Vendredi, Juillet 28, 2017
Barzotti déçu à La Roche: Luigi M., inculpé, vend le «I Divi»
Claude Barzotti était un habitué des lieux. © Da.C.
Près de trois ans après l’incendie qui a ravagé le restaurant I Divi à La Roche, à Court-Saint-Étienne, le bâtiment a été mis en vente début juillet. Le projet de relance du restaurant italien est donc abandonné par son patron, Luigi M., inculpé entre autres de tentative d’évasion et de tentative de meurtre.
Les affiches « à vendre » sont placardées sur les panneaux qui remplacent désormais les fenêtres du I Divi, le restaurant italien incendié il y a près de trois ans, en octobre 2014. Depuis, le bâtiment n’a pas bougé : les traces de suie sont restées sur l’une des façades, des fenêtres manquent encore, divers débris jonchent le sol et des échafaudages sont encore et toujours en place. Le restaurant ouvert par Luigi M. avec le soutien de son ami, Claude Barzotti, en septembre 2013 ne retrouvera pas sa splendeur d’antan. Alors qu’un projet de relance et d’extension était sur les rails.
Luigi M. (60 ans), ainsi que son fils, David M. (33 ans), ont été inculpés les 21 et 22 mars derniers par un juge d’instruction bruxellois de prise d’otages, tentative d’évasion qualifiée, tentative de meurtre, incendie volontaire et dirigeant d’organisation criminelle. Les deux hommes ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’évasion en avril 2014 de la prison de Saint-Gilles de Mohamed Benabdelhak, un baron de la drogue français. Depuis lors, ils sont tous deux placés en détention préventive et sous surveillance électronique.
Ces poursuites judiciaires sont-elles à l’origine de l’abandon du projet de relance du restaurant ? Nous n’avons pas pu joindre le principal intéressé, qui aurait par ailleurs fermé d’autres pizzerias qu’il tenait en région bruxelloise. Son restaurant, la Sérénade, est toutefois toujours ouvert à la Porte de Namur à Ixelles.
Permis pourtant octroyé
Quant au restaurant stéphanois, il est désormais en vente depuis début juillet. Il y a deux semaines, le mobilier qui restait encore dans l’établissement a été déménagé, avons-nous appris auprès de riverains.
La personne en charge du bien à l’agence immobilière A-Immo n’était pas disponible pour nous donner davantage d’informations sur la mise en vente.
Le futur propriétaire du bien bénéficiera du permis d’urbanisme octroyé fin 2015 qui prévoit un agrandissement latéral droit et un changement d’affectation d’un appartement pour permettre une extension.
Ajoutons aussi que les appartements adjacents sont quant à eux à louer.
Si la mise en vente du bâtiment ravit de nombreux riverains qui attendent impatiemment la fin de ce chancre, elle fait par contre un grand déçu, c’est le chanteur Claude Barzotti, qui s’était impliqué dans la création et dans la renommée du restaurant. Vivant à 200 mètres de là, il se rendait très régulièrement à l’établissement où il pouvait y manger… gratuitement. « Je suis forcément déçu car la cuisine était fantastique, j’étais très bien reçu et j’y mangeais gratuitement », nous a-t-il confié. Le chanteur, toujours proche de Luigi M., avait pu jeter un œil sur les plans d’extension du restaurant. « Les plans étaient exceptionnels, il y avait une véranda, une place pour un chanteur et un piano. L’extension devait pouvoir accueillir 50 personnes en plus », soupire le Stéphanois.
S.G.
Les riverains soulagés par la vente d’un «chancre»
JEUDI, JUILLET 27, 2017 - 17:21
Un bâtiment qui dérange.
« C’est un véritable dépotoir depuis quatre ans », dénonce d’emblée une riveraine qui préfère rester anonyme. Celle-ci est exaspérée de voir ce chancre au coin de sa rue à La Roche et a signalé à de nombreuses reprises l’état du bâtiment à la commune, sans réaction de sa part.
Avec le déménagement des derniers meubles du restaurant le 10 juillet dernier, les environs de l’ancien restaurant se sont encore dégradés d’un cran. « Alors qu’ils ont emporté une cuisinière qui était encore valable, ils ont laissé une garde-robe sur le trottoir et ont balancé des planches dans la rivière. Personne ne s’occupe de ça, c’est un manque total de courtoisie pour le voisinage », poursuit la Stéphanoise.
Elle se réjouit évidemment de la mise en vente du bâtiment et de la mise en location des appartements au début de ce mois de juillet. « Je suis évidemment satisfaite, car ça donne une très mauvaise image dès qu’on arrive dans la rue. Ça donnait l’impression d’être à Bruxelles… Encore hier, j’ai dû chasser un rat qui venait d’en face », souligne-t-elle.
Reste maintenant à voir le temps que mettra l’agence immobilière à vendre le bien situé à la rue de La Roche, alors que le bâtiment est resté complètement à l’abandon depuis près de trois ans, sans aucun rafraîchissement depuis.
Jeudi prochain et ce pendant une semaine, le quartier accueillera La Roche en fête. Cette année encore, les organisateurs devront composer avec ce triste spectacle.
S.G.