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Article Corse matin
Publié le dimanche 30 janvier 2011 à 16H32
Joe Dassin : dix ans à siffler sur la colline de Cotignac
L'hôtel d'Huguette Caren, ici avec Vincent Tivoli, était le refuge habituel de Joe Dassin. Sa chambre était la n°6. Aujourd'hui fermé, Lou Calen renferme dans son parc une colonne brisée en hommage au chanteur. Photo Frank Muller
« S'il vous plaît où se trouve la maison de Joe Dassin ? » Comme la Madrague à Saint-Tropez, voici la question touristique typique à Cotignac. Douter qu'il a, ici, profité des « Plus belles années de [s] a vie », pour reprendre un de ses tubes, est impossible après avoir partagé les souvenirs d'Huguette Caren.
Aujourd'hui peintre sur étoffe, elle est la belle personne qui initia ses dix années de bonheur dans le Var.
Au coin de l'âtre de sa bastide, le récit de « son » Joe Dassin réchauffe l'âme aussi sûrement que « L'Eté indien ».
L'anecdote de son arrivée au village déclenche toujours son lot de mâchoires décrochées. « A l'époque, j'étais présidente du comité des fêtes. Comme nous ne roulions pas sur l'or, j'ai soumis cette idée au maire : un terrain du domaine communal en guise de cachet pour faire venir Joe Dassin ! » Henri Beausset acceptera le marché.
En 1968, « Siffler sur la colline » colonise les ondes, mais Joe Dassin est loin de se douter qu'il va atterrir sur celle de Cotignac et y construire sa maison... « Il est venu en repérage après un gala. Nous avons partagé le gigot à la maison et je lui ai fait découvrir la parcelle. C'était à la Fontaine d'amour. Un bel endroit, mais Joe estimait qu'elle était trop près du village. Il redoutait d'être assiégé par les fans. J'ai alors pensé à un terrain de 3 000 m² quartier Saint-Joseph, sur les hauteurs, près du monastère. Et ça a fait tilt tout de suite : Joseph, c'était aussi son vrai prénom ! », sourit Huguette.
Cotignac remplace Tahiti
Le 12 août 1968, le concert se déroule merveilleusement à l'école communale et scelle les liens de « l'équipe varoise à Jojo ». En 1971, Huguette ouvre son hôtel Lou Calen, qui devient le repère du chanteur, pourtant habitué du Moulin de Mougins. « La première fois, il s'est mis au standard. Les clients n'en croyaient pas leurs yeux. Avec lui c'était la bosse de rire assurée ! »
L'histoire d'amitié évolue si favorablement que Joe et sa femme Maryse décident de faire leur nid sur le territoire. Ironie du sort, la villa sera achevée quelques jours avant son mariage avec une autre femme, Christine Delvaux...
« La rupture a eu lieu pendant la construction. Beaucoup d'entre nous pensaient que cette femme ne ferait pas son bonheur, mais allez persuader un homme amoureux... », glisse Huguette en haussant les épaules.
Lorsque Joe lui annonce que ses noces initialement prévues à Tahiti, auront lieu à Cotignac, (CBS payant l'intégralité des frais dans l'Hexagone mais beaucoup moins en Polynésie...), elle manque de défaillir... de joie !
Le 14 janvier 1978, près de 500 invités convergent vers le haut Var. La veille, Christine apprend qu'elle est enceinte. Ce sera Jonathan, avant Julien en mars 1980.
Le maire, Henri Martin, unit le couple. En soirée, une nouba musicale rassemble Serge Lama, Jeane Manson ou Stavros Niarchos autour du marié qui alterne micro et guitare. Autant d'instantanés d'un bonheur partagé par Vincent Tivoli, localier pour Nice-matin, intronisé « ami » lors d'une visite de chantier de la villa. « Avec Joe, le tutoiement fut immédiat ! »
« Il était une fois Joe Dassin », c'est aussi cela. Une proximité et une chaleur humaine qu'aucune comédie musicale, hélas, ne pourra jamais saisir.
Article de LAURENT AMALRIC
Spectacle "Il était une fois Joe Dassin"
Toulon Zénith Omega le mardi 1er février 2011
Nice Palais Nikaia le mercredi 2 février 2011
Nouveau clip 2010 de l'été indien
( Ward - V.Pallavicini / T.Cutugno - P.Losito)
adaptation Claude lemesle - Pierre delanoë
Ancien scopitone de 1975 ci dessous