Chantal Gallia, pionnière de l'imitation, meurt d'un «brutal AVC» à 65 ans
Chantal Gallia était en compagnie de Linda de Suza et de Claude Barzotti lors de l'Olympia du 5 avril 1984,
rappelez-vous Claude faisait son premier Olympia en première partie de Linda de Suza
Claude Barzotti, Chantal Gallia et Linda de Suza, le 5 avril 1984, à l'Olympia. Leemage/Bridgeman
DISPARITION - L'humoriste, vedette des années 1970, est morte le 10 juillet. Sa bonne humeur, son insolence et ses parodies, notamment de la speakerine Denise Fabre, auront marqué les mémoires.
Sheila, Petula Clark, Karen Cheryl mais surtout la speakerine Denise Fabre, Chantal Gallia les a toutes pastichées avec une drôlerie qui n'appartenait qu'à elle. L'imitatrice, vedette des années à 90, est morte le dimanche 10 juillet à l'âge de 65 ans. Sa famille a annoncé la triste nouvelle en précisant qu'elle a succombé à «un brutal AVC».
Ce n'est certainement pas un hasard, son nom de scène Gallia, ressemblait comme deux gouttes d'eau au film avant-gardiste Galia de Georges Lautner avec Mireille Darc dans le rôle de l'héroïne libérée et Venantino Venantini dans celui du mâle romain trop sûr de lui. Durant toute sa carrière, sans avoir l'air d'y toucher, Chantal Gallia imposera une nouvelle forme d'humour à la télévision française, qui fera, durant quelques années, sa gloire.
La future imitatrice est née Chantal Halimi à Constantine en Algérie, le 8 décembre 1956. Le boum de la chanson française de la fin des années 60 et du début des années lui fournit une inépuisable source d'inspiration. L'imitation est à la mode car Thierry Le Luron a caricaturé Jacques Chaban-Delmas avec un rare talent. Pour Chantal, désormais Gallia, la route est tracée. Elle imitera les vedettes féminines de l'époque. Elles ont pour nom : Dalida, France Gall, Véronique Sanson, Brigitte Bardot, Joëlle Morgensen, Nana Mouskouri, etc. La petite touche de l'imitatrice consiste à accentuer les défauts de l'imitée. Le zozotement et les lapsus de la trop rieuse Denise Fabre feront ainsi le miel de l'humoriste.
Capable de se fondre dans la personnalité des vedettes féminines, Chantal Gallia s'attaquer aussi aux imitations masculines. François Mitterrand, Valéry Giscard d'Estaing et l'inévitable Georges Marchais, secrétaire général du parti communiste français, feront partie de ses proies préférées.
Une «sainte chérie» de l'imitation
Devenue à la mode, Chantal Gallia deviendra persona grata d'une foule d'émissions télévisions ou radiophoniques. On peut citer : «L'Académie des Neuf», «Champs-Élysées», Les «Numéro» de Maritie et Gilbert Carpentier. France 2 lui donnera la possibilité d'animer «Gallia d'la joie» en 1989 et Europe 1 lui octroiera une belle virgule intitulée «Champagne Gallia !».
Dans les années 90, Thierry Sforza lui écrit des spectacles comme J'annonce, j'abats et Non mais je rêve qu'elle jouera au théâtre de la Renaissance en 1992 puis au théâtre Michel en 1993.
Ses admirateurs se souviendront qu'elle avait joué en 1978 sous la direction de Nicole de Buron, l'adaptatrice et l'auteur des Saintes Chéries. Et aujourd'hui, avec la disparition prématurée de Chantal Gallia, c'est un peu l'animatrice chérie des années 70 et 80 qui vient de nous quitter.
Chantal Gallia imite Denise Fabre en 1977