolescence (Jonathan Hamard, rédacteur).
Guillaume Grand : C'est vrai que j'ai déménagé plusieurs fois en France jusqu'à l'âge de 14 ans avant de partir pour les Antilles pendant mon adolescence. J'ai découvert une culture différente et ce que j'ai pu écouter comme musique était différent. J'y suis resté jusqu'à mes 18 ans avant de rentrer en France. J'ai à nouveau traversé le pays. Ces voyages ont marqué cet album, même si ce n'est pas le fait d'avoir habité dans des contrés différentes mais d'avoir vu et surtout cherché des choses différentes ici et là qui m'ont orienté.
On les retrouve en tout cas sur ton premier opus "L'amour est laid" dont tu es l'auteur, le compositeur et l'interprète. Tu as commencé à travailler dessus il y a longtemps avant qu'il soit prêt à paraître, non ?
J'ai commencé à faire des chansons il y a deux ans et demi. Je me suis d'abord posé et j'ai essayé de vivre le plus de choses possible. Dès que je sens que je tiens quelque chose, je me lance dans l'écriture. J'ai commencé seul dans mon coin à écrire des choses car on a toujours un peu honte de ce qu'on propose au début. J'ai ensuite fait des concerts dans les Landes durant lesquels j'ai pu jouer plusieurs de mes premiers titres. J'ai ensuite écrit un album en anglais. On l'a proposé sur Paris à plusieurs boites mais personne n'en a voulu...
Il n'existe pas ?
Non, il n'existe pas. J'ai alors recommencé à écrire de nouvelles chansons mais en français. On a produit trois titres, avec mon manager et producteur actuel, qu'on a proposé à divers maisons de disque. C'est EMI qui a réagi en premier et avec qui on a bossé directement. Globalement, entre les débuts de l'écriture et le projet abouti, il y a trois ans qui se sont écoulés.
De ces trois premières chansons, ton premier single "Toi et moi" en fait partie ?
Oui, c'est la première chanson que j'ai écrite et produite en français.
C'est l'une des raisons qui t'ont poussé à le choisir comme premier single ?
Non pas du tout. C'est tout simplement parce que c'est un titre assez chaleureux et qui correspondait bien avec la période estivale.
Il est d'ailleurs en téléchargement sur les plateformes. Tu appréhendes le succès ?
Pour l'instant ça se passe super bien. "Toi et moi" est premier des téléchargements en variété sur iTunes. Le clip aussi est beaucoup regardé. On a dépassé les 200 000 personnes l'ayant regardé. Pour la suite, j'appréhende la charge de travail. S'il y a beaucoup de travail, c'est très bien, ce n'est pas tant que je sois inquiet. Je serai à fond tous les jours s'il le faut quoi qu'il en soit. Et puis, admettons que ça se passe de mieux en mieux, la renommée ne me fait pas peur. Je ne perdrai pas la tête.
"Toi et moi" donne aussi lieu à des comparaisons, notamment avec Grégoire pour son titre "Toi + moi". Musicalement, vous n'êtes pas trop éloignés, et au niveau du timbre de la voix non plus. Du fait, il y a un amalgame possible. Tu es flatté par ceux qui te comparent à lui ou tu trouves que cette comparaison n'a pas lieu d'être ?
Non, je ne suis ni flatté ni craintif de cette comparaison, d'autant que mon titre "Toi et moi" était déjà écrit lorsque Grégoire a sorti le sien. Je n'allais pas changer mon titre pour autant. Après, on fait une musique qui peut être comparée mais on ne va pas dans la même direction. Je ne pense pas avoir le même genre d'album que lui.
Justement, toi qui débute avec une maison de disques, et vu qu'on vient de parler de Grégoire, quelle est ton opinion à propos de My Major Company ?
Je n'ai pas vraiment d'avis sur le sujet. J'avoue ne pas avoir vraiment accroché à tout ce qui a été produit par My Major Company. Sur le principe, c'est cool, ça leur permet de pouvoir s'en sortir. Tant mieux pour ceux qui sont dedans et à qui ça profite.
Pour revenir à ton album qui lui n'a pas eu besoin des internautes pour être produit, pourquoi dire que "l'amour est laid" ?
Il ne faut pas le prendre au pied de la lettre. Il ne faut pas y voir l'amour dans un couple entre un homme et une femme. C'est plutôt l'idée que les rapports humains sont compliqués en général. Je n'ai pas eu de soucis particuliers avec les filles. C'est juste que c'est compliqué d'aimer, d'être aimé. C'est aussi de savoir se demander si ma famille m'aime, si j'aime ma femme, si elle m'aime aussi... Quand je fais un bilan de cet album et en particulier des textes, c'était pour moi une évidence de l'appeler "L'amour est laid".
Pourquoi être bâillonné sur la pochette du disque alors ?
C'est parce qu'en amour, il y a selon moi des choses qui ne sont pas chouettes à dire, qui sont des vérités mais qui ne font pas plaisir à entendre. Si on prend l'exemple d'un couple, il y a forcément des non-dits qui persistent parce qu'ils ne sont pas non plus faciles à exprimer.
"L'amour est laid", mais ton album est plutôt optimiste. Chaque titre est un morceau de vie qui nous incite à profiter au maximum de chaque moment.
Oui, c'est comme ça que je pense. C'est marrant que tu l'ais bien perçu comme ça. Toutes les histoires ne finissent pas forcément bien mais j'essaie de dire que les désagréments de la vie sont des faux problèmes et qu'il faut savoir les dépasser pour avancer.
Et toi justement, comment penses-tu avancer dans l'avenir ?
Le plus important pour moi, c'est de pouvoir jouer sur scène et surtout de chanter le plus longtemps possible mes morceaux. C'est là où il se passe le plus de choses, c'est là le meilleur. Après, je n'espère pas grand-chose mais tant mieux si ça dure. J'aimerais aussi écrire pour d'autres personnes, même si je n'ai pas encore réfléchi sur la question. Pour l'instant, j'assume mon premier album.
Tu parles de la scène. Tu envisages de chanter devant le public ?
On a fait une première partie à la Maroquinerie le 5 octobre et au mois de novembre, je ferai les premières parties de Justin Nozuka, un peu dans toute la France. En novembre, on fera aussi la première partie de l'Olympia de Raphaël, et puis peut-être deux dates à Bruxelles.
Tu connais bien Raphaël ?
Pour faire court, Raphaël a initié notre projet à son origine afin qu'on entre vite dans une phase de travail avec EMI. Il produit des artistes mais il ne s'en vante pas, c'est son jardin secret.
Et un concert rien que pour toi, c'est prévu ?
Bientôt, peut-être à la Maroquinerie.
Bonne chance alors !
Merci, à bientôt.