Ci-dessous l'interview de Claude par Serge Bélair
avec l'aimable autorisation d'Hélène du Canada qui l'avait diffusée
avec l'"ENTRE LUI ET VOUS" le magazine du fan club Canadien de Claude Barzotti
Entrevue radiophonique
Claude a accordé l’entrevue ci-dessous à Serge Bélair en décembre 1993, suite à la sortie de son album de Noël
S.B. : Claude Barzotti est avec nous pour nous parler de « Barzotti chante Noël » De toute la production de Barzotti, c’est le premier album de Noël.
Claude : C’est le 2ème, c'est-à-dire que c’est le premier et le dernier, parce que je ne vais pas faire un album de Noël à chaque année ; ce n’est pas possible.
S.B. : Surtout que sur cet album vous avez des chansons traditionnelles, mais vous avez aussi des chansons originales qui sont de votre plume.
Claude : J’avais écrit un album complet de chansons de Noël originales, mais la maison de disques (RM records) a décidé que je devais faire quelques chansons traditionnelles que les gens aimaient particulièrement. J’ai donc décidé de faire un petit mélange.
S.B. : On va commencer par la partie du mélange qui est due à votre plume avec « DIS-MOI PAPA NOËL ».
Claude : C’est un duo avec une petite fille de 10 ans et tous les deux on demande au Père Noël de ne pas apporter de cadeaux comme d’habitude, mais plutôt d’apporter la paix sur la terre pour tous les peuples.
S.B. : Claude Barzotti, qu’est-ce qui vous reste des souvenirs des Noëls italiens ?
Comment on fêtait Noël chez vous ?
Claude : Ce qui me reste comme souvenir, c’est que chez nous, Noël c’est vraiment la fête de la famille et c’est souvent aussi le renouement d’anciennes amitiés un peu cassées et bien sûr, chez nous c’est la crèche qui va de pair avec le sapin, le vrai sapin qu’on va couper soi-même et bien entendu tout ça se termine par la Messe de minuit.
S.B. : Le sapin traditionnel nous amène merveilleusement bien à la deuxième chanson de l’album qui est « MON BEAU SAPIN ».
Nous ici en Amérique, nous avons surtout l’image du père Noël, du Santa Claus américain, mais en Europe du Nord c’est plutôt St Nicolas.
Claude : Oui c’est exact et c’est le 6 décembre que l’on fête la Saint Nicolas.
S.B. : Est-ce que Claude Barzotti se rappelle du premier cadeau de Noël qu’il a reçu de Saint Nicolas ?
Claude : Ah oui ! Je me souviens. On avait d’arriver en Belgique et j’avais reçu un petit camion. Ca c’est le premier cadeau que j’ai reçu. Par contre, quand le professeur m’avait demandé, comme tous les autres enfants de la classe, ce que j’avais reçu, j’avais dit que j’avais eu le jeu du monopoly, parce que je trouvais que ça faisait mieux.
S.B. : Quel est le premier cadeau que tu as offert avec ton argent à toi ? et c’était à qui ?
Claude : Un gros cadeau ! C’était à mon père, une fois que j’ai commencé à gagner ma vie avec la chanson, je lui ai offert une voiture, pour son anniversaire.
S.B. : C’est bien différent de ce qu’apporte le « PETIT PAPA NOËL » de la chanson que nous interprète Claude sur son album. De plus on peut y lire qu’il faudra bien se couvrir car, en général tout est blanc et il fait froid à Noël.
Claude : Ce que je trouve très triste, c’est que dans le temps tous les Noëls étaient blancs. Actuellement, malheureusement, il arrive souvent, je parle surtout pour l’Europe, qu’il neige plus pour Noël.
S.B. : C’est la même chose ici, on a eu des 24 décembre où il pleuvait.
Claude : Ca c’est horrible.
S.B. : Ca prend le blanc, d’aileurs le blanc devrait arriver le 24 décembre et ne s’en aller que le 2 janvier.
Claude : Tout à fait.
S.B. : Ceci nous amène donc à la chanson « NOËL BLANC ». Ensuite, dans la chanson « PETIT JESUS », qui est due à la plume de Claude Barzotti et dans laquelle il joue de la guitare en plus de chanter, c’est presqu’un résumé de tout ce qu’on espère, de tout ce qu’on regrette aussi, qui n’existe plus maintenant, des Noëls traditionnels.
Claude : Tout à fait et c’est pour ça que j’ai voulu écrire « Où est le père Noël, où sont les cheminées qui fument, celles où l’on peut glisser ». En fait, actuellement il n’y a plus de cheminées puisqu’elles sont remplacées par des radiateurs, et ça c’est bien dommage. « Où vont mourir les rêves, les vœux faits sous la neige, Où vont les mots d’enfants quand les enfants sont grands ». On est en train de perdre cela, j’ai l’impression que c’est une tradition qui se perd. « Où sont les noëls blancs, les soupers en famille, les réveillons d’antan, les messes de minuit ». Tout ça se perd également.
S.B. : C’est là que vous êtes allé chercher le titre de la chanson « PETIT JESUS ». Le sens chrétien de la fête est un peu perdu. C’est plutôt la fête du porte-feuille, pour le marchand. On a oublié le sens profond de Noël, sauf que vous vous lui rendez hommage et vous rendez hommage aux deux personnages qui sont au centre de toute cette belle histoire de la Nativité. Tout d’abord dans « PETIT JESUS » et aussi dans l’ « AVE MARIA » que vous interprétez également dans votre album. Ensuite, j’ai découvert votre « DOUCE NUIT » que je connaissais sous le titre « Sainte nuit », mais je ne connaissais pas les paroles de « DOUCE NUIT » que vous chantez.
