VINCENT PICCILLO
« Je suis en pleine forme. Tout va très bien ! » (D. Tombal)
Le Rital, Madame, Aime-moi… Les accords de ces tubes inoubliables résonneront très bientôt sur la Grand-place de Boussu. Claude Barzotti est en effet l’un des artistes invités de la traditionnelle ducasse à Bouboule. En toute sympathie, le chanteur qui passe actuellement des vacances à l’étranger, nous a parlé de son nouvel album en préparation, de ses sources d’inspiration, de son lien artistique insoupçonné avec la région de Mons-Borinage et de ses ennuis de santé qui semblent désormais derrière lui.
En mai dernier, nous faisions écho aux inquiétudes du chanteur italo-belge. L’artiste de 63 ans, qui a surmonté ses problèmes d’alcool, a dû subir il y a un an une opération au pancréas. Les médecins craignaient d’y découvrir une tumeur cancéreuse. Finalement, seul un nodule de quelques centimètres avait été extrait. Et après une hospitalisation à Erasme, Claude Barzotti avait pu rentrer chez lui sain et sauf et surtout rassuré. Il y a quelques semaines, il nous confiait se sentir « très fatigué ». Il venait alors de subir une biopsie du foie.
À quelques jours du concert qu’il donnera à Boussu, le 27 août prochain à 20h30, Claude Barzotti, actuellement en vacances à l’étranger, s’est déclaré « en pleine forme ».
« Tout va très très bien. Je ne touche plus une goutte d’alcool. J’ai des rendez-vous prévus en septembre à l’hôpital Erasme à Bruxelles mais je me sens magnifiquement bien. J’ai donné des concerts à Cannes, à Marseille… Et là, je suis en pleine écriture et en plein enregistrement de mon prochain album, » a-t-il confié.
Pour ce nouvel opus, Claude Barzotti a, comme pour ses plus grands succès, puisé son inspiration dans son histoire personnelle. « Je ne vais pas faire du rap, évidemment ! Je pars toujours de quelque chose que j’ai vécu. Quand j’ai écrit ‘Madame’, j’avais 20 ans et il y avait une dame devant moi. Elle devait avoir une quarantaine d’années. Je suis tombé amoureux d’elle et je ne savais pas comment faire pour l’approcher. Tous les hommes ont connu ça… Ce ne sont pas des chansons à l’eau de rose. C’est de l’émotion, du vécu... »
« Et puis je trouve un titre. C’est très important, le titre d’une chanson. J’ai cette envie de faire du beau et si ça marche, c’est la cerise sur le gâteau, » dit-il.
Pour la petite histoire, Claude Barzotti a confié les arrangements de cet album à Jean Muzy, connu pour ses collaborations avec d’autres pointures telles qu’Adamo, Aznavour, Bécaud ou encore Reggiani.
« C’est un arrangeur exceptionnel, ses cordes sont inimaginables, »précise-t-il.
Au programme du concert qu’il donnera à Boussu, on retrouvera des morceaux de son nouvel album mais aussi quelques-uns des titres qui ont fait son succès. « Il y a des chansons incontournables. ‘Le rital’, je suis obligé de la chanter même si c’est la chanson que j’aime le moins. Je préfère ‘Madame’ ou ’Elle me tue’. Il y a une autre chanson qui marche très fort c’est ‘Papa’, que j’ai écrite pour mon père. Elle n’est pourtant jamais sortie en single. C’est fou ! » confie l’interprète au timbre inimitable.
Cette voix « cassée » qui l’accompagne depuis bientôt 40 ans de carrière dans le show-business, Claude Barzotti en a fait sa marque de fabrique. « J’ai une voix de malade ! Au début de ma carrière, personne n’en voulait et aujourd’hui, les mêmes personnes trouvent ça génial. Il ne faut pas savoir bien chanter dans la vie, il faut avoir quelque chose de personnel. Pas comme tous ces chanteurs qui sortent de ces concours bidons. Ils chantent tous très bien mais ce ne sont que des choristes, »explique l’artiste. « Vous savez, Lucio Battisti est de loin mon chanteur préféré. Il a révolutionné la chanson italienne. Avant lui, c’était le bel canto et il est arrivé avec (il fredonne « Pensieri e parole », NDLR) ‘che ne sai di un bambino che rubava…’ C’est pur, c’est vrai, ça vient du cœur ! »
Depuis ses débuts, Claude Barzotti a cette étiquette du « Rital » qui lui colle à peau. Une chanson qui dénonçait une certaine forme de stigmatisation que subissaient les immigrés italiens. « Rital, c’était un mot péjoratif. Quand on nous appelait comme ça, c’était la castagne, » sourit-il, avant de tempérer : « En toute modestie, le texte veut dire quelque chose. Mais en réalité, on n’a jamais été mal reçus. C’était parfois compliqué à l’école forcément, mais ça allait. »
La vedette, qui vit à Court-Saint-Etienne, a ses habitudes dans la région de Mons-Borinage, puisqu’il a enregistré ses derniers albums à Saint-Ghislain, au studio de Dominique Fievez. « C’est un petit studio mais avec tout ce qu’il faut comme matériel. Ils ont une très bonne prise de voix. Moi, je suis un chanteur d’émotion, pas un chanteur de charme. Le public, il n’en a rien à faire que j’aille enregistrer mes chansons en Amérique ou ailleurs, » indique l’artiste, qui se fait plutôt rare en concert en Belgique. « Le problème, c’est que les organisateurs offrent des cachets énormes à des chanteurs français, même minables, et ils veulent me donner beaucoup beaucoup moins. Par principe, j’ai un cachet… Mais je suis toujours très content de chanter en Belgique. Le public est très bon ! »