PUBLIÉ LE 8/02/2018
COURT-SAINT-ÉTIENNE – DRAME
Le sort s’acharne sur les restos stéphanois
Trois ans après l’incendie qui a ravagé le I Divi, c’est cette fois Le Chevelipont qui a été touché
Samedi dernier, un incendie s’est déclaré dans la salle du restaurant Le Chevelipont, situé à Court-Saint-Étienne. L’établissement, situé à quelques centaines de mètres du I Divi qui avait été en proie aux flammes il y a trois ans, est ainsi le deuxième restaurant à subir un incendie dans les environs. L’origine de l’incendie est toutefois bien différente ici, il provient d’un court-circuit, et non d’un règlement de compte…
C’est un gros coup dur pour Christophe Gustin. Ce dimanche matin vers 10 heures, il a découvert son restaurant dans un piteux état… L’intérieur du Chevelipont a été sévèrement touché par les flammes suite à un incendie qui s’est déclaré dans la nuit. Un choc pour son propriétaire qui a ouvert l’établissement il y a deux ans. « C’est douloureux, on est tous effondré. Ça a été une vilaine surprise de découvrir ça dimanche matin… », nous confie le Villersois.
D’après les experts descendus sur place au lendemain des événements, un court-circuit a été à l’origine de l’incendie. Fort heureusement, les dégâts sont restés limités et il n’y a pas eu de victime. « On a eu un peu de chance dans notre malheur. Ça n’a pas été un incendie très violent. Ce qui est vraiment problématique, c’est la suie et la saleté qui se sont déposées partout, dans toute la maison, et ce jusqu’aux étages. Lorsqu’on est arrivé dimanche, le feu était déjà éteint. Le plafond tendu se serait affaissé et aurait éteint les flammes», poursuit Christophe, qui a toutefois prévenu les pompiers de Wavre par mesure de précaution le lendemain matin.
Si le Villersois est dévasté par les événements, il ne se laisse pas abattre. il a déjà entrepris les démarches pour remettre son établissement à neuf. Depuis mardi déjà, des équipes sont sur le pied de guerre pour procéder à la rénovation totale des lieux. Mais, avant de parler de réouverture, il va falloir encore quelques mois. « On doit tout déblayer, tout nettoyer, et puis tout construire. On est effondré mais on se retrousse les manches. »
Des réservations annulées
Ce sera inévitablement une perte financière importante pour le patron et son équipe, dont le récent jeune chef qu’il vient d’embaucher. L’établissement situé sur la rue de Chevelipont, à Court-Saint-Étienne, à deux pas de l’Abbaye de Villers-la-Ville peut accueillir une cinquantaine de couverts.
Il va malheureusement devoir rester porte close encore un bon moment. «C’est un des pires moments pour fermer, avec la semaine de la Saint-Valentin qui arrive. J’ai prévenu tous les clients qui avaient déjà réservé pour cette semaine, mais je n’ai pas pu contacter tout le monde. il y a par exemple un client de Marseille que je n’ai pu joindre. Il va avoir une mauvaise surprise en arrivant au restaurant la semaine prochaine… »
Avant cet incendie, Christophe Gustin a connu d’autres difficultés. « En avril de l’année dernière, la route vers Court-Saint-Étienne avait été en travaux pendant six mois et on avait subi les problèmes de circulation. C’était une période difficile pour nous, mais on l’a surmontée. Cela fait plusieurs mois que l’on a sorti la tête de l’eau. On a reçu beaucoup d’éloges de la presse, de blogs. Et pile quand on était récompensé de nos efforts, cela nous tombe dessus », déplore le restaurateur, qui tenait le Suisse à la Bourse de Bruxelles.
Ce n’est pas le premier restaurant qui se retrouve en proie aux flammes de ce côté-là de Court-Saint-Étienne. À quelques centaines de mètres du Chevelipont, c’était le restaurant italien I-Divi qui prenait feu, en octobre 2014. Mais cette fois-là, ce n’est pas la cause accidentelle qui avait été avancée, mais bien la piste criminelle (voir ci-dessous).
Claude Barzotti allait régulièrement manger à l’I Divi. - Da.C
Grand habitué du I-Divi lorsque l’établissement faisait encore salle comble, Claude Barzotti s’y rendait très fréquemment, voire tous les jours. Et il ne s’en cache pas, il y mangeait… à l’œil. « Luigi était un ami et ne me faisait pas payer. J’y mangeais gratuitement et, en plus, c’était délicieux ! Je suis bien triste qu’il soit désormais fermé, mais dans ce genre d’événements, c’est surtout triste pour les patrons. »
Il faut dire que le Stéphanois habite à deux minutes à pied de l’établissement. La fermeture du Chevelipont ne l’attriste pas autant. C’est qu’il n’avait pas les mêmes relations avec le patron. « J’y ai été quelques fois, mais j’ai payé à chaque fois. Et en plus on ne m’offre même pas le pousse-café, sourit le chanteur stéphanois. Maintenant, je ne sors quasi plus. Je mange très peu et c’est pas plus mal pour ma ligne ! »
Comme nous vous l’annoncions dans notre édition du 28 juillet 2017, l’I Divi est en vente et ce depuis début juillet. Le propriétaire du restaurant, Luigi M. (60 ans), ainsi que son fils, David M. (33 ans), ont été inculpés, les 21 et 22 mars 2017 par un juge d’instruction bruxellois, pour prise d’otages, tentative d’évasion qualifiée, tentative de meurtre, incendie volontaire et dirigeant d’organisation criminelle. Les deux hommes ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’évasion en avril 2014 de la prison de Saint-Gilles de Mohamed Benabdelhak, un baron de la drogue français. Depuis lors, ils sont tous deux placés en détention préventive et sous surveillance électronique.
Des poursuites judiciaires qui l’ont probablement poussé à vendre son établissement, encore sinistré par le violent incendie qui l’a touché en octobre 2014.
Nous avons tenté de contacter l’agence immobilière qui se charge du bien pour avoir plus d’informations sur la vente, mais elle n’a pas souhaité communiquer. Claude Barzotti, lui, dit n’être au courant de rien, bien qu’il entretienne des contacts réguliers avec Luigi M.
S.G.