Claude : Je vais t’avouer une chose Serge, moi je ne suis pas un spécialiste des chansons de Noël, alors ce que j’ai fait, j’ai pris 2 ou 3 cassettes de chants de Noël, d’ailleurs je les ai prises chez vous, ici au Québec, puis je suis rentré en studio et je me suis dit : "celle-là elle est belle, celle-là elle est belle aussi et puis je ne sais pas du tout si ce sont les bonnes paroles "(rires).
S.B. : Mais ce sont de vraies paroles, elles sont différentes que « Sainte nuit », mais la nuit est tout aussi douce dans votre « DOUCE NUIT ». Dans le texte de la chanson suivante, je vois qu’il est question d’enfants de 15 ans qui remontent le sentier qui mène à la chapelle et vous dites « Je me souviens de nous et de nos rendez-vous au pied de Saint Michel ». Est-ce un souvenir d’adolescence ?
Claude : Tout à fait.
S.B. : C’est la chanson autobiographique de l’album ?
Claude : Non, ce n’est pas celle-là la chanson la plus autobiographique de l’album, c’est « C’EST PAS NOËL ».
S.B. : Oui c’est vrai et vous y parlez du Saint Laurent et des flocons de neige qui tombent sur Montréal ; on y reviendra plus tard. Pour le moment, la chanson « NOËL », c’est ce petit sentier qui mène à Saint Michel, c’est une petite chapelle, ce sont les 15 ans de Claude Barzotti.
Claude : Exact.
S.B. : Quelle belle image dans cette chanson quand vous dites : « On remet à zéro les rancunes et les mots, on oublie tout ce soir ». plutôt que de dire on efface nos querelles.
Claude : Mais c’est souvent ce qui se passe à l’occasion de Noël et du Nouvel An. Lorsqu’on a des disputes avec quelqu’un on dit allez hop ! on repart à zéro, on oublie tout. Heureusement qu’il y a ces fêtes !
S.B. : Pour ce qui est de « GLORY, GLORY, ALLELUIA », Claude Barzotti s’est contenté de chanter la version originale d’une chanson qui avait été écrite au départ pour la Guerre de Sécession aux Etats-Unis et qui, au fil des ans, a été transformée en chanson de Noël, puisqu’on y parle de « la plus belle nuit du monde ». Quand vous avez commencé à choisir et à enregistrer les chansons de l’album, on était quel mois ? Est-ce possible de se mettre dans l’ambiance de Noël dans un studio ?
Claude : Tout est possible. En fait, j’ai pris la décision au mois de juin. Je me suis dit pourquoi ne pas faire un album de Noël comme tout le monde, pour être très original (rires); et j’ai mis en tout et pour tout pour écrire 10 chansons dont 4 que j’ai mises à l’intérieur de cet album, trois à quatre semaines.
S.B. : Mais quand vous avez enregistré en juillet, c’était loin d’être l’ambiance de Noël.
Claude : Je vais t’expliquer. En fait, je suis allé enregistrer cet album à Saint André les Alpes, c’est dans les montagnes, il n’y avait pas encore de neige et avec mon ami Bernard Estardy on s’est mis dans l’ambiance, on a écouté quelques chants de Noël dans son studio d’enregistrement et ensuite cela a été très vite.
S.B. : Est-ce que cela a été facile de retrouver l’image quand vous avez écrit la chanson « C’EST PAS NOËL » dont nous avons parlé plus tôt.
Claude : Ca c’est la chanson la plus facile que j’ai eu à écrire puisque c’est vrai, j’ai vécu cela en 1991. Je me souviens, je me trouvais chez vous, ici à Montréal et j’étais loin de mes filles et c’est vrai que pour un italien, Noël c’est vraiment la famille, et la famille c’est aussi mes filles et j’adore mes filles et c’est très dur d’être loin comme ça. Et je me souviens qu’il neigeait très très fort et j’avais une pensée pour elles.
S.B. : Et 400$ de frais de téléphone plus tard, c’était toujours pas Noël.
Claude : Au moins 400$ (rires).
S.B. : S’il y avait eu possibilité d’enregistrer plus de 10 chansons, qu’est-ce que vous auriez aimé ajouter de plus sur cet album ?
Claude : Des chansons de moi, pas par prétention, mais parce que c’est plus facile pour moi de chanter mes chansons plutôt que celles écrites par quelqu’un d’autre.
S.B. : Quelles sont celles qui sont restées dans le tiroir ?
Claude : Des titres ? Oh ! là, là, je ne sais plus.
S.B. : De quoi elles parlaient ?
Claude : Je ne sais plus vraiment, mais il m’en reste 6 dans mes tiroirs, alors peut-être que je referai un autre disque de Noël dans 10 ans, qui sait…
S.B. : Qu’est-ce que vous souhaitez aux gens ? Qu’est-ce que vous auriez à leur offrir dans vos vœux.
Claude : J’aimerais qu’on repeigne tout en couleurs comme je le disais dans ma chanson. Que tout soit plus beau. Ce que j’aimerais c’est beaucoup plus de paix et moins de guerres.
S.B. : On va mettre une seule couleur pour terminer ; c’est tout à fait la couleur mariste, c’est le bleu, avec l’ «AVE MARIA » interprétée par Claude Barzotti que l’on remercie de cet entretien.
Claude : Merci beaucoup à vous